Lorsque le moral débloque, ne pas oublier la thyroïde…
Dépression, déprime, changement d’humeur sont les maux de notre siècle. Tellement simple d’expédier une personne chez un psy ou de lui prescrire des petits cachets roses lorsqu’elle arrive avec une baisse du moral même si cela s’accompagne de troubles divers comme prise de poids et fatigue. La dépression est à la mode. On a ce qu’il faut : un antidépresseur ou un anxiolytique.Seulement, c’est un peu mettre un pansement sur une plaie sans pour autant la guérir.
Et si on prenait le problème à l’envers. Plutôt que de soigner systématiquement ce changement d’humeur, on cherchait sa cause première souvent liée à un dysfonctionnement thyroïdien, même léger. Notre petite thyroïde souvent méconnue va agir au niveau de l’humeur avec un grand H. Les statistiques montrent que les risques de troubles de l’humeur sont multipliés par 7 avec un dysfonctionnement thyroïdien et pas nécessairement un « gros ».
Alors plutôt que de se droguer d’anxiolytiques, une prise de sang serait de bonne augure.
Une thyroïde qui débloque va interagir avec le moral, créant instabilité émotionnelle : des réactions vives, des changements d’avis, une apathie complète. Comme cette maladie n’est pas reconnue, ce changement de comportement est mal pris par la famille ou les collègues. Résultat, les critiques fusent, le malade se bloque. Rien n’avance.
En hyperthyroïdie, en particulier, le malade peut être extrêmement agressif, prendre la mouche pour un oui ou un non, et ses sautes d’humeur ingérables.
Ce ne sont pas juste des mots. J’ai eu à faire avec des personnes en hyper, que je n’ai plus reconnu, dont les mots furent violents, agressifs, sans raison. Par sécurité, on prend de la distance, même si on sait que c’est leur pathologie qui parle. Tant que le malade, lui, ne prend conscience que sa maladie fait souffrir les autres, il vaut mieux se protéger.
À l’inverse, en hypothyroïdie, on va noter des pertes d’intérêt, une baisse de motivation, une tristesse régulière sans raison précise, une baisse de la libido. Les idées peuvent être confuses, avec un ralentissement de la concentration et de la mémorisation, ce qui augmente l’angoisse et l’anxiété. De nombreux malades voient le spectre « Alzheimer » se pointer à l’horizon. C’est ce que l’on nommait dans le temps, la mélancolie.
Il est important de faire savoir que la thyroïde est l’organe de l’humeur et que même un infime dérèglement va déstabiliser une personne. Peut-être serait-il important que cette glande soit un peu plus connue ainsi que son utilité. Combien d’individus savent vraiment avant d’être malades à quoi elle sert ? Comprendre son fonctionnement va permettre de mieux comprendre les autres.
Ce serait bien car ces problèmes d’humeur sont terribles et difficiles à gérer pour un malade. Il est important d’être pris au sérieux, car non, nous , les malades de la thyroïde, nous ne sommes pas fous, nous ne faisons pas semblant, nous voulons juste être écoutés.
Ensemble pour cette reconnaissance, amis Papillons
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