Recherche éditoriale : les pièges
Le manuscrit est terminé, et voilà le jeune auteur, novice, fier de lui, qui se sent prêt à envoyer son bébé, sans se poser plus de questions.
La première erreur est de penser que l’éditeur sera là pour corriger les fautes. Je ne parle pas de coquilles, mais de vraies fautes, en particulier d’accord. Un ouvrage contenant plus de trente fautes sera systématiquement mis de côté dans les dix premières pages, sans parler des personnes qui oublient la ponctuation ou la changent.
La seconde erreur est de foncer sur le premier éditeur qui va répondre. Beaucoup de maisons d’édition ne sont pas gratuites et pourtant s’octroient le label édition. Ce seront les maisons ( comme Panthéon) qui vont demander une somme énorme pour publier, d’autres qui vont vous faire acheter un nombre de livres en précommande, ce qui reste un lourd investissement, d’autres qui vont faire payer chaque étape du livre promettant un contrat à la clé.
La troisième erreur est de ne pas lire son contrat et de le signer immédiatement. Dans un contrat, vous pouvez trouver des clauses « piégeuses » comme celle d’exclusivité qui est une vraie plaie, vous obligeant à ne publier que dans cette édition selon le bon vouloir de l’éditeur. Attention également aux pourcentages, aux clauses en lien avec la mise en vente dans les Fnac, Cultura etc …
La quatrième erreur est de bien se renseigner sur la publicité réelle que fera l’éditeur. Hormis pour les grands écrivains, ne vous attendez pas à voir votre tête sur les bus ou dans le métro.
Cinquième erreur, attention aux sagas. Beaucoup d’éditeurs n’aiment pas cette obligation de signer pour cinq parutions, en particulier pour un nouvel auteur inconnu.
Pour postuler également, c’est comme pour un travail, n’en faites pas trop ! À une époque, j’ai aidé dans l’ombre une éditrice à trier les manuscrits qu’elle recevait, et les lettres qui les accompagnaient étaient parfois à mourir de rire. Beaucoup de superlatifs : « Je suis extraordinaire. », « Je suis le meilleur. » n’ont aucune chance de mener à une acceptation éditoriale.
Dans tous les cas, beaucoup écrivent, peu sont élus. Et si vous vous retrouvez dans une édition qui ne correspond pas à ce que vous attendiez, dites vous que rien ne vous oblige à y rester !
La clé pour cette aventure : gardez le moral, car 50% des éditeurs ne répondront jamais à vos envois par mail ou courrier, car une maison d’édition est inondée de manuscrits. Je le redis, une vraie maison d’édition ne publie que peu de livres par an. Donc la sélection est difficile surtout en papier. Rêvez mais rester les pieds sur terre. Souvent seul le comité de lecture lira votre manuscrit tandis que l’éditeur, lui, ne lira que les romans phares de sa maison et laissera le choix aux membres du comité de lecture qui aura des critères précis.
Bonne chance pour vivre cette merveilleuse aventure !
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