Ah ! La thyroïde ! Combien de personnes avaient connaissance de l’existence de de cette petite glande avant de ressentir les effets indésirables ? Combien de médecins en avaient parlé auparavant lors d’une grossesse ou d’un drame familial ?
Étant allergique à l’iode, j’ai eu la chance de connaître son nom dès mon plus jeune âge. Mais juste son nom. Après, je ne voulais en savoir plus. L’insouciance de la jeunesse.
Pour ceux qui ne le savent pas, peut-être vos proches, la thyroïde est une petite glande située dans le bas du cou, invisible, derrière le larynx. Elle est d’une extrême importance, car elle fait partie du système endocrinien. Elle fabrique la thyroxine et la triiodothyronine et participe à la croissance et au développement mental, aidant aussi à réguler le métabolisme.
La thyroïde est contrôlée par l’hypophyse qui produit la thyréostimuline (TSH). La TSH est libérée par l’hypophyse en réaction aux taux de thyroxine et de triiodothyronine dans le sang. La TSH indique à la thyroïde de fabriquer plus d’hormones.
Tout cela est un peu technique.
Il faut surtout retenir une chose importante, dans notre pays, les problèmes de thyroïde sont nombreux :
« l’hypothyroïdie touche 1 à 2 % de la population, principalement les femmes. L’hyperthyroïdie, quant à elle, concerne de 5 à 20 personnes sur 1 000 en fonction des pays, ainsi que le cancer de la thyroïde beaucoup moins nombreux. »
Une fois encore, nous allons dans cet article résumer les différents troubles et surtout rappeler que ces dysfonctionnements thyroïdiens sont pernicieux, car invisibles.
La plus courante, l’hypothyroïdie, dont on ne connaît pas vraiment pas la cause. Certains parleront d’un déficit en iode, mais au final, hormis l’hypothyroïdie congénitale détectée à la naissance, cela reste flou.
On va également trouver l’hypothyroïdie d’Hashimoto qui est en montée constante, où l’organisme va subir un profond déséquilibre héréditaire. En fait, le corps va fabriquer des anticorps qui vont détruire la thyroïde, la grignoter petit à petit. Cette maladie thyroïdienne va souvent au fil du temps s’associer à d’autres comme le diabète et la polyarthrite.
De nombreux cas d’hypothyroïdie vont voir le jour à la suite d’un traitement, un cancer, un nodule, une grossesse.
En résumé, un dysfonctionnement thyroïdien peut survenir dès que le corps va se sentir agressé, suite de couches, ménopause, ou violences psychologiques: deuil, douleur, agression…
Vivre avec une hypothyroïdie n’est pas une chose facile, tout comme vivre avec son opposé l’hyperthyroïdie.
Il ne faut pas croire, contrairement à l’idée reçue que c’est une maladie sans danger. L’hypothyroïdie non traitée verra ses symptômes augmenter. Dans de rares cas, une forme grave de l’hypothyroïdie désigné myxœdème apparaît. Ses symptômes se caractérisent par une insuffisance cardiaque congestive, un trouble caractérisé par l’incapacité du cœur de pomper suffisamment de sang pour les besoins de l’organisme, le ralentissement des processus mentaux, une température corporelle basse.
Le coma myxœdémateux se produit chez les personnes atteintes d’une hypothyroïdie grave qui ont été exposées à des stress physiques supplémentaires comme des infections, le froid, un traumatisme ou l’utilisation de sédatifs. Il se manifeste par une perte de connaissance, des convulsions et un ralentissement de la fréquence respiratoire.
Heureusement, ces cas sont extrêmement rares.
Les symptômes sont tellement importants qu’il faudrait deux pages pour les énumérer.
Un malade en hypo verra les expressions de son visage altérées, sa voix sera rauque, l’élocution lente, les paupières tombantes et les yeux et le visage ont tendance à être gonflés. Parfois, il suffit de s’observer pour voir ainsi le retour ou l’apparition d’une hypothyroïdie.
Le ralentissement des hormones thyroïdiennes provoque le ralentissement de tout l’organisme, symptômes sournois, qui souvent ne sont pas pris au sérieux.
Tellement courants dans d’autres pathologies, comme le changement d’humeur assimilé à une dépression.
On veillera donc particulièrement à la qualité des cheveux qui seront secs, cassants, sans forme, à la peau qui sera sèche, épaisse, rugueuse. On remarquera les cornes aux pieds qui vont s’épaissir, aux ongles cassants, la queue des sourcils qui aura tendance à disparaître.
En plus de ces symptômes physiques, on trouvera la fatigue qui ne cessera de grandir. À cela va s’ajouter des désagréments comme la prise de poids que rien ne peut stopper.
Cette prise de poids peut se révéler un véritable handicap. À cela s’ajouteront la constipation, voire des problèmes digestifs, des gaz, des crampes musculaires, une sensation perpétuelle de froid. L’impression d’être toujours gelée.
Des désagréments handicapants comme le syndrome du canal carpien provoque des douleurs atroces aux mains, souvent malheureusement irréversibles même une fois stabilisé.
L’hypothyroïdie va également provoquer des confusions mentales, des oublis, pouvant être confondus avec des maladies de la mémoire et terrorisant le malade déjà affaibli. Ce dernier point se retrouvera à la moindre variation de retour en hypothyroïdie.
Le lien avec le cycle menstruel également est à souligner. Des règles hémorragiques, douloureuses, irrégulières, des problèmes pour concevoir un enfant.
Théoriquement, en hyperthyroïdie, tous ces symptômes seront inversés.
Vivre avec un dysfonctionnement thyroïdien n’est pas pris au sérieux par les proches, et par beaucoup de médecins. Le malade a pourtant besoin d’être écouté, de savoir qu’on l’entend, que sa souffrance n’est pas dénigrée.
C’est difficile d’être malade, c’est également difficile pour l’entourage de vivre avec une personne avec une maladie thyroïdienne, en particulier si l’entourage ne connaît pas la maladie, il ne va pas comprendre pourquoi cette fatigue, ces changements d’humeur …
Beaucoup de proches se plaignent en particulier des malades en hyperthyroïdie, qui peuvent être agressifs, sur la défensive, voire paranoïaques.
Comprendre l’autre, l’écouter, permettrait vraiment au malade de surmonter bien mieux sa maladie.
Et avoir une vraie reconnaissance de la maladie, ce serait formidable.
Ensemble, pour mieux vivre nos pathologies.