Nombreuses sont les personnes qui nous interpellent sur cette fatigue liée à un dysfonctionnement thyroïdien. Seuls ceux qui l’ont vécue savent. Cette fatigue n’a rien à voir avec une fatigue liée à un burn-out ou à une grippe, elle est autre. Et pourtant, même si a une maladie de la thyroïde, on ne peut rester des années à végéter faute d’y perdre le moral !
Lorsque j’avais écrit « Hashimoto, mon amour » en 2014, je venais de découvrir que j’avais la maladie auto-immune d’Hashimoto, survenue brutalement, avec violence. J’étais un vrai légume sur pattes ! Je me souviens ne pas arriver à monter sans m’arrêter toutes les dix marches les deux étages qui menaient à ma classe ou devoir renoncer à mes cours de tennis pourtant payés car je devais m’arrêter toutes les cinq minutes. Certaines personnes ont la chance d’échapper à cet enfer, d’autres pas.
C’est ainsi. La vie n’est pas toujours juste.
Lorsque j’ai sorti le remake « Maladies thyroïdiennes, dévoreuses de vie » en 2017, j’allais mieux grâce à un traitement adapté, mais mon palpitant faisait des siennes m’empêchant de faire du sport régulièrement. Il faut bien le dire, ce n’était pas une affaire de volonté, juste une impossibilité, je ne pouvais pas ! J’avais investi dans un tapis de course ( qui a surtout été utilisé par les autres membres de ma famille)n car pousser mon corps était impossible. Ayant vu plusieurs spécialistes, la réponse était toujours la même : avec Hashimoto, tout est plus long !
Bien sûr, on m’a parlé du « sans gluten » qui n’a pas été concluant, de compléments bios, inefficaces, de régimes, sans succès. Mon problème n’était pas les kilos même si en perdre quelques uns m’aurait fait du bien, mais cette fatigue qui m’empêchait d’avancer.
Et puis un jour, j’ai été poussée par une amie à marcher. C’est tout bête la marche. Un gosse de cinq ans n’arrête pas ! Ce n’est pas que je ne marchais pas, car dans mon travail, je piétinais tout le temps. Marcher juste d’un endroit à un autre sans m’arrêter, je ne le faisais pas. Si je vous disais comme j’ai souffert au début juste pour vingt minutes ! Hashimoto se rappelait à moi, me soufflant de ne pas recommencer ! Courabutures, douleurs dorsales, maux de tête et une fatigue décuplée. Mais j’ai tenu bon, et les vingt minutes sont devenus trente, puis une heure puis deux heures parfois !
Depuis un an, je marche en moyenne une heure par jour qu’il vente ou qu’il fasse soleil, fatiguée ou pas. Je me force, et curieusement, je vais beaucoup mieux. J’ai perdu un peu de poids sans faire de régime, je me suis libérée de mon stress, j’ai régulé mon coeur et ma tension, je dors comme un bébé. Certes, il y a toujours des jours « sans » ( une maladie auto-immune est à vie) alors je m’autorise à souffler quitte à faire un peu plus le surlendemain, mais marcher est devenu une nécessité.
Si j’en parle c’est que comme beaucoup, j’avais cru ne plus jamais pouvoir refaire un sport un jour, et j’ai découvert la marche, un moment que parfois je partage avec ma famille mais qui souvent m’appartient, où je médite, où j’évacue les tensions relayées par les autres.
Marcher est possible avec une maladie de la thyroïde, quelque soit l’âge, alors ne vous en priver pas ! commencez doucement, sans vous décourager, mettez de bonnes chaussures ( tant pis pour le look) et n’oubliez pas votre bouteille d’eau. Donnez-vous un but, un temps, un rythme, un objectif, visitez votre ville, allez voir les curiosités limitrophes, bref, créez-vous une habitude qui régulera votre thyroïde et vous fera le plus grand bien !
Bonne marche à tous papillons et aux autres également car notre société est trop souvent mollusque
