Que l’on soit petit gribouilleur comme moi ou écrivain de renommé mondiale, on se retrouve tous un jour avec la plume un peu trop lourde, s’attachant au papier, n’arrivant plus ou ne voulant plus avancer. Parfois, ce sera la page blanche, l’impossibilité de poser des mots ou à d’autres moments la lassitude ou le découragement. Parfois simplement, on a juste écrit pour faire plaisir, pour respecter un engagement ( c’est le cas des contraintes d’édition ou des promesses que l’on remplit), et le reçu est loin de ce que l’on avait pensé.
Prise d’une frénésie de mots durant mes quelques jours d’arrêt de maladie, grippe m’empêchant de me lever, de toucher à internet, j’ai ainsi puisé l’inspiration au fond de mon âme brûlante de fièvre ( pas bonne la grippe cette année), ma sève coulant comme si je modelais une statue d’argile, juste pour le plaisir de jouer avec les mots. Seulement, soumise aux impératifs des demandes, des obligations, mes mots n’ont pas eu l’écho attendu se perdant dans le vent, imposé par une réécriture qui va leur faire perdre leur liberté, leur authenticité.
Découragée ? Sur le coup, oui même si je savais que j’avais tenté un peu autre chose ce manuscrit aux trois quarts terminés. Mais comme pour les enfants, le manque d’encouragement ( que voulez-vous, les éditeurs préfèrent se focaliser sur des Noms aujourd’hui j j’y perds mon envie. Je suis une bonne élève, je recommencerai , plus tard, peut-être pas dans les temps … Le manque de positivisme a cet effet.
L’aliénation à ce qui se vend, ce qui doit plaire. Je sais juste qu’aujourd’hui, j’ai rangé mes lignes pour quelques jours, en panne d’envie.
C’était le risque … J’y reviendrai car je n’ai qu’une parole mais avec moins d’entrain.
Peut-être entre temps, je planterai mon stylo dans un autre style d’écrits où je me sens libre, celui qui m’a fait naitre, mes polars où mes co lectrices auront cette faculté, me motiver et Je les aime pour cela ? cette liberté qui est ma source d’inspiration, car remplir des mots qui ne résonnent pour personne, qui doivent être faits pour vendre sont des chaînes dont je ne veux pas. Je veux rester moi même si ce n’est que moi, une gribouilleuse de papier, mais pas une gribouilleuse ratée