( 12 avril, 2017 )

L’attente

Nous passons notre vie à attendre. Quelle perte de temps ! J’en viens parfois à me demander si nous ne vivons pas plus dans l’attente que dans l’instant présent.

Certains construisent même leur bonheur dans l’attente à tel point que lors de la réalisation de ce désir, l’amertume s’installe.

J’ai toujours vécu l’attente comme une douleur. L’attente dans ces « salles d’attente » en priant pour que le verdict à venir ne soit pas le plus sombre, l’attente d’un appel dont on rêve qui ne vient pas, l’attente d’un projet qui ne se concrétise pas, et je ne parle même pas des longues minutes chaque jour où j’attends que ma classe s’apaise pour travailler dans le calme. ( Eh oui, bien fini les enfants disciplinés)

La seule attente que je vénère est celle de l’érotisme, cette attente qui se joue sur un fil, presque invisible, sur des sensations à fleur de peau, l’attente du plaisir pur, du désir fou, de la passion, de ce qui en l’espace de quelques secondes va tout effacer, les peines, les larmes, les regrets, pour ne se complaire que dans l’apothéose de la réalisation de cette attente.

Au final, vivons car comme dit le proverbe « À attendre l’herbe qui pousse, le boeuf meurt de faim. »

Moralité : Faites comme moi ! J’ai choisi de ne plus attendre, de juste prendre ce qui devait être et au final, qu’est-ce que je vis mieux !

( 11 avril, 2017 )

S’apitoyer sur soi-même, piège ou réalité ?

Suis-je entrain de perdre mon empathie légendaire ? Certainement ! Je ne supporte plus ceux qui ne cessent de s’apitoyer sans cesse sur eux-mêmes, prenant les autres de haut, jugeant qu’eux seuls sont des victimes, qu’eux seuls ont vécu de terribles douleurs. Dans la vie, nous subissons tous de terribles claques qui nous font tomber, trébucher, qui nous font perdre ceux que nous aimons, mais se conforter dans une position de victime, est pour moi une forme d’irrespect. Il y a un temps pour tout, et comme me disait ma maman, « pleure en silence, mais ne prends pas les autres pour des éponges ». Enfant, je ne comprenais pas le sens de cette phrase. Adulte, je l’ai appliqué, n’encombrant pas mes amies de plaintes constantes. C’est un peu l’histoire du berger et du loup. À trop pleurnicher, on n’a plus envie de compatir. La faille se creuse, l’incompréhension, le miroir se brise.

Nous dessinons la vie que nous voulons construire et nous ne sommes pas de perpétuelles victimes de la vie. Les déprimés perpétuels, les fatalistes, les frustrés, j’en ai ma claque. Être emphatique et tendre la main lorsque l’autre faiblit, oui, entendre non stop le mur des lamentations, c’est sans moi.

Et oui, c’est bien triste que untel ait perdu son boulot, mais inutile de m’entraîner dans ce négativisme ! Un travail, cela se retrouve ! Dramatique cet autre qui a perdu sa mère si jeune, mais je ne suis pas un substitut, et je dis stop, la vie continue.

S’apitoyer revient à manquer de respect envers ces malades qui souffrent chaque jour physiquement, car eux ont le droit de hurler leur douleur, et rare ceux qui le font.

S’apitoyer revient à mépriser tous ces dépressifs, et notre monde dégouline d’angoisses, qui se battent pour garder la tête hors de l’eau, pour se lever et sourire, car déjà rien que se lever est parfois difficile. Alors non, ceux qui inlassablement durant dix minutes de discussion balancent leur position de victime, je ne peux plus !

Je pense avoir croisé dans ma propre vie toutes ces peines la perte d’un enfant, la mort de mon père, un divorce, une trahison, des choix à faire, la maladie, et je suis toujours debout. Pas de recette miracle, juste un peu de bon sens ! Je suis quelqu’un de réservée et ma douleur m’appartient. Je ne vais pas pourrir la vie des autres en me métamorphosant en mur des lamentations. Il y a toujours un magnifique soleil derrière les nuages, et j’ai fait ce choix. Penser à ce soleil, toujours ! Et désolée si je ne pleure pas sur votre vie, mais je ne suis payée pour. Autant si vous avez besoin de pensées positives, de bras pour vous soutenir, je serai là, autant ceux qui ne savent que se servir de leurs malheurs pour manipuler les autres, ne tentez même plus ! Je suis aux abonnés absents, et pour longtemps !

( 10 avril, 2017 )

Pourquoi j’existe ? Comment est-ce que je sais que j’existe ?

Contrairement à beaucoup, je ne me suis jamais posée la question, parce qu’au fond la réponse m’indiffère. J’existe, c’est une réalité. J’entends souvent des remarques dites trop rapides comme quoi vivre, c’est exister. Je m’oppose à cette idée. On peut vivre sans exister, tout comme on peut exister sans vivre vraiment. Exister, c’est être capable de vivre sa vie sans la subir ( vous sentez la différence), c’est pouvoir prendre du recul et analyser une situation, c’est l’essence même. Bien sûr, dans son absolu, sans vie, pas d’existence.

Je vois déjà la tête de certains qui se demandent si je n’ai pas fumé la moquette ce matin. Non , rassurez-vous, j’avais juste envie de casser un peu cette certitude toute faite comme quoi l’existence n’était que le fait de vivre.

En fait, je ne sais pas pourquoi j’existe, peut-être simplement parce que je sais que je suis vivante, capable de faire des choix, des erreurs. Peut-être au fond sont-ce ces erreurs qui prouvent mon existence, car si j’étais parfaite, ce ne serait pas normal.

J’existe, je le sais, mais je ne sais pas pourquoi je suis « moi » et vous ?

( 9 avril, 2017 )

Ces egos surdimensionnés

C’est avec amusement que je lisais la semaine passée les propos « d’un auteur » à l’ego surdimensionné attestant haut et fort que personne n’écrivait mieux que lui. Je ne dis pas que c’est faux, juste que cette personne est inconnue au bataillon, et que dans un pareil cas, qui peut se mettre en concurrence ? Et surtout pourquoi toujours se placer en position de pouvoir ?

Je n’ose même pas vous parler de ces politiques qui explosent sous le poids de leur égo.

Est-ce l’âge, mais ce désir que certains ont d’écraser les autres, de toujours se mettre en avant, me fatigue. J’ai cité un exemple dans le monde politique, mais rassurez-vous, chaque profession possède un tel talon d’Achille. Dans le milieu de l’éducation, c’est pareil, certains mettront beaucoup de vernis pour un résultat en profondeur très médiocre. Mais notre société est ainsi. Seul importe l’emballage.

Les relations avec les autres vibrent sur le même tempo. Les faux sourires, les « je t’aime  » dits à tout le monde sans véritable valeur. Internet a ouvert un univers visuel où ce qui se voit prendra le pas sur l’invisible.

Je m’y refuse. J’ai choisi de rester hors de cette course à l’ego, de fuir ces masques figés emplis de mensonges. J’ai choisi de rester juste « moi », un tout petit écrivain de rien du tout, une petite enseignante qui se bat contre des moulins à vent, une personne qui croit en l’homme, qui ose se montrer nu, sans artifice.

La vie m’a obligée à sortir de ma naïveté, à évoluer. Avant, j’aurais tenté de convaincre cet auteur que nul n’est parfait, que bien écrire, c’était justement se remettre en questions, aujourdhui , je lis, souris, et soupire … Ah, monde imparfait où se promènent ces égos qui se pensent parfaits ! Grande sera la chute et je prie pour qu’un de ces égos ne prennent le trône en Mai !

( 7 avril, 2017 )

Pourquoi je n’écris pas de nouvelles

Ce type d’écrits très à la mode n’est pas ma tasse de thé aussi bien en tant que lectrice qu’écrivain. Vous êtes nombreux à me faire parvenir des concours de nouvelles, et m’incitant à me lancer. Je l’ai fait avec Edilivre ayant obtenu une place très honorable, mais j’avoue ne prendre aucun plaisir à écrire une nouvelle qui reste pour moi le type littéraire purement scolaire. J’en ai fait quelques unes, deux burlesques sur l’hypocriisie humaine et la trahison ( que tous mes lecteurs avaient pris au pied de la lettre comme si c’était, en dehors de ces deux concepts, du pur vécu mot pour mot) et une sur la maladie de mon fils. Je ne les ai pas publiées, mais m’en suis servie dans Carla.
Réduire à récit à juste deux pages me semble terriblement frustrant, un peu comme si j’assistais à un bon spectacle , et que je devais partir après l’entrée. J’ai toujours adoré lire, et plus le pavé est gros, plus je prends du plaisir, mais me contenter d’une vingtaine de lignes, non, je n’aime vraiment pas. C’est un format que je n’ affectionne pas. Rares furent mes coups de coeur en dehors des superbes nouvelles de Nunzia Beneditti.
Je rappelle pour les novices qu’une nouvelle possède des critères d’écriture précis.
Il faut lancer l’intrigue, son développement, trouver une bonne fin, des personnages importants. Toit doit être dit en peu de mots. J’ai une profonde admiration pour des écrivains spécialistes de nouvelles comme Chedid ou Sartre.
En résumé, je n’écris pas de nouvelles tout simplement parce que je n’y arrive pas, parce que je n’ai aucun plaisir à le faire, et que mon temps étant précieux, je ne le garde que pour le type d’écrits qui me plait.
Ai-je répondu à vos interrogations ? Mais un jour, promis, je tenterai un concours autre que celui d’Edilivre, simplement pour prouver que l’impossible est possible.

( 6 avril, 2017 )

L’importance de la pause.

Chers amis, merci de comprendre la nécessité que j’ai de faire une pause, de m’autoriser à ne rien faire. Pas facile à comprendre pour les autres qui ne cessent de vous solliciter, qui viennent s’imposer dans votre désir de tranquillité.
Depuis Septembre, je suis les deux pieds dans l’étrier, à fond, dans un tourbillon autant professionnel que littéraire. J’ai besoin de silence, j’ai besoin de temps pour me poser, pour me retrouver, pour m’occuper de mon homme, de mon fils, et de moi. Il me restera douze semaines ensuite à travailler, et c’est énorme cette longueur, bien éloignée des fameux rythmes scolaires. Soyez gentils de respecter cette pause vacances, de ne pas m’inonder de messages m’incitant à en sortir. Je suis sur mon blog quotidiennement donc pas très loin. Je reçois chaque jour des messages me demandant d’écrire sur un sujet ou un autre. J’essaie de le faire tout comme les conseils que je relaie à Régis, mais là, je stoppe pour dix jours. Je suis fatiguée. J’ai
du sortir de ma réserve cette semaine pour faire front aux profils qui ont pris pris mes photos pour de mauvaises raisons, aujourdhui, je réagis face à la demande et aux critiques de certains malades Hashimoto qui se plaignent de ma non disponibilité.
Je ne peux aider que si je suis en pleine forme, et ce n’est pas le cas.

Un article chaque jour, oui, même au fond de ma campagne, mais je ne répindtais à aucun message avant la reprise scolaire. J’ai un manuscrit à avancer, des livres à lire, le silence à apprivoiser.

Désolée d’avoir une vie et Merci de la respecter.

 

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( 3 avril, 2017 )

Ce regard qui disparaît

Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler de ce regard que je viens de croiser, vide, si vide, presque l’ombre d’un regard, presque l’ombre d’une vie. Rien ne prépare jamais à cette sensation où on se retrouve comme au bord d’un précipice tentant de tendre la main pour empêcher l’autre de tomber. Les mois passent, la maladie s’impose, pernicieusement, en douce. Ma maman disparaît cycliquement, ne laissant qu’un sourire béat interrogatif, une personne se demandant qui je suis, ce que je veux, reconnaissant des noms connus, d’autres pourtant tant aimés qui se sont effacés.
Physiquement, elle va bien. On s’occupe bien d’elle ( vu le prix, heureusement), elle a bonne mine. Bien sûr, il y a deux ans, elle gambadait sur des deux jambes. Aujourdhui, elle est dans un fauteuil et ne tient plus sa colonne.
Encore des maladies bien destructrices ! Parkinson associée à DCL, lorsque l’anéantissement du corps rencontre l’esprit.
Est-elle malheureuse ? Je ne peux même pas le dire. Elle ne le sait pas elle-même. Elle a perdu la notion du temps. Enfin, dirais-je. Une chance.
Et moi, je ressors de chaque visite avec une boule à l’estomac. Est-ce sur elle que je pleure ou sur cette mère qui ne sait plus trop ce que je fus pour elle, qui dernièrement, le temps d’un instant, m’a appelée « madame », dessinant un futur où je ne serai plus rien  juste un sourire qui passe.
Ah société où on se gargarise de prolonger la vie, jurant qu’il faut encore rallonger l’âge de la retraite, car la population vieillit, mais oui, elle vieillit,  mais à quel prix ?

( 2 avril, 2017 )

Pétition pour la reconnaissance des maladies auto-immunes comme Hashimoto.

 

Pourquoi faire une pétition, une de plus devrais-je dire, pourquoi est-ce que je continue à me battre pour une cause perdue ? Vous êtes nombreux à me le demander. La réponse est simple, je crois en une cause qui est juste, et comme pour toute cause juste, je suis prête à aller jusqu’au bout.
Dans deux mois, il y aura un changement de gouvernement, une porte qui va peut-être s’ouvrir, illusoire, mais pourquoi ne pas au moins essayer ?

Il est important qu’une maladie auto-immune soit reconnue officiellement pour être ainsi diagnostiquée rapidement. Pourquoi ces maladies ne sont-elles prises à 100% ? N’ouvrent-elles pas à des allègements de travail ? Pourquoi un suivi psychologique n’est-il pas prescrit et remboursé aux malades qui en ont besoin ?
Les maladies de la thyroïde, Hashimoto ou Basedow, sont difficiles à vivre, angoissantes pour les malades, lourdes parfois pour l’entourage, trop souvent pointées du doigt pour leurs symptômes complexes induisant certains praticiens en erreur.
Il faut que cela change ! La recherche d’anticorps doit être systématique même si la TSH se trouve dans les normes labo. Les symptômes des maladies thyroïdiennes peuvent être terriblement handicapants dans la vie quotidienne, mettant le malade en mode « ralenti » : frilosité, peau sèche, mémoire et concentration catastrophiques, déprime voire dépression, troubles cardiaques, digestifs. Se retrouver du jour au lendemain avec un corps âgée de quatre-vingt ans est dramatique. Personne ne peut le comprendre sans l’avoir vécu. Physiquement, tout semble normal, mais à l’intérieur, tout est déréglé. La personne que l’on était se superpose à celle que l’on devient. Les autres ne comprennent pas, on semble tellement identique, et on est pourtant tellement différente. On lance des appels au secours muets que personne n’entend.

Il faut que cela change, que quelqu’un écoute, que quelqu’un comprenne. Une fois diagnostiqué, on peut vivre très bien, avec quelques rechutes, mais on peut assumer un travail sans flancher, la tête haute, c’est mon cas. Pour cela, il faut un médecin qui reste à l’écoute du corps et non des normes. Il m’arrive régulièrement de frôler l’hyper, mais ayant la chance, car je suis convaincue que c’est une facilité de dosage, d’être sous gouttes de L_Thyroxine, l’adaptation se fait vite à 5 ug près ( contre 25 pour les comprimés). Ne prenant jamais de médicaments, cette sensibilité au dosage me permet de récupérer vite. Je croise les doigts que jamais un médecin vienne ne à ne regarder que la norme, car je finirais certainement dans un cercueil bien avant l’heure.

La reconnaissance de cette maladie est importante pour les malades, mais aussi pour tout le système médical. De plus en plus de patients ne sont pas satisfaits de leur praticien, les trouvant trop peu à l’écoute, n’ont pas confiance. Ce n’est pas bon. Les médecins, eux, croulant sous la paperasse et sous les taxes, sont menottés à ‘horloge temps. Résultat, on assiste au triste spectacle où malades et toubibs se croisent sans vraiment se voir au travers d’une danse endiablée.

Signons une pétition qui va permettre à tous de lutter ensemble contre les injustices.

 

( 2 avril, 2017 )

Bilan, paradis ou enfer ?

Trois ans que je me promène dans ce milieu très fermé, celui de l’édition. Dix livres édités, cinq en édition alternative, cinq en maison d’édition classique, un nombre à quatre chiffres de livres vendus. L’heure du bilan est arrivée. J’ai vécu une merveilleuse aventure, rencontré des personnes exceptionnelles qui m’ont apporté gentillesse et aide. J’ai également croisé d’autres personnalités, manipulatrices, prêtes à tout pour réussir.
Je m’étais donné dix manuscrits à écrire pour être reconnue. Pari réussi ! En moins de trente heures tout mon stock fut vendu au salon de Paris.
Satisfaite ? Non, je ne veux pas de la célébrité, je veux ma paix et mon calme. Je sais que j’ai atteint mes limites. Je n’ai pas envie d’être écrivain, je veux juste rester un petit auteur de l’ombre. Je sais que c’est dur à comprendre, car vous êtes si nombreux à vouloir le devant de la scène, à être prêt à tous les compromis pour vous trahir. Je ne suis pas tout le monde. Je n’ai pas besoin de cette reconnaissance publique. Pire, je la refuse. Je ne suis que des mots, rien de plus.
Lors de mon passage au salon de Paris, j’ai assisté à des scènes hilarantes où le désir d’écraser le roman de l’autre était digne d’un film burlesque.
Je ne suis pas à ma place dans ce milieu. Ces sourires, ces compliments dégoulinants, ces caresses, tout ce beau monde me semble tellement artificiel. Naïveté qui m’avait incitée à croire certaines confidences, untel détestant unetelle et là, subitement, l’image se fige, tout n’était que miel et mensonges.
Le rideau se déchire. La confiance s’écroule.
Ceux qui me côtoient savent que jamais je ne jouerai la carte de l’hypocrisie. Si j’aime, si j’ai confiance, c’est sincère. Une fois que le masque se fissure, je lâche l’affaire, je n’y crois plus.
Alors oui, ma décision est prise, je reste un petit auteur de l’ombre, je refuse la lumière. Je veux retrouver l’envie de créer, de dessiner des rêves, et je ne peux le faire dans l’enfer de l’hypocrisie, de ce milieu empli d’auteurs frustrés prêts à tout pour « passer devant ». Comme si les mots ne pouvaient être partagés, comme si détruire l’autre pouvait offrir une minime chance.
Le monde de l’édition est un paradis pour ceux qui aiment les feux de la rampe, pour ceux qui ont besoin de briller, et un enfer pour ceux qui croient dans leurs rêves, qui écrivent juste par pure passion, qui n’ont rien à prouver.
Maintenant ? Je vais plonger dans mes mots, juste pour moi, pour mon lectorat, en fait pour toujours conserver  ce plaisir unique d’écrire.

( 1 avril, 2017 )

Une interview sans oeillère !

 

 

Bonjour, merci de vous prêter au jeu pour notre journal. On parle beaucoup de vous sur les réseaux sociaux, pourtant vous êtes dans l’ombre. Acceptez-vous de tout me dire au travers de cette interview en direct ?

Oui, pourquoi pas ? Je n’ai rien à cacher !

Votre signe astro ? Et s’il vous ressemble ? Avec quels signes vous êtes le plus proche ?

Cancer ascendant Scorpion, le pire signe ! Terriblement romantique, trop sensible, trop possessive. Très rancunière, mais persévérante. Le Cancer est très maternel, j’ai été puéricultrice puis enseignante, j’ai eu 5 enfants. Tout est dit, non ? Lorsque je crois en quelque chose, en une cause, en une personne, j’y crois jusqu’au bout. Lorsque je n’y crois plus, je tourne la page, sauf si cette personne n’est pas ordinaire.

Sinon, je m’entends avec presque tout le monde. Ma route a croisé celle de nombreux Cancers avec qui en général (hommes ou femmes), je surfe sur la même vague d’émotions, mais sinon, je n’ai pas vraiment fait attention.

Alors vous ne pardonnez pas ? 

Ah la question piège ! Si, bien sûr, c’est l’objet de mon dernier livre. On a tous une seconde chance. Parfois, il faut des mois, des années, mais cette chance existe.

Votre dernier livre parle de rencontres. Y a-t-il des rencontres qui vous ont marquée ? 

Bien sûr, il y a des rencontres qui marquent une vie, simplement parce qu’elles ont eu le mérite d’exister. Ce sont ces rencontres fortuites, que l’on ne cherche pas, que l’on ne provoque pas, que l’on ne trouve pas sur des sites spécialisés ou autres. J’aime beaucoup écrire sur le thème des rencontres, car ce sont elles qui changent nos vies.

Regrettez-vous certaines rencontres ? 

Non, je n’ai aucun regret. Chaque route que j’ai croisée a eu ensuite un impact sur ma vie, négatif parfois pour finir par quelque chose de beau. Je ne crois pas au hasard des rencontres, je crois que nous avons des choix à faire, divers chemins à prendre, et parfois on se trompe, le temps de 5 Secondes comme l’héroïne de mon roman, l’acte manqué.

Des actes manqués, vous en avez ? 

Ben comme tout le monde, j’en ai plein ! Ces choses que je n’ai pas sues dire, ces gestes non faits. Oui, qui n’en a pas ?

Vous les regrettez ? 

Non, je l’ai déjà dit, je n’ai aucun regret. Ce qui fut devait l’être. Des routes qui se croisent peuvent se croiser un jour de nouveau. C’est le principe même de la vie.

Changeons de sujet, pourquoi un blog ? 

J’ai commencé à écrire mon blog lors de la sortie de mon premier polar. On m’avait dit que ce serait utile. Au final, je me suis prise à cette écriture quotidienne, aux commentaires réguliers. Nombreux lecteurs m’ont dit avoir besoin de « mes mots ». Je me sens responsable d’eux,.

Votre principale qualité ? 

Ai-je une qualité ? Rires, je ne sais pas, la fidélité en amitié et en amour, la sincérité. C’est aux autres qu’il faut demander.

Votre pire défaut ? 

J’en ai trop pour les dire ! Réservée ( on m’a dit dernièrement et que c’était le plus gros défaut alors je choisis celui-là)

Vous parlez beaucoup de trahisons dans vos romans, c’est un point sensible ? 

Comment dire, je n’aime pas faire du mal, je n’aime pas que l’on m’en fasse. Lorsque je fais confiance, je ne pense pas que l’on puisse me trahir. Je suis assez naïve là-dessus. Après, j’écoute les raisons, j’entends et j’essaie de comprendre, si on veut m’expliquer ; Je suis très emphatique, et j’ai tendance à prendre les fêlures des autres sur mes épaules, à ressentir la vulnérabilité de certains, la solitude d’autres. Si je m’inscris dans un processus amical, je donne ma confiance, et c’est mal de la briser. S’il y a trahison, c’est que quelque chose n’a pas été compris, mais c’est peut-être de ma faute. J’assume d’avoir pu faillir.

Aucun pardon possible, alors ? 

Si justement ! Rires. Mais c’est compliqué. S’il y a eu des mots dits « face à face » ou téléphoniques, je pardonne rarement, car je sens l’énergie de la personne, « sa haine », et je n’aime pas ce ressenti. Si par contre, la cassure fut provoquée par des tiers, je vais prendre du recul, cela peut-être long, faire mon introspection puis je pardonne.

Je sens que ces tiers restent coincés. 

Pires que cela, certaines personnes ont bien pourri ma vie. On est dans une société où chacun se mêle de la vie des autres, rapportant mots ou situations déformées, et je ne parle même pas du danger d’Internet et de son anonymat. Sur le coup, cela fait mal, mais l’intelligence est de se demander si vraiment « l’autre » l’a dit ou pensé. Je laisse le doute possible. Vous savez, c’est le « J’en ai rien à foûtre d’elle, elle n’a jamais été importante. » On a tous connu des remarques rapportées similaires qui sont plus violentes qu’un coup de poignard. Face à cela, je rentre dans ma tanière, et je n’en sors plus. Rires

Aucune chance ? Pas de seconde chance ?

Si, une porte entreouverte.

C’est à l’autre de venir s’excuser ?

Je ne demande pas d’excuses. Le passé doit rester où il est, mais oui, c’est à l’autre de revenir.

Plusieurs retours de votre roman vous comparent à Nadia, cette Faiseuse de bonheur. 

Rires. Un livre est fait de mots et d’émotions, donc non, je ne suis pas Nadia, mais oui, certainement que ma pensée positive peut se sentir dans ce roman. J’ai voulu passer un message, faire comprendre que nous faisons tous des erreurs, que nous ratons tous des choix, que nous en faisons de mauvais pour de mauvaises raisons, et qu’au final, on le paie parfois le prix fort, mais que toujours, la vie est là, plus belle que jamais et que nous devons vraiment y croire, à cet avenir qui nous attend (et peut importe que l’on ait vingt ans ou soixante-dix), à cette seconde chance, au bonheur sans cesse renouvelé. Donc si mes mots peuvent aider, alors oui, on peut me comparer à Nadia …

Vous pratiquez la pensée positive dans vos romans ?

Comme dans la vie. J’essaie, depuis le décès de mon fils, de m’y astreindre, c’est ce qui m’a portée. J’ai mes limites et n’y arrive que lorsque je vais bien. Rires

tous ceux qui vous rencontrent vous décrivent avec un sourire lumineux. 

Ahahah. Votre question me déstabilise. J’essaie de garder le sourire, c’est tout, car malgré tout la vie n’est pas facile. On en prend des claques !

Que représente l’écriture pour vous ? 

Tout, absolument tout depuis toujours. J’ai toujours été une littéraire, adoré écrire. Je remplissais des carnets à mes amies d’enfance. Ensuite des lettres à mes amoureux. Quand j’y pense, qu’est-ce que j’ai dû les saouler ! Je ne perdais pas une occasion pour écrire.

Comme Carla ? 

Oui, j’écris mon journal depuis l’âge de treize ans. Cela en fait des carnets ! J’anticipe votre question, ne me demandez pas ce que je vais en faire ! Ils ne sont qu’une trace, une nécessité.

Qu’avez-vous éprouvé avant la sortie de votre dernier roman ? Et après ? 

Énervement ! Ce n’est pas simple d’être publiée et de travailler en même temps. Trop de pression. Après, je décompresse, et je suis déjà passée à autre chose.

Entre votre premier roman et votre dernier, écrivez-vous différemment ? 

Oui, et heureusement. Rouge fut juste un brouillon, écrit à la va-vite sur les conseils d’un collègue. J’avais commencé à écrire une histoire d’amour durant l’été 2010, et j’ai perdu les premiers chapitres. Rouge s’est inscrit de lui-même. Il n’était destiné ni à être lu ni à être publié. Il est donc bâclé. Rires. C’est surprenant, car il reste celui qui s’est le plus vendu. Je pense, enfin j’espère, que mes livres sont plus aboutis aujourd’hui.

Envisagez-vous l’écriture comme une activité professionnelle à temps plein ? 

Non, absolument pas. Le monde de l’édition est en crise, et on est loin de la poule aux oeufs d’or. Je suis professeur des écoles, et j’aime mon travail. Et puis, il y aura dans quelques années la retraite ! Là, je me consacrerai à l’écriture pleinement.

Monter une maison d’édition, vous en parlez sur votre blog. 

C’était un vieux rêve, et l’idée n’était pas de créer une grosse machine, mais qui sait ? Je lis beaucoup de manuscrits pour différentes petites éditions, et j’adore aider les jeunes auteurs à développer leur plume. Ayant vécu dans l’ombre d’une vraie édition durant deux ans, j’ai vu les pièges à éviter. Mais bon, la retraite est encore loin …

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à nos lecteurs rêvant de devenir écrivain ? 

D’écrire, de croire en leur plume, d’écouter les conseils, les critiques. De toujours chercher à s’améliorer, et de se forger une carapace, car ce milieu est difficile.

Question piège, édition, autoédition, vous êtes beaucoup lue, pour quoi ?

Sujet tabou. Je crois dans les mots, et pour moi un livre, s’il est bon, sera lu publié dans une ME ou en autoédition. Quant à la raison de cet intérêt pour mes livres, aucune idée. Je ne cherche ni la notoriété ni le devant de la scène, la preuve, je ne fais ni salon (sauf le we dernier) ni dédicace. J’ai promis d’être honnête, cela me gave ! Je suis une sauvage. C’est un point de litige avec les ME. Je tiens à ma liberté, et je compte garder comme dirait Florent Pagny « ma liberté de penser ».

 Les critiques ou commentaires malveillants vous touchent en tant qu’auteur ? 

Bien sûr, je suis un être humain, et je n’aime pas lire des commentaires gratuits  » Votre livre est nul ». J’ai envie, besoin de savoir pourquoi pour m’améliorer. C’est vrai qu’arrivée au dixième livre, je ne lis plus que rarement les critiques, sauf des chroniqueuses, car ce sont elles qui font vivre nos livres.

Êtes-vous très active sur les réseaux sociaux ? 

Non, par manque de temps, je ne suis pas active sur Facebook ou les autres réseaux. J’ai ma page Facebook Rouge-Polar où je poste mes sorties littéraires, et je navigue un peu sur Linkedln qui est un réseau plus sérieux côté promotion. Je ne suis pas très informatique, et je préfère mon bouquin plutôt que me cacher derrière un écran.

 

Vous êtes contre le modernisme ?

Ce n’est pas ce que j’ai dit, juste que je suis une quiche en informatique, ce qui m’a valu à une époque de gros déboires. Je m’adapte ! J’écris sur un iPad pro, j’ai une liseuse Kobo, rires, je ne suis pas restée à l’ère du Moyen-Âge, mais j’avoue que je suis très réticente face à ce monde virtuel. On ne sait jamais qui se cache derrière un profil, derrière un mail.

 

Pourtant de nombreuses personnes ne travaillent aujourd’hui que par Internet ? 

Je sais, mais j’ai du mal à m’adapter à ce système. Je le redis, j’ai besoin d’avoir confiance, et j’ai vu les limites d’internet et ses risques. En tant qu’auteur, au début, je ne protégeais pas mes écrits, et j’ai retrouvé des passages entiers de mon blog dans certains livres.

Pourquoi écrire un livre sur Hashimoto  ? Est-ce un sujet qui vous touche particulièrement ?

Ah ! Bonne question ! Bien sûr que ce sujet me touche étant atteinte de cette maladie.

J’ai très mal vécu l’annonce de cette maladie qui m’a réduite à l’état de légumes durant deux ans. Aujourd’hui, je vais plutôt bien même si il m’arrive d’avoir des rechutes.

Lorsque j’ai écrit ce recueil, j’étais en colère contre moi, pour avoir laissé cette maladie s’installer, pour ne pas l’avoir anticipée. J’ai eu la chance d’avoir des médecins géniaux qui m’ont aidée, soutenue, chance que n’a pas tous les malades.

Hashimoto fut un peu une façon de crier ce que je n’avais pas eu le courage de dire, de mettre des mots sur des maux. Il en est à sa troisième édition, et continue à aider. J’en suis ravie !

 

Certains médecins rigolent de ce type de livre. 

Rires. Je sais, mais ce n’est pas grave. Je ne leur en veux pas. Ce n’est pas facile de comprendre un malade. Un médecin reste un être humain. On a trop tendance à les croire au-dessus de tout, ils ne sont que des hommes avec leurs propres vies, leurs soucis, « leurs emmerds » comme dirait Aznavour. Ils ont le droit d’en rire. L’important est ceux que j’ai touchés, ainsi que les malades ou les familles. 

 

Vous n’avez pas eu cette maladie pour rien écrivez-vous.

C’est une façon de parler, mais oui, j’ai l’impression d’avoir mis un sens dans un non-sens, d’avoir vécu quelque chose pour une bonne raison.

 

 Revenons à 5 Secondes, quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

Comme pour Hashimoto, que la vie nous laisse des choix, qu’il suffit de 5 Secondes pour tout détruire que parfois on entend, mais on se refuse à entendre l’autre, surtout que l’on fait tous des erreurs.

 

Vous aussi ? 

Rires. Bien sûr ! Si je pouvais effacer certaines choses, je le ferais immédiatement, quoique, si je n’avais pas vécu certaines épreuves, je ne serais pas là à vous parler, alors ?

 

Si vous aviez quelque chose à dire à quelqu’un, que diriez-vous ? 

Que je suis désolée, que l’on ne s’est pas compris. Que ce serait bien de lire 5 Secondes. Rires. Qu’une seconde chance existe.

 

Vos projets ? 

Un nouveau polar bien sûr ! Ensuite, j’ai envie de me lancer dans la littérature enfantine ou un autre style. Je terminais mes romans par 5 Secondes. Je n’ai plus d’histoires d’amour à raconter !

Pourquoi, l’amour est illimité.

Non justement, on se répète un peu trop. Cela devient redondant. Les histoires d’amour se ressemblent, et seules les histoires tourmentées se vendent.

Pour écrire aussi bien l’amour, vous y croyez ?  

Bien sûr, quelle question !

L’amour entre mêmes sexes ? 

Ce n’est pas ma tasse de thé, mais l’amour reste l’amour. Il ne s’arrête ni au physique ni au sexe. Il est, tout simplement.

Pensez-vous que l’on peut continuer à aimer sans se voir ? C’est un des thèmes de 5 Secondes.

L’amour n’a aucune limite. C’est un merveilleux sentiment qui doit être respecté, accepté. Oui, on peut aimer sans se voir, on peut rester amoureux d’une personne longtemps. Il y a tant de façons d’aimer. Le plus triste serait de ne plus aimer …

Et vous dans tout cela ? 

Jocker !

 

Le mot de la fin.

Une pensée à ceux qui ne sont plus, j’espère qu’ils auraient été fiers de moi, et à ceux qui ont compté. Ma plume aura toujours un peu de Vous …La prochaine fois, j’essayerai de ne pas louper ces 5 Secondes …

Merci à vous Lynda pour cet interview très sympa !

 

Retrouvez Sylvie Grignon sur le site Fnac, Edilivre ou les éditions-Félicia-France- Doumayrenc. Un grand auteur que je recommande !

 

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