Drame au sein des foyers pour personnes âgées
On le sait depuis le début que ce fichu virus atteint les personnes fragilisées. Les décès en EHPAD ne cessent de se multiplier. Je ne peux qu’avoir le coeur serré en me projetant un an en arrière. Comment aurais-je supporté ce confinement en sachant que la santé de ma petite maman se dégradait ? Il y a un an, nous amorcions un tournant, celui qui nous a conduit vers son dernier soupir, mais j’ai pu régulièrement être à ses côtés sans avoir l’impression de la laisser tomber.
Je lis aujourd’hui beaucoup d’aidants qui vivent un enfer et mon coeur saigne pour eux. Quelle force va-t-il leur falloir pour ne pas culpabiliser si l’inévitable arrive ? Comment surtout un deuil va-t-il pouvoir être possible ?
Certains vont se retourner vers l’état car trouver un responsable permet d’atténuer la douleur pour un temps, d’autres vont vivre ce confinement le cœur serré espérant que leurs proches ne se rendra pas compte de cette absence qu’ils ne peuvent comprendre.
Bien difficile !
Quand je lis certains choix que sont obligés de faire des soignants, par nécessité, faute de respirateurs, cela me fend le coeur. Même si personnellement je donnerai ma place pour une personne plus jeune, je m’interroge tout de même : qui peut vraiment décider qui doit vivre ou mourir et surtout quelle culpabilité va-t-on ensuite faire peser sur la conscience de ces personnes dévouées qui se sont retrouvées face à un dilemme cornélien ?
De mon côté, comme vous êtes nombreux à me suivre et à le savoir, j’ai tenu ma promesse et je vais tout faire pour que le petit livre en mémoire de ma maman sorte pour l’hommage que nous avons tous prévu en juin. J’appréhende que ce confinement nous prive de ce recueillement familial. Une chose est sûre, je ferai tout pour que ma promesse soit tenue, car je tiens toujours mes promesses.
J’ai refusé plusieurs contrats d’édition qui auraient envoyé la date de sortie à 2021.
C’était trop loin. Je le dois à ceux qui lui ont rendu hommage également.
Et puis, il y a un temps pour tout, un temps surtout pour tourner la page, pour ne garder que cet amour qui jamais ne s’effacera, un temps pour avancer.
C’est ce temps que je souhaite à tous ces aidants aujourd’hui qui vivent bien difficilement ce confinement.
Mes pensées les accompagnent…