Le monde ne va pas fort en ce moment, c’est vrai, le moral de beaucoup non plus. Et si c’était la thyroïde ?
Vous êtes des dizaines à poster votre désespoir, à tenter de faire comprendre que « non, rien ne va plus comme avant », que vous voulez allez bien, mais que vous n’y arrivez pas. Vos proches vous regardent de travers car un peu, cela passe, mais à la longue, ils en ont assez. Vos médecins ne sont pas plus compatissants, car en cette période de covid, il y a plus important que vos petits états d’âme.
Seulement vous êtes en souffrance, vous voulez être entendus et vous avez raison, car ce n’est pas juste dans votre tête !
« Névrosés, déprimés, paranoïaques, de nombreux malades Hashimoto ou victimes d’une autre maladie thyroïdienne se voient attribuer ces qualificatifs. Réducteurs, mais comme aurait dit mon grand-père, pas complètement faux. La glande thyroïde a une influence dans l’équilibre de l’organisme, et ces hormones agissent au niveau du cerveau. Elles modulent le fonctionnement des cellules de notre système nerveux central, et notamment des cellules qui fabriquent un neuromédiateur, la sérotonine, bien connue pour agir sur notre humeur et notre psychique. Un pas vers la dépression, un autre vers les sautes d’humeur. Il a été mis en évidence qu’une hypothyroïdie multiplierait par sept les troubles de l’humeur.
À cela va s’ajouter des signes débutants de perte de mémoire, concentration, pouvant apporter anxiété, angoisse, voire peur.
De nombreux malades nous relatent souvent qu’avant de les diagnostiquer, elles furent longtemps traitées pour névrose obsessionnelle ou dépression chronique, certaines furent même internées. »
Une recherche américaine a mis en avant que :
« Environ 60 % des personnes atteintes d’hyperthyroïdie présentent des troubles de l’anxiété et 31 à 69 % des troubles dépressifs. La dépression est également fréquente dans l’hypothyroïdie, où 40 % des patients souffrent d’une certaine forme de celle-ci.
Un à quatre pour cent des patients souffrant de troubles de l’humeur souffrent d’hypothyroïdie, et une hypothyroïdie infraclinique est présente chez 4 à 40 % de ces patients.1 C’est pourquoi l’Association américaine des endocrinologues cliniques et l’American Thyroid Association recommandent que : « Le diagnostic d’une hypothyroïdie infraclinique ou déclarée doit être envisagé chez tous les patients atteints de dépression ». »
Si on résume, un dysfonctionnement thyroïdien que ce soit lorsque la thyroïde s’active ou se ralentit, va jouer au niveau du moral et du comportement. Personne n’est habilité à juger une autre personne que ce soit un médecin, un collègue, un patron, un ami ou un conjoint. Une personne en souffrance psychologique a besoin d’aide et non de jugement. Lorsque vous voyez une personne que vous connaissez devenir agressive sans raison, pleurer pour un rien, s’énerver pour une broutille, devenir insomniaque ou à l’inverse dormir trop, il faut l’entourer, l’inciter à rechercher un problème de dysfonctionnement thyroïdien, mais surtout ne pas l’enfoncer.
Encore une fois, ne pas avoir le moral un jour, être en forme le lendemain est chose courante. Cela ne veut pas dire que la personne est bipolaire, juste que la thyroïde débloque. Pleurer à la moindre critique ne veut pas dire être faible ou folle, juste que la thyroïde débloque. S’énerver pour un oui ou un non n’est pas pathologique simplement que la thyroïde débloque.
Je terminerai par un témoignage à méditer …
« « Janine, elle, dépressive à cause de ce dérèglement thyroïdien, s’est coupée de ses enfants, de son travail. Elle s’est retrouvée hospitalisée en hôpital « psychiatrique où elle a vécu plusieurs mois au milieu de personnes bien plus atteintes. Elle se savait différente. Elle sentait son corps partir en lambeaux. Personne ne s’inquiétait de ses règles qui duraient des jours et des jours, de ses tremblements, du froid qui l’habitait. Elle fut bourrée d’antidépresseurs pour qu’elle se sente mieux. Ce ne fut pas le cas. Elle n’allait pas mieux, elle pleurait tout le temps. »
Les extraits sont issus de :
https://www.amazon.fr/dp/B07DY92WNW/ref=dp-kindle-redirect?_encoding=UTF8&btkr=1
Une thyroïde traitée verra ces soucis se régulariser, mais il faut savoir qu’avec Hashimoto, les malades peuvent continuer à provoquer des problèmes de comportement, car les anticorps, eux, continuent de frapper.
Une fois encore, on le redit, maladie invisible, pénible, difficile à vivre, mais bien réelle.