( 11 décembre, 2014 )

La mémoire qui s’efface

On se réveille un matin, on vient de fêter ses quatre-vingt ans, et on s’aperçoit avec angoisse que l’on a la mémoire qui flanche. Les souvenirs de la veille ne sont plus que des images floutées, le passé semble s’être mélangé avec le présent. Une vague de panique nous envahit. La peur s’installe. Chaque geste devient source d’analyse : où ai-je mis mon porte-monnaie ? Où se trouvent mes clés ?
On rencontre tous au cours de notre vie une personne qui nous est proche et qui va ainsi petit à petit se perdre. Je ne sais ce qui est le plus terrible à vivre : notre impuissance face à l’angoisse que l’on peut lire dans ce regard qui semble nous dire  » sauve moi ! », notre peine constatant une perte de plus en plus importante des souvenirs, une inquiétude nous incitant à nous interrogeant sur ce phénomène  » jusqu’où peut aller cet oubli ? », serons-nous, nous, effacés de ses pensées.
Si encore la vie nous permettait juste d’oublier les événements douloureux de nos vies, les blessures peinant à se cicatriser, ce serait presque salutaire mais souvent ce sont ces dernières qui seront les dernières à disparaître …
Terrible de se dire que notre vie qui s’est inscrite sur un grand tableau noir, un jour peut-être va complètement s’effacer jusqu’à totalement disparaître …

 

( 10 décembre, 2014 )

La page blanche

 La page blanche est un grand désert à traverser, jamais traversé ( Bachelard)
Nombreux d’entre nous, les gribouilleurs du plaisir, se retrouveront un jour face au dilemme de la page blanche ou face à la non-envie d’écrire. Les causes en sont souvent la fatigue qui plombe notre imagination, la vie et ses soucis ou tout simplement le besoin de faire une pause.
Personnellement, je ressens toujours une grande solitude après chaque mot fin que j’ai tracé à la dernière page d’un de mes romans. Je mets souvent plusieurs semaines avant de me relancer dans un nouveau, n’arrivant pas à quitter mes personnages devenus presque mes amis.
En ce moment, je suis dans l’attente de la relecture de CARLA que mon éditrice doit me faire valider sous peu et j’ai un peu la pression. Pas facile de changer de style ! Ce roman plaira-t-il à mes fidèles lecteurs ? Ensuite, je suis dans la grande correction de Bleu avant son envoi à une maison d’édition spécialisée dans les polars qui m’a contactée. Là aussi, triple pression même si je n’ai au final qu’une chance infime d’être leur coup de coeur ! Je ne dois rien négliger, ni les erreurs, ni les coquilles …
Je n’ai rien à perdre … Au pire, Bleu sortira chez Edilivre dans neuf mois.
Et après ?
Et bien , je me relancerais dans un roman. Lequel ? Mystère … J’hésite ! J’ai tant d’idées et pourtant si peu de temps …
Une chose est sûre, je continuerai chaque jour à gribouiller quelques lignes sur ce blog, juste pour ne pas me trouver un jour figée devant une vraie page blanche, la terreur de tout écrivain.
( 9 décembre, 2014 )

La maladie d’Hashimoto

La maladie d’Hashimoto.

Vous êtes nombreux à vous interroger sur cette maladie sournoise, invisible qui arrive sans s’annoncer. Ma thyroïde a commencé sa destruction accélérée suite à un gros choc émotionnel. Le résultat fut foudroyant : 70% de destruction en trois mois. C’est très dur à accepter. On s’autodétruit telle une bombe que l’on aurait fabriquée pour se faire sauter la cervelle. Ensuite on se heurte à l’incompréhension des autres qui ne veulent pas comprendre qu’une minuscule petite glande puisse faire un tel dégât. Lorsque, comme moi, on a toujours été très active, c’est la stupeur ! Eh oui, on n’arrive plus à bouger autant, on fatigue plus vite. Quant aux médecins, hormis quelques-uns qui se comptent sur les doigts d’une main, on a droit juste à un sourire ironique :  » Ce n’est pas un cancer ! De quoi vous plaignez-vous? »

Et bien, chers toubibs, de ne pas être comprise tout simplement

« Mon nom est Hashimoto.

Je suis une maladie auto-immune invisible, j’attaque ta thyroïde pour te causer de l’ hypothyroïdie. Je suis maintenant scotchée à toi pour toute ta vie’ Je suis si sournoise que je ne me montre pas toujours dans ton analyse de sang. Les autres autour de toi ne peuvent pas me voir ou m’entendre, mais TON corps, TON organisme me sentent. Je peux t’ attaquer n’importe où et de n’importe quelle façon. Je peux te causer des douleurs intenses ou si je suis de bonne humeur, je peux juste faire en sorte que tu aies mal partout.

Souviens-toi quand tu étais pleine d’énergie, que tu courais et dont tu t’amusais ?
Je t’ai pris cette énergie et je t’ai donné l’épuisement : essaie de t’amuser maintenant. Je peux prendre ton bon sommeil et à sa place, te donner le brouillard cérébral et le manque de concentration. Tu vas perdre tes mots. Tu auras l’impression d’avoir quatre-vingt ans. Je peux faire tomber tes cheveux par poignées, les faire devenir secs et fragiles, causer de l’acné, causer de la peau sèche, des problèmes de cicatrisation. Je peux te faire prendre du poids et peu importe ce que tu mangeras ou combien de sports et d’exercices tu feras, je peux garder ce poids indéfiniment avec ou sans régime. 

Certaines de mes autres amies maladies auto-immunes me rejoignent souvent, te donnant bien plus à traiter : lupus, maladie coeliaque, polyarthrite, sclérose en plaques, zona.

Si tu souhaites planifier quelque chose ou si tu attends avec impatience un grand jour, je peux l’emporter sur toi. Je suis la plus forte. J’ai toujours le dernier mot. 

Tu ne m’as pas demandé : je t’ai choisi pour des raisons diverses. Je prospère sur le stress. C’est mon terrain préféré. 

Si tu as la chance d’être diagnostiquée dès la chute, tu es une privilégiée sinon tu iras de médecin en médecin. Certains te traiteront pour dépression, d’autres pour anxiété au final, c’est juste moi qui tire les ficelles. 

Tension ? C’est moi …

Cholestérol ? C’est encore moi …

Problème cardiaque ? C’est peut-être bien moi …

Essoufflement  ? Probablement moi.

Enzymes de foie élevées ? probablement moi.

Dents qui tombent et problèmes de gencives ? Acouphènes ? Migraines ? Ouaip, c’est, encore moi je t’ai dit, que la liste était INFINIE.

On te dira de penser positivement, tu seras poussée, poussée et SURTOUT, jamais prise au sérieux quand tu essayeras d’expliquer au nombre infini de docteurs que tu as des symptômes qui te pourrissent la vie. Ta famille, amis et collaborateurs, tous aucun ne t’écoutera. Ils s’en fichent. Ce n’est pas mortel. Certains d’entre eux diront des choses comme « Oh, tu es juste dans un mauvais jour » ou « C’est normal, tu ne peux pas faire les choses que tu faisais quand tu avais 20 ans, c’est l’âge  » ou te diront : « Lève-toi, bouge, sors dehors  » Ils ne comprendront pas que j’emporte l’essence de ton énergie, que j’ai tout pouvoir sur ton corps, ton organisme et ton esprit pour TE PERMETTRE de faire ces choses.

Perte de mémoire, étourderies, étourdissements, vertiges, frilosité, crise de nerfs, irritabilité, envie de dormir, infections urinaires, baisse de libido et j’en passe…Tu peux toujours soigner ta thyroïde, mais moi je ne partirai jamais. Je suis maintenant une partie de toi. Je t’accompagnerais jusqu’à la fin de ta vie. 

Je suis la Maladie d’Hashimoto. »

 

Tout est dit … Les médecins devraient un peu plus s’intéresser à cette maladie. J’ai eu la chance d’avoir un médecin traitant extraordinaire qui a su faire un diagnostic rapide et efficace m’évitant des mois de gouffre. Je côtoie sur les groupes des réseaux sociaux tellement de personnes en souffrance. Je dis NON ! La médecine aujourd’hui doit accepter de rester humble, de dire à un patient : je suis dépassée, car elle est dépassée devant une maladie où pour etre qur pied une TSH doit se trouver hors des normes de laboratoire. Quand je vois que j’ai croisé deux médecins qui ne savaient pas qu’avec Hashimoto une thyroïde devait être au repos alors qu’un simple employé de laboratoire médical, lui, me l’avait bien expliqué !

On vit avec Hashimoto, on travaille avec Hashimoto, on aime avec Hashimoto, mais c’est une maladie qui change la vie. Par elle, on doit apprendre à fuir les énergies négatives qui réactivent notre hypothyroïdie, par elle, on doit accepter d’être à l’origine de notre maladie. Notre corps sous l’emprise d’un choc violent a simplement dit STOP !

Stoppez avant d’être stoppés. Écoutez votre corps. Il est le meilleur indice. N’ayant plus honte de devoir vous reposer. Ce sont ceux qui vous regardent avec mépris qui sont à plaindre.

Quitte à mourir avec Hashimoto autant essayer de vivre le mieux que l’on peut en attendant ce jour.

Et vous qui n’avez pas cette maladie, cessez de juger sans comprendre, cessez de montrer du doigt les faiblesses des autres. On se croit invincible. On ne l’est pas. On pense que la douleur ne peut plus nous toucher et une phrase venant d’un ami peut vous détruire. Alors, soyez indulgents. Cette maladie touche tout le monde même les enfants. Ce n’est pas un cancer, mais un cancer peut se guérir. Cette maladie, non. Soyez solidaire de la souffrance ressentie.

Texte protégé par Copyright reproduction interdite sans le nom de l’auteur 

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( 8 décembre, 2014 )

Remplir sa vie.

Une amie m’a suggéré dernièrement ce thème de réflexion, en rapport avec ces individus qui en font toujours plus pour remplir leur vie. On en connait tous, dans notre travail, dans notre quartier, dans nos amis. Ces personnes qui se pensent si importantes parce qu’elles n’ont pas une minute de libre, étouffant, croulant sous le poids des responsabilités.  » des gens bien comme il faut »,  » des personnes qui vivent, enfin qui le disent ».
Je m’insurge contre de tels personnages. Remplir sa vie pour avoir l’impression d’exister n’a aucun sens. Croiser ces pauvres âmes à des soirées ennuyeuses où elles paraderont, saoulant l’auditoire avec des réflexions dont tout le monde se moque, me fait ironiquement sourire. Elles se donnent l’illusion d’être heureuses, pire d’être quelqu’un .
À ces têtes bien occupées, j’ai juste envie de leur chuchoter à l’oreille : autorisez- vous à vous assoir et à souffler. Vous n’êtes pas indispensable. Vous n’êtes qu’une poussière dans notre humanité. Prenez le temps d’exister, de prendre un livre et de le lire jusqu’à la dernière ligne, serrer dans vos bras vos enfants, faites l’amour à votre femme, oser dire simplement  » je t’aime » avec sincérité.
Cessez de vouloir remplir votre vie par ce plein de vide artificiel. Laissez le vent s’y engouffrer, laissez-vous des instants pour simplement rêver.
Ne cherchez pas à combler vos manques par une overdose d’activités ou de travail simplement parce que votre existence est vide de vrai sens.
Trouvez-vous un rêve, un objectif à atteindre et tel un sculpteur, façonner chaque facette avec délicatesse, savourez chaque battement de votre coeur s’emballant en réalisant votre avancée.
Apprenez surtout à être heureux …
Vivre, c’est se laisser de l’espace.
Soyez libre d’exister pour vous.
( 7 décembre, 2014 )

La confiance.

 

 » La confiance, c’est comme une gomme. Ça diminue après chaque erreur. « 
Triste réalité notre époque où il est de plus en plus difficile de faire confiance aux autres.
Notre monde est égoïste, gouverné par un désir conscient ou non de pouvoir. Au milieu de cette sauce flotte la confiance, essayant de trouver une petite place. À la première trahison, elle se fêle tentant pourtant de rester sur ses jambes, refusant de croire ce qu’elle voit ou entend. Excuses acceptées, main tendue et espoir d’une amitié retrouvée. Mais l’homme ne change finalement pas. Il n’y arrive pas. Il ne le peut pas. Le veut-il ou est-il poussé bien malgré lui vers cette seconde bavure, cette erreur tachée de sang, cette nouvelle trahison qu’il va provoquer simplement pour se sentir vivant ?
La confiance est comme une maison que l’on va construire ou façonner pierre par pierre. On va mettre des mois à se déshabiller, à ouvrir son âme et pourtant il suffira d’un souffle pour que tout s’écroule. Rien de pire que de regretter d’avoir donné sa confiance. C’est une des pires trahisons. Alors, la confiance disparaît,  s’émiette à jamais. Le livre se ferme, se range. La page se tourne. Triste est cette confiance perdue stupidement. Triste est cette vie où les hommes sont incapables d’empathie.
Avoir trop fait confiance, c’est se réveiller un jour en se disant : j’ai été trahie mais tans pis ! J’en tire une vraie leçon de vie.
( 6 décembre, 2014 )

Il y a un an …

Il y a un an, je rêvais du jour où Rouge sortirait, piaffant dans l’attente de recevoir la fameuse BAT.
Il y a un an, je m’étais lancée comme défi de vendre une cinquante de livres en six mois.
Il y a un an, j’espérais avoir au moins une ou deux personnes qui aimeraient mon roman.
Un an après, mes lecteurs ont aimé Rouge qui  fut vendu à plus de trois cents exemplaires, voire plus, et des ailes m’ont poussé. Je me suis sentie début 2014, sur un petit nuage au pays des Bisounours. Changer de milieu m’a offert une richesse intellectuelle fabuleuse. Les rencontres avec d’autres auteurs furent intenses. Les chaînes de solidarité fortes.
De l’amateurisme, je passais à la passion pure. Je restais pourtant une novice, tremblotante.
Rouge comportant de nombreuses erreurs, je me mis à les travailler, à noter toutes les imperfections.
J’ai écrit Blanc en suivant tous les conseils de mes amis auteurs. J’y ai mis mon âme respirant le parfum du sud de la France.
 Puis, il y eut CARLA, un simple défi, une idée propulsée sur ce blog, un livre écrit juste pour les femmes ou pour les hommes qui aiment les femmes. Une frénésie d’écriture me libérant de mots, de maux.
Étrange année, étrange résultat.  Là où certains se seraient écroulés, je me suis révélée. Là où certains n’auraient pas osé, j’ai tout tenté. Là où d’autres auraient mis des années, je n’ai mis que quelques mois à remplir mes pages blanches avec ma plume à l’encre de mes veines. J’ai adoré cela.
Il a ensuite fallu des mois de réécriture pour arriver au résultat d’aujourd’hui, mais cette satisfaction d’atteindre un but est fabuleuse.
Et ce n’est pas fini ! Bleu est également terminé. S
La sortie de CARLA étant  retardée, celle de Bleu n’arrivera que pour l’été prochain. Pourquoi être pressée ? Peut-être Bleu seduira-t-il, entre temps, une maison d’édition spéciale polars ? Croire en ses rêves ne m’a jamais arrêtée ..
Personne ne m’arrêtera sur l’objectif que je me suis fixée : continuez à m’évader en écrivant et surtout vous donner du plaisir à me lire.
Le plus important restant de se faire plaisir et de se dire : j’ai vécu cette année avec passion, j’ai réalisé des défis que je pensais impossible. Il ne me reste plus qu’à continuer !
( 5 décembre, 2014 )

Les cons

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Un peu d’humour aujourd’hui pour finir une semaine difficile : et si nous parlions un peu des cons ?
J’adore une citation de Michel Audiard dans le fabuleux film  » les tontons flingueurs » :  » Les cons, ça ose tout; c’est même à ça qu’on on les reconnaît. » Excellent, non ? Qui sont les cons aujourd’hui ? »
Y’a ceux qui sont cons parce qu’ils sont cons. Ce n’est pas de leur faute, ils sont comme ça depuis toujours à tel point que c’est devenu pour eux une seconde nature.
Il y a aussi les vrais cons, ceux qui ont la grosse tête, qui veulent prendre le pouvoir, qui en deviennent imbuvables à force de vouloir être les meilleurs. Les cons qui écrasent tout sur leur passage, sans une once d’empathie, sans un regret.
Ensuite y’a les cons de mauvaise foi, les plus fréquents. Ceux que vous rencontrez dans votre famille, vos amis, vos collègues. Ils ne sont pas méchants mais ils vont inlassablement trouver un prétexte ou une excuse pour justifier ce qu’ils ont fait ou ce qu’ils sont. Ces cons là sont convaincus que tout le monde est con !
Il y en a tant des cons que la liste serait immense et je laisse la parole aux grands de ce monde pour en définir quelques uns car au fond, certains cons, on les aime bien.
  1. « La différence essentielle entre un jeune con et un vieux con réside dans le temps qu’il leur reste à être cons. » (Jean Dion)
  1. « Comme disait mon grand-père tout les ans il y a de plus en plus de cons, mais cette année j’ai l’impression que les cons de l’année prochaine sont déjà là. »(Patrick Timsit)
  1. « Ce qui est surprenant avec les jeunes cons, c’est leur propension à devenir de vieux cons. » (Doug )

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( 4 décembre, 2014 )

baisser les bras …

 

Notre société véhicule fortement cette idée : tout est fait, rien n’est possible, l’issue est inéluctable.
Je m’insurge contre ce type de propagande et de mentalité.
La vie n’est pas un parcours facile, c’est même un combat de chaque instant mais on doit s’accrocher ! Bien sûr que l’on rencontre tous des déceptions, des obstacles tels que divorce, trahisons, perte des êtres aimés. On a alors le choix de s’enfoncer, de devenir haineux, aigris comme certaines personnes dont j’ai croisé la route ou de simplement sécher ses larmes qui sont bénéfiques durant un temps puis de se relever afin d’avance plus fort, plus réfléchi en essayant d’être un peu moins con qu’avant. Cela demande beaucoup d’énergie, cela nécessite d’oublier la facilité pour se hisser au-dessus de ses émotions et le début est terriblement difficile. Mais il faut continuer, toujours, sans baisser les bras, sans croire que ce que l’on fait ne sert à rien. Tout a un sens et chaque morceau de puzzle se met à sa place et petit à petit permet à chacun de faire encore mieux qu’avant. Rien n’est impossible ! C’est un mot qui devrait être interdit car il casse les rêves. Je suis convaincue que tout est possible si on y croit vraiment ! Ne jamais, jamais baisser les bras !
JAMAIS.
( 2 décembre, 2014 )

Mémoires d’Hadrien

 

Des années que je ne m’étais replongée dans ce roman de Marguerite Yourcenar.
Je me souviens de ma première lecture comme si c’était hier. Un ami, enfin c’est ainsi que je le considérais, me l’avait conseillé. J’ai commencé ce roman et l’ai stoppé. Ce n’était pas le bon moment. Trop compliqué. J’étais découragée.  Étais-je si inculte ?
Je l’ai repris quelques semaines plus tard. C’était durant l’été 2010. Est-ce l’effet du soleil ? La volonté de réussir là où j’avais échoué ?  Nul ne pourrait me le dire. Mais soudain, les mots se sont mis à danser, à valser telle une chanson. Je me suis retrouvée dans un tourbillon de bonheur, amoureuse de ce style unique. C’était le moment. Je revivais sur cette game de mots. Je retrouvais des racines enfouies au fond de moi.
Je l’ai relu ces jours-ci,
Ce livre reste pour moi magique. Grâce à lui, j’ai osé me mettre à écrire Rouge. J’ai eu envie de jouer sur des rythmes de phrases comme MY. C’était bien prétentieux, je le reconnais mais peu importe.
Je n’écrivais pas pour être lue. Juste pour moi.  J’ai osé aller bien plus loin que des simples nouvelles griffonnées en cachette. J’ai eu la force de croire que je pouvais moi aussi faire un peu de musique littéraire même si ce n’était que de la musique populaire.
Aujourd’hui, quand mon éditrice me dit que j’ai du talent, je rougis tout simplement car je me sens tellement loin d’une telle romancière. C’est comme si on me comparait à Marguerite Duras et son inoubliable  » Hiroshima, mon amour ». Des pointures que je ne serai jamais mais peu importe. J’aime écrire. Et on aime me lire. Quel bonheur pour un écrivain ?
Pourtant importante est l’étincelle qui a permis la création, quelques furent ensuite les tourbillons de la vie,  elle  ne doit pas être oubliée. Sans  » Mémoires d’Hadrien », je ne serai  pas ce que je suis aujourd’hui. Ce livre m’a ouvert des opportunités merveilleuses, des contacts fabuleux. J’y ai puisé une force intérieure qui m’a permis de croire en mes rêves, et d’y croire toujours.
À toi qui m’as conseillé ce livre, je te dois l’allumette qui a permis mon succès actuelle et si CARLA va bientôt surfer, comme nous l’espérons mon éditrice et moi, dans le coeur de mes lecteurs, je te devrais cette jolie victoire. Même si des orages ont assombri nos vies, sache que je ne peux que te dire  » merci ».
Et merci à MY, cette merveilleuse romancière d’avoir si bien écrit, décrit, oserais-je dire, une vision de  la vie.
( 1 décembre, 2014 )

Guerre et paix

Outre le fait que ce thème fait automatiquement penser au merveilleux roman de  l’écrivain russe Léon Tolstoï, c’est également un sujet brûlant sur les réseaux sociaux lorsque l’on peut y lire le nombre effarant de témoignages de couples s’aimant jusqu’à se détruire. Quelle tragédie que ces hommes et ces femmes ne sachant pas pardonner par orgueil le plus souvent , ces personnes voulant à tout prix prendre le pouvoir sur l’autre pour se donner l’impression d’exister. J’ai toujours détesté les conflits, les ai souvent fuis toute ma vie, lâchement, ce qui ne les a pas empêchés de me rattraper. On n’échappe pas à son destin et il faut finir par accepter que la fuite n’est pas toujours la solution.
Tendre la main, au lieu de se cacher, est une manière de dire tout simplement : » je suis désolée, je me suis trompée, cela peut arriver. » En général, ça marche. On peut de nouveau respirer, repartir sur des bases saines, s’expliquer ou non, peu importe, l’important est que la hache de guerre soit enterrée.
Parfois, on tombe sur des personnes qui refusant de perdre, iront jusqu’au bout de l’absurde pour prendre le pouvoir, refusant la main tendue, salissant les souvenirs.
Pas étonnant que le monde n’arrive pas à vivre en paix !
Le passé pourtant ne peut être changé, oublié, édité ou effacé. Il peut seulement être accepté. Rien n’est du au hasard et même les esprits les plus évolués auront beau le nier, ce qui fut hier, reste un ancrage pour demain.
Comme ce serait bien si nous, pauvres humains, cessions un peu de nous prendre la tête avec des préjugés, des peurs enfouies, et comme sur une chanson d’un air des années hippies, si nous nous faisions tous une grande ronde d’amitié autour d’un feu de camp. Je sais ! Ça fait un peu guimauve et pourtant, ce serait tellement bien …

 

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