Entendre que ce que l’on veut entendre.
Entre ce que je pense, ce que je dis, ce que je crois dire, ce que je dis réellement, ce que tu crois entendre, ce que tu as cru entendre, ce que tu dis avoir entendu …
Comment la communication peut-elle être possible ?
J’ai un peu changé la célèbre phrase de Weber mais notre monde est sourd et me désespère. Les gens n’écoutent plus les autres, interprétent à travers les lignes, usurpent nos pensées pour les modeler à leur propre histoire.
Quand je dis ROUGE c’est rouge et ce n’est ni BLANC, ni NOIR ( clin d’œil au passage à mon roman qui sort bientôt si Edilivre se bouge un peu le popotin )
Quand je donne un avis, c’est juste mon avis et non celui de mon voisin ou du vécu de ma collègue.
En vieillissant, je deviens moins tolérante face à la bêtise humaine, saturée de tous ces fausses victimes qui s’octroient des droits sur les autres, argumentant des dépressions ou des difficultés pour occulter leur incompétence ou leur malveillance.
Je sature des fausses apparences, tout sourires sur les lèvres, clamant leur vie parfaite, leur bonheur parfait, leur facilité à supporter une santé moins parfaite. Il me suffit de prendre une loupe et de voir le chaos qui règne dans leur vie.
Alors non, il ne sert à rien de faire semblant, de se voiler la face. La vie n’est pas toute rose.
I
Je suis victime du syndrome immunitaire nommé Hashimoto ( au passage, continuez à vous le procurer sur le site de la Fnac. Il est de nouveau livré en 48h)
C’est une maladie éprouvante car instable. J’évite de m’arrêter à penser à cet handicap la plupart du temps, je ne me plains pas car j’ai un traitement efficace même si c’est vite dit, mais il existe des moments où tout déraille de nouveau. Mémoire du corps dirait mon médecin, souvenir des mots qui ont causé ces maux. Les dates sont cruelles et ramènent à des blessures qui saignent de nouveau car le pourquoi ne fut jamais dit.
Longtemps, les mots sont restés collés sur mes lèvres, n’osant sortir de peur de blesser, de peur de faire mal, de peur de me faire du mal. Je n’ai pas osé exprimer ce qui aurait dû être dit et cela m’a tuée à petits feux. J’ai accepté la violence liée à des personnes jalouses, fausses, sans riposter, en faisant moi aussi semblant d’être insensible, de ne pas être touchée alors que j’avais été piétinée à terre.
J’aurais dû parler. Je le regrette aujourd’hui.
J’aimerais pouvoir réparer ce qui s’est fêlé dans ma vie mais mon papillon me rappelle que c’est impossible. Il y a un avant, un après. Je n’ai plus vingt ans, il ne me reste plus beaucoup de temps, alors je vous demande juste d’apprendre à entendre et non à écouter et interpréter. Alors la vie sera plus douce pour nous tous.