Ce monde procédurier
Nous vivons dans une société étrange où les gens ne fonctionnent que par la violence ou la menace d’un procès. Nous frôlons souvent l’absurde. Dans le milieu de l’enseignement, nous passons l’année à entendre des parents se plaindre, aller porter plainte pour un manteau emprunté ou un coup donné par un autre enfant souvent involontairement. Je n’arrive pas à comprendre ce besoin de se faire justice pour des pécadilles quand on sait à quel point les services de la police sont surchargés.
Je ne parle même pas des cas graves comme des accidents de cars ou de camions où quelques jours après le décès, les familles attaquent. Se battre pour des causes justes, oui, mais pour réclamer de l’argent, cela me semble hors contexte. Cela ne ramènera pas la personne perdue tout comme cela ne soulagera pas la peine. Même pour l’affaire du Lévothyrox, nous assistons à des dérives qui me glacent. Se battre pour la reconnaissance d’une maladie, oui ! Prendre une cause pour se faire de l’argent, cela me hérisse. Quand je pense à mon fils, à l’erreur médical de sa fin de vie, cette erreur de dosage de radiothérapie, j’aurais pu à l’époque me faire un paquet d’argent, mais lui, mon petit ange, est-ce que cela me l’aurait ramené ?
Toutes ces personnes qui pensent avoir le pouvoir en choisissant de sortir les armes sont bien pathétiques. Serait-ce la peur qui les pousse à ces extrêmes, le besoin d’argent ou de pouvoir ? La platitude de leur vie ? L’ennui ?
Une chose est sûre, à force de cautionner ces violences absurdes, notre société va droit dans le mur. Il serait peut-être temps que l’humain prenne du recul avant de monter au créneau. Le fameux manteau sera sûrement de retour le lendemain, les mômes n’ont certainement pas un si mauvais fond, faut-il les cataloguer à vie pour un simple geste. Les causes médicales doivent être combattues dans la dignité et non dans l’agressivité et la violence, tout comme toute relation qui devrait avant tout passer par la communication, et non par des tiers. Le médiateur devrait-être privilégié à l’attaque. Tirer sur plus faibles que soi, le détruire avec le pouvoir des mots pour couvrir ses problèmes faiblesses est indigne.
Juger, condamner, trancher, c’est aliéner notre propre liberté. Choisissons la communication saine, honnête et sincère. Serait-ce donc si compliqué ?