La sensualité
Tabou, la sensualité est trop souvent considérée réservée à la jeunesse ou aux libertins. Un raccourci trop facile ! La sensualité est l’art d’être réceptif aux plaisirs du corps. Il n’y a pas d’âge pour apprécier la sensualité, tout comme cette dernière ne se limite pas à un cadre matrimonial. La sensualité est un état « d’être » qui ne pourra s’épanouir qu’en grande confiance, et pas avec n’importe qui. Beaucoup de personnes ne supportent pas d’être touchées ou même caressées, et vont immédiatement juger ces actes comme « mauvais ». Là on s’attaque aux peurs liées à l’enfance bien souvent, et le lâcher-prise est nécessaire. La sensualité permet de mieux vivre, de se sentir bien , beau dans le regard de l’autre, de pouvoir s’envoler juste sur un air de musique qui donne la chair de poule ou simplement dans des doigts qui vont se toucher. La sensualité, c’est le prélude qui précède l’amour, une manière de jouer sur une partition invisible, sur un corps sans pour autant le toucher.
Notre société place souvent la sensualité dans la case « femme », son sourire, son regard qui pétille, ses rondeurs qui s’offrent, mais parler de sensualité masculine choque souvent. On se demande bien pourquoi ! Des mains peuvent-être terriblement sensuelles si on y ajoute un zeste de fantasme, et contrairement à l’idée reçue tout ne se passe pas que sous la ceinture. J’aime les hommes sensuels qui n’ont pas honte d’être émus devant leur propre désir, qui ne vont pas se précipiter pour ouvrir leur braguette, et justement jouer du plaisir à l’état pur.
Malheureusement, dans une société où tout va vite, tout se fait vite, les rares hommes perdent à leur tour cette qualité. La sensualité, c’est vibrer à l’unisson sur une musique ou en regardant un tableau, ressentir ces vibrations qui nous traversent, ce besoin de se fondre dans l’autre jusqu’au plaisir suprême.
La sensualité est-elle compatible avec une vie de couple ? Certainement, mais les statistiques montrent tout de même qu’elle est souvent reliée à la passion, au pur désir, et fleurit dans les relations où le quotidien n’est pas trop lourd. Il faut dire que les ronflements après l’amour, la routine quotidienne sont des sacrés freins à l’épanouissement de la sensualité.
Est-ce pour cette raison que la moitié des hommes de plus de cinquante ans ont une maîtresse ? Peut-être, mais on oublie trop souvent que les femmes ont des désirs identiques, et qu’il faut juste bien regarder cette secrète sensualité pour générer des sentiments amoureux, bien différents des sentiments aimants d’un couple parental.
En conclusion,
La sensualité, c’est la mobilisation maximale des sens.” Citation de Milan Kundera ; L’insoutenable légèreté de l’être (1984)
Y renoncer ? Quel gâchis !