Angoisse et thyroïde
Il ne faut pas se mentir, l’angoisse rime souvent avec une thyroïde défaillante, une des bêtes noires de cette pathologie. Beaucoup de médecins mettront ce symptôme dans la case « psy », sans pour autant procurer une aide à la malade. Et pourtant, que l’on ait un dysfonctionnement thyroïdien, un cancer, Hashimoto ou Basedow, le résultat est le même : on souffre !
De nombreuses études étrangères sont pourtant formelles, l’anxiété est intimement liée à la thyroïde, en général à une inflammation de cette glande.
« Les médecins devraient également tenir compte de la glande thyroïde et du reste du système endocrinien, ainsi que du système nerveux, lors de l’examen des patients souffrant d’anxiété. »
Pour rappel sur un article récent :
« La thyroïdite auto-immune est une affection thyroïdienne chronique qui touche environ 10% de la population, généralement aux âges de 30 à 50 ans, et les femmes étant beaucoup plus souvent touchées que les hommes. 10%, c’est également la prévalence approximative de la dépression et des troubles anxieux en population générale. La thyroïdite auto-immune entraîne une inflammation durable de la glande thyroïde, cependant, en particulier chez les femmes ménopausées, il est facile de manquer l’inflammation de la glande thyroïde, ou de la diagnostiquer comme un symptôme de la ménopause. Or les hormones de la thyroïde influencent le métabolisme et l’équilibre énergétique cellulaire ainsi que les niveaux d’énergie perçus et la psyché. Ainsi, il est connu que la thyroïdite auto-immune puisse conduire à des symptômes mentaux spécifiques, y compris à une tension intérieure et à l’épuisement. »
En clair, ce n’est pas dans la tête ! Une autre statistique :
« Les patients atteints de thyroïdite auto-immune sont 3,5 fois plus susceptibles de souffrir de dépression, 2,3 fois plus susceptibles de souffrir d’anxiété.Au global, les patients atteints thyroïdite auto-immune représenteraient plus de 40% de tous les cas de dépression et 30% de tous les cas d’anxiété. »
Il est bon de rappeler qu’en hyperthyroïdie par exemple, tout s’accélère, mais ce que beaucoup oublient, c’est que juste un petit dérèglement négatif ( par exemple une tsh qui passe de 1,2 à 0,8, donc dans les normes) va agir sur l’anxiété. On va assister à une instabilité émotionnelle qui pourra être un véritable handicap : changement de comportement dans une même journée, agressivité, paranoïa, crises de larmes et une heure après euphorie. Certains médecins vont même diagnostiquer une bipolarité alors qu’il n’est question que d’un trouble de la thyroïde.
À l’inverse en hypothyroïdie, c’est l’anxiété qui va régner, la peur de tout liée à un ralentissement de la thyroïde.
Ces troubles ne veulent pas dire que le malade est « fou », juste qu’il est urgent qu’un traitement pour équilibrer la glande soit mis en place. Bien adapté, un bon traitement pourrait éviter de nombreux médicaments donnés trop facilement comme les antidépresseurs, les anxiolytiques.
Une fois la thyroïde dite stabilisée, l’état anxiogène va se stabiliser, mais ne pourra pas toujours disparaître totalement. Il est donc important de garder une vie saine, d’apprendre à bien gérer son stress.