( 21 janvier, 2016 )
La route est souvent difficile pleine d’embûches. Les choses n’arrivent pas à cause de nous mais parce qu’elles devaient simplement arriver. L’homme s’octroie souvent une trop grande importance comme si du moindre de ses actes dépendait le sort de l’humanité. Je n’y crois pas, je n’y ai jamais cru. Nous ne sommes qu’une poussière sur le firmament de l’humanité, presque rien. Nos routes croisent, entrecroisent, bousculent d’autres routes, bouleversant parfois notre vie, celles des autres, parfois aussi sans le moindre impact. La seule chose importante reste nos rêves, les projets que l’on modèle telle de l’argile, que l’on façonne avec notre imagination, parce que c’est important pour nous. Ces rêves, nous ne devons pas les lâcher. Parfois, des événements nous obligeront à indirectement les abandonner. Il ne tient qu’à nous de ne pas les oublier complètement en les gardant cachés bien au chaud dans notre mémoire. Parce que cette petite étoile magique qui nous différencie de notre voisin c’est justement cette capacité unique à rêver, imaginer, créer, façonner des rêves pour finaliser les réaliser et les vivre.
( 20 janvier, 2016 )
Tourner la page à un travail contraignant, un projet auquel on croyait ou bien un amour, le processus reste identique et souvent se retrouve confronter avec le besoin de comprendre. Pourtant, on doit continuer à avancer même si des éléments nous échappent. On n’aura jamais réponse à tout, mais on doit trouver un sens acceptable à ce que nous avons vécu. Il n’est pas nécessaire de tout comprendre mais pour dépasser quelque chose d’insensé ou de douloureux, mettre des mots s’avère un soulagement.
Plus vite, nous passons à autre chose, plus vite notre corps restera solide.
Une déception quelle qu’elle soit est comme un miroir brisé dans lequel il ne sert à rien de se regarder car on n’y verra que le reflet de notre propre échec. Ce job pour lequel nous avons consacré une partie de notre vie et que nous avons dû quitter, cet homme pour lequel nous nous serions damnés, cet avenir que nous avions peint en couleur et qui n’est que noirceur. Souvent, nous nous sentons coupables pendant que « l’autre » s’en est bien sorti, patron despotique ou amant au passé tortueux ayant construit autour de lui un mur d’indifférence.
Nous, plus sensibles, plus emphatiques, continuons à nous poser mille questions, à osciller entre colère et dégoût, parfum d’échec, voire de vide. L’homme est ainsi s’accrochant à un vécu même destructeur. Tourner la page est nécessaire voire indispensable et pour cela il me semble important de reconnaître sa propre douleur sans se soucier des autres. Se dire : tu m’as fait mal mais c’est bien fini. Je refuse que tu continues, je refuse de recommencer, j’ai tout essayé et tu n’as pas voulu.
Ne pas nier son identité que ce soit dans la perte d’un travail ou une relation affective. Se définir, se redécouvrir. Ne pas non plus se jeter dans des projets illusoires compensatoires qui au final seront de nouveau source de déception. Redevenir soi, ce « moi profond ». Sortir surtout de la spirale de l’échec. Ce n’est pas de notre faute si le projet a échoué. D’autres paramètres ne furent pas maîtrisés. Maintenant, nous savons que nous valons mieux que tout cela. À nous de le prouver !
Briser nos chaînes et passons à autre chose …
( 19 janvier, 2016 )
» Si ne suis pas moi, qui le sera ? »
Vaste question. Qui peut se prévaloir de créer d’un coup de baguette magique des histoires à l’infini ? Ma route sillonnant le monde de l’édition rencontre de drôles d’énergumènes ces derniers temps. Ceux convaincus, j’en ai déjà soufflé mots d’avoir en un claquement de doigts réalisé un livre ne nécessitant aucune retouche ( bien présomptueux tout de même celui qui pense que seule l’inspiration et l’imagination sont la clé). Viennent ensuite ceux qui n’ont peur de rien, persuadés d’avoir pondu le plus grand livre de tous les temps nécessitant déjà de sortir le tapis rouge. Puis il reste les humbles, petits gribouilleurs qui ont jeté comme moi quelques lignes sur du papier, simplement pour se vider la tête, pour faire plaisir à un ami ou pour s’occuper. Parmi ces êtres dénués d’orgueil, on peut trouver l’histoire qui va nous toucher, nous faire vibrer, sortie du néant pour simplement prendre vie. Des petits bonhommes qui auront osé tremper une plume dans l’encrier afin d’être sur le papier « eux » car personne ne pouvait écrire à leur place, personne n’aurait même eu une étincelle d’imagination. Parce que s’ils n’étaient pas eux, ces gribouilleurs de génie, qui le serait ?
( 18 janvier, 2016 )
Étrange série. Le synopsis : La série porte sur le retour à la vie d’individus décédés. Ces ressuscités n’ont subi aucun dommage corporel consécutif à leur mort.
Cette série est convaincante et à chaque épisode, on a envie de voir la suite. Je déplore juste que la série se termine en queue de poisson. Peut-être une saison 2 ?
Une chose est certaine, elle ne peut laisser insensible, nous incitant à nous poser des questions existentielles : que serions-nous prêts à faire pour revoir nos disparus, ceux qui sont partis trop tôt ? Quel impact un tel revirement sur notre présent ? L’homme retrouvant sa défunte femme ? La maîtresse retournant voir son amant vingt ans plus tard ? Les parents retrouvant leur enfant ? Rien que pour cela, un petit coup d’œil en vaut la peine.
( 16 janvier, 2016 )
L’entrave des chaînes empêche de savourer le présent. Ces jours-ci, les décès s’enchaînent sur les réseaux sociaux entraînant une nostalgie sans nom. Le monde se retrouve alors coincé entre un besoin primaire de larmoyer et une envie de tourner les talons sans s’arrêter. La mort fait partie de notre réalité. Le jour de notre naissance implique inéluctablement cette vérité : nous allons mourir un jour. Entre les deux ? Savourons le présent parce que ce précieux instant peut nous être retiré à tous moments, respirons les effluves d’amitié et d’amour qui nous entourent …. Vivons …
( 15 janvier, 2016 )
Parce qu’un jour, une porte s’est ouverte, je t’ai rencontré, toi mon lecteur, toi mon ami, toi qui me suis chaque semaine pas à pas. Parce qu’un jour, tu es apparu, nul ne saura jamais pourquoi, j’ai laissé les mots s’échapper, les mots glisser sous ma plume, timidement au début comme si j’avais peur que toi, lecteur, tu puisses me juger. Et puis, j’ai osé, parler, dire ce qui était important pour beaucoup. Mes romans policiers, mes histoires ou Hashimoto, mon amour sont nés.
Parce qu’un jour, j’ai laissé ma porte ouverte, tu y es entré, tu t’es imposé dans ma vie et tu m’as tuée, par égoïsme, par méchanceté ou peut-être simplement par orgueil mal placé.
Parce qu’un jour, cette porte ouverte n’était pas complètement claquée, j’ai rebondi sur mes pieds, compris où je m’étais enlisée et suis sortie, seule, de cette boue qui m´engluait.
Parce qu’un jour, une porte s’est ouverte, j’ai été capable enfin d’effacer le tableau noir où trônait le nom de nombreux disparus, j’ai pris une craie de couleur et j’ai juste écrit : Ouvrez vos portes ! Même si cela fait mal, entrez et venez avec moi partager la vie .
( 14 janvier, 2016 )
Ma vie a fini par se confondre avec les livres que j’ai écrits. Il y a eu quelques amours qui ont compté plus que tout. Il y a eu, sur terre et sur mer, sur la neige, dans l’imagination et en songe, un tourbillon de plaisirs. Il y a eu les livres. Et puis, rien. Aime et fais ce que tu veux. Écris des mots : c’est tout.
Jean d’Ormesson – C’était bien.
J’ai beaucoup d’admiration pour ce monsieur qui sait faire danser les mots. Un peu fatiguée par une sale sinusite, je n’ai pas la tête à réfléchir aujourd’hui, juste à souligner la dernière phrase avec ma plume trempée dans le sang. Écris des mots, c’est tout.
Tout est dit …
( 13 janvier, 2016 )
» Ce que l’on ne dit pas ne meurt pas mais nous tue ». J’ai lu cette jolie citation résonnante de vérité. Que de mots notre éducation nous a souvent interdit de prononcer, que d’actes nous avons réprimés engendrant un sentiment de frustration, d’impuissance voire de tristesse.
J’en sais quelque chose n’ayant pas laissé mes mots sortir lors d’un violent conflit, ayant laissé des collègues, des relations dire, interpréter, rapporter, déformer ce qui n’était pas jusqu’à divulguer des absurdités, des mensonges pire jusqu’à créer de fausses informations. Je n’avais qu’une envie hurler la vérité mais les mots étaient bloqués et m’ont tuée. Ma thyroide est fichue aujourdd’hui mon système immunitaire défaillant et j’attrape tous les microbes qui passent. Je me suis jurée de ne plus jamais me taire même si cela déclenche un tsunami.
Dire s’avère à double tranchant, c’est se dévoiler, se mettre en danger face à l’autre, donner la possibilité d’être jugé. En avons-nous envie ? Pire encore, parler avec sincérité ouvre une porte impossible à refermer ensuite. N’avez-vous jamais constaté le malaise que certaines personnes vont avoir après, un jour de blues, ouvert leur âme ? Certaines vont jusqu’à la fuite de peur de croiser le regard de l’autre. Et pourtant, il serait si simple de prendre les mots comme des notes de musique juste destinés à être entendus pour permettre à chacun de respirer plus librement. Les hommes ont mis un poids sur les mots, au cours des siècles. Un simple mot d’amour devient synonyme de chaîne, un geste d’amitié devient englobé d’un sens qui n’est pas toujours celui de départ, un cri de colère n’est pas toujours destiné à celui qui le reçoit. Alors peu importe ce que les mots veulent dire, si nous avons besoin de les hurler au monde entier ou juste à une personne, il faut le faire avant qu’il ne soit trop tard et qu’il n’y ait plus de retour en arrière, avant que les regrets ne nous tuent.
Parler est encore aujourd’hui la seule liberté qui nous reste alors ne la laissons pas disparaitre.
( 12 janvier, 2016 )
Un auteur m’ayant contactée m’a juste dit j’ai écrit un manuscrit de 450 pages ( Wouah ) en deux semaines ( là mon Wouah a baissé d’un cran). Il voulait mon avis avant de passer par la maison d’édition. Prudente, je lui ai juste demandé son premier chapitre et …
Que dire ? L’idée est excellente mais … Cet auteur a devant lui un travail de Titan ! Des répétitions à chaque phrase, des grosses fautes de style que même mes élèves ne feraient pas ! Effacer pour mieux recommencer lui ai-je simplement conseillé. Il était bien déçu et je le comprends. Il se voyait déjà en tête de gondoles vendant des centaines de livres.
Est-il reparti travailler son manuscrit ? Aucune idée !
Mais que cette leçon serve aux jeunes auteurs bâclant leurs écrits en allant trop vite, en zappant le correcteur, en ne voulant pas se relire ou même recommencer.
Un livre met des mois à être achevé et il ne faut pas hésiter à oser prendre une gomme et enlever ce qui est en trop, parfois des morceaux entiers …
Un ménage nécessaire … Comme dans la vie …