Toutes ces éditions qui ferment, et l’avenir du livre ?
Je suis très attristée quand je vois le nombre de maisons d’édition qui ont mis la clé sous la porte fin 2018. Je pense à Bilibok qui a fermé début 2018, puis L’ivre book et à tant d’autres où publient des amis de plume. Terrible réalité que ce milieu où garder une barque à flots est un parcours titanesque.
Trop de taxes, trop de livres, trop peu de lecteurs surtout. Le monde du livre prend l’eau. Et à côté de cela ,nous avons des auteurs comme Musso qui peuvent se balader d’une édition à une autre en monnayant leur contrat. Écœurant ? Un peu tout de même …
Après, on s’étonne qu’il y ait tellement de mécontents dans les auteurs. Tout le monde n’est pas Musso ou Lévy allez-vous me dire. Certes, seulement, chaque auteur n’a pas la chance d’avoir un éditeur qui mise à fond sur un bouquin jusqu’à en faire un best-seller, car sans être mauvais esprit, d’après les nombreux retours sur les groupes de lecteurs, il y a mieux sur le marché ou dans l’ombre, seulement voilà !
Ensuite, face au pouvoir de l’argent, le monde de l’édition se retrouve pris dans des griffes. Que faire pour que les petites éditions puissent égaler les grandes et ne coulent pas?
J’ai bien ma petite idée, qui ne vaut que ce qu’elle vaut.
Assurer un catalogue qui rapporte en premier. La vérité de la Palisse, pour concurrencer Grasset ou Albin, il faut que l’argent rentre, et il ne peut rentrer que si les ventes sont nombreuses.
Seulement voilà, cela ne fera pas d’elle « the édition ! »
Pour y arriver, il faut que ces éditions passent à la grande distribution, dans les Fnacs, Cora, Cultura, en rayon, car pour l’avoir expérimentée au moment des fêtes, bon nombre de personnes vont acheter un livre juste en le feuillant, attirés par la couverture ou la quatrième.
Ensuite, pour promouvoir ce système, il faut casser les prix des numériques. Un livre électronique ne peut se vendre au dessus de 2,99€. Moi, la première, qui ne lit plus que presque exclusivement sur liseuse, je grogne si je vois un bouquin plus cher, et je vais me tourner vers une autre édition qui offrira un choix moins cher, même si je rate mon livre « chouchou »
Alors, vous l’aurez compris, tous les livres, tous les genres, ne pourront être mis en avant par les éditions. Elles vont se baser sur les ventes nationales, et les goûts du lectorat qui ne cessent de changer. Prenons les statistiques de l’édition pour 2018 en France.
Vient en tête des ventes le Goncourt « Leurs enfants après eux » ( loin de la prose littéraire des précédents Goncourt, beaucoup de grossièretés dedabs, à se demander qui on veut récompenser, l’édition ou l’auteur ? ), les romans mis en série comme « la vérité sur l’affaire Harry Quebert » ( excellent au passage)
La tresse ( un bon livre même si je n’ai pas compris le suprême engouement), on retrouve Musso et Levy ( dont franchement, les dernières parutions, bof, bof)
Après 2018 a continué sur la wave feed good avec des romans qui font du bien ceux de Virginie Grimaldi, de Raphaëlle Giordano, Laurent Gounelle …
Là, je suis complètement ! Des livres positifs, notre société en a diablement besoin !
Après, et seulement après, viennent les polars, les romances …
Ah, les romances, la collection Harlequin continue à être en tête de ce genre. Une lectrice m’avouait dernièrement lire tous les Harlequins qui sortaient, sans exception ! Je me suis hasardée à lui demander la raison : « Parce que ce sont des livres faciles qui me sortent du quotidien. » La lectrice m’a avoué ne jamais le dire, honteuse.
Pourquoi avoir honte de lire des lectures dites faciles ? L’important n’est-il pas de lire, tout simplement … En tous les cas, j’ai bien envie un jour de tester ce type d’écriture, le beau adonis amoureux de la jolie fille paumée, et l’ex qui arrive … Bref, le cliché, mais c’est un défi amusant, non ?
Un article qui ne veut rien dire, peut-être comme l’édition aujourd’hui