Savoir demander de l’aide
Comme beaucoup, longtemps, je n’ai pas osé demander de l’aide, certainement par peur de déranger. Si on me tendait la main, je la prenais avec reconnaissance, mais avec une certaine anxiété, celle d’empiéter sur une autre vie. Et puis, on m’a poussée, je suis tombée, et spontanément de nombreuses mains m’ont remise debout. Je leur en serait éternellement reconnaissante.
Aujourd’hui, j’en viens à m’interroger, pourquoi est-ce si difficile d’appeler « au secours » ?
Pour ne pas gêner, certainement, mais aussi parce que demander de l’aide nécessite de mettre son orgueil de côté, et comme plus de quatre-vingt-dix pour cent des humains sont gonflés d’orgueil, une telle démarche s’avère vraiment difficile.
Et puis, il y a aussi l’éducation. Dès le plus jeune âge, on nous apprend à respecter les autres, à « être adulte ». Demander de l’aide, c’est redevenir un gosse qui ne s’en sort pas et donc à se montrer faible, vulnérable, ouvrir une faille où toutes personnes malveillantes peuvent se faufiler.
S’autoriser à demander de l’aide, c’est donc se mettre en position de faiblesse face à l’autre qui peut à tout moment nous rejeter. Et rien n’est pire que le rejet. Seulement, il faut se libérer de ces craintes. Qu’a-t-on à perdre à appeler au secours, à demander un conseil ou bien à solliciter l’aide d’un tiers. Effectivement, cet autre peut refuser. Et alors ? Seul notre ego sera touché, et peut-être une autre personne alors nous tendra la main.
Une fois encore, il faut totalement changer notre conditionnement de pensées. Je me souviens de ma grand-mère qui n’osait jamais demander de l’aide, qui faisait tout pour ne jamais déranger qui que ce soit, qui aidait tout le monde, tout le temps, et qui a fini seule dans sa cuisine, une embolie rapide et fatale, le jour où son coeur s’est arrêté.
Une fois encore, je le redis, demander de l’aide n’a rien de honteux. C’est une preuve de sociabilité. Nous ne vivons pas seuls sur une île déserte et nous avons besoin des autres, même si cette idée révulse certains. Il faut combattre cette peur de déranger. Au pire, on va se faire jeter, mais le plus important est qu’au final dans la plupart des cas, on verra une main qui se tend, alors osons tendre la nôtre.