PARANOÏA – Emilie Courts
PARANOÏA « Le jour où la pluie commença »de Emilie Courts
Aux éditions Evidence éditions.
Intrigante, tentante, alléchante, il n’y a pas à dire la couverture m’attirait comme un aimant, et c’est sans savoir où j’allais mettre les pieds que j’ai plongé dans un livre dont l’immersion fut totale. Dès le préambule, on se retrouve pris au piège de cette folie.
Quant à l’histoire, elle m’a surprise ! Un peu déstabilisante au début. Elle commence par l’histoire de Sarah, puis passe ensuite à Sophie, la même personne, différente pourtant, quoique. Une vie axée sur le mélange violence, sexe, abus d’alcool, prostitution …
Le style est très bon, bien écrit.
Après, je m’attendais à un polar vu la collection Clair Obscur, et au début, j’ai été un peu déçue. Ce livre est tout le contraire, très branchée érotisme, scènes violentes. Ce n’est pas trop mon truc. Et pourtant …
On pourrait donc penser que j’ai abandonné le livre, et bien pas du tout ! J’avais envie d’en savoir plus, de comprendre , pourquoi cette femme se fait-elle appeler Sarah ? Pourquoi cette descente aux portes des enfers ?
La transition est brutale lorsque l’on passe à la seconde partie, un peu comme si on changeait tout simplement de livre. Sensation étrange, mais pas désagréable, un peu comme lire un roman à plusieurs mains. On passe « du sexe à outrance à la vie de couple d’Alexander et Sophie », enfin, c’est ce que l’on pense, puis on va sombrer avec Alexander, avec cette vie qui part en vrille, avec l’horreur.
En conclusion, c’est un roman à lire parce qu’il est vraiment très original. Par moment, je me suis demandé s’il ne se rapprochait pas d’une autobiographie ou d’exemples dérivés d’instants de vie. C’est tout du moins l’effet que cela donne. Vous n’y trouverez ni cadavre ni inspecteur, mais un cheminement qui tient en haleine parce que l’on a vraiment envie de connaître la fin, une fin où finalement on retrouve la violence de la première partie, où on comprend, enfin !
La chute est brutale, mais excellente !
Les phrases qui m’ont marquée.
« Les Autres ne sont pas le problème ; c’est moi, seulement moi. »
« Une loi spirituelle parle du Dharma, notre raison de vivre. L’âme se réincarne jusqu’à l’accomplissement de l’œuvre pour laquelle elle se trouve l »
« Ainsi va la vie, entre joies et peines, et nous sommes ainsi faits qu’il nous suffit d’un seul malheur pour oublier trois bonheurs »
« La connerie des hommes n’a de limite que leur génie ! »
« L’amitié entre un homme et une femme était impossible. Il y en avait toujours un qui voulait baiser l’autre, au sens propre ou au figuré… »