Le goût du bonheur

Et pense. Je pense à mon héroïne Carla pour qui j’ai dessiné un nouvel avenir. Pour qui je pourrais tracer ces mots : Le meilleur moyen de se venger est de réussir sa vie. Je ne peux empêcher mon propre esprit de s’évader vers des personnes qui furent prêtes à toutes les ignominies dans le seul but de me détruire, de réduire ma vie en miettes. Quel bonheur aujourd’hui de leur dire à travers ce blog, vous avez échoué. Vous m’avez, certes, touchée, meurtrie mais vous ne m’avez pas mise à terre. Je me suis relevée plus forte avec comme arme mes mots. J’ai autorisé ma plume à divaguer, à s’évader, à crier. C’est fini ! Vous n’avez plus aucun pouvoir sur moi. Ma plume me rend complètement libre. Je suis aujourd’hui plus forte que vous car d’un coup d’éponge, je vous ai effacés, j’ai avancé et même, le comble pour vous, je vous ai pardonnés votre stupidité. Je ne suis plus qu’une plume qui s’égare …
On se sent seule et démunie. La suite de Carla est terminée, le mot fin s’est enfin gravé. Même si le plus difficile reste à faire, le relecture et la réécriture, je me sens triste comme si je venais de quitter une amie. Des histoires, j’aurai pu en racontet encore et encore, des aventures, je pouvais en inventer. Mais voilà, il faut savoir s’arrêter avant d’aller trop loin même si cela nous cause un peu de chagrin. J’espère que ce nouveau roman, refaçonné, enchantera mes lecteurs. J’ai essayé d’éviter toutes les erreurs liées au premier afin de ne garder que la profondeur, que le coeur d’une femme, ma Carla, une femme comme on en rencontre chaque jour, une femme avec ses souffrances, ses peurs, une femme que l’on ne peut qu’aimer.
Je suis rarement nostalgique. Je déteste larmoyer sur ce qui fut. Comme tout un chacun, j’ai commis des erreurs, je les ai toujours reconnues même si parfois mes interlocuteurs ont préféré entendre que ce qu’ils voulaient eux entendre. Je regarde toujours vers l’avenir pourtant hier, rangeant les cartons de ma mère, je suis tombée sur des photos et lettres rangées dans un vieux carton, datant des années 1940. Une impression de faire un bond magique dans le passé, de découvrir des visages oubliés que je n’ai croisée qu’avec des rides marquées. Il n’y en a pas assez pour écrire un roman sinon je m’y serai de suite attelée mais je me suis sentie très proche de mon héroïne Carla et de ses carnets d’un autre temps. Mes ancêtres ne vivront que si on leur donne encore vie aujourd’hui. Une photo jaunie dans un album, des traces bleus sur une lettre. Que restera-t-il de nous lorsque ce sera le tour de nos enfants de fouiller dans nos vieux cartons ? Garderont-ils de notre époque juste des images déprimantes d’une société en crise ? Des mots sur du papier ? Une larme ayant coulé sur un cahier ? Que serons-nous Demain sans l’encre de notre passé ?