C’est ma copine ! Pas la tienne !
Ah ces cours de récréations où ces remarques fusent de partout. « C’est ma copine, elle me l’a prise », et s’en suivent des histoires sans fin. Et bien, ne croyez pas que le monde des adultes soit différent ! J’assiste à des scènes burlesques où « on ne partage pas son amitié avec une autre ». Oh oh les gens, il faut atterrir. L’amitié, c’est un attachement pour une personne, mais nous pouvons être plusieurs à nous sentir en phase avec elle. Pourquoi un tel sentiment de possessivité ? Il est certain que lorsque l’on devient ami, on offre une place dans son coeur, une place privilégiée, et on n’a nulle envie d’être trahie. On peut vite, si on est seul, devenir dépendant tout comme c’est souvent le cas en amour, et c’est cette dépendance qui va poser problème. L’autre va attendre de nous une disponibilité, une écoute permanente quand son besoin se fera sentir. Une tierce personne arrivant et prenant « sa place » ne sera donc pas la bienvenue. La personne dépendante se sentira injustement exclue et sombrera dans un délire pouvant conduire à une histoire digne d’un bon thriller. Ce serait amusant si ce n’était pas si pathétique.
Je suis peut-être une pure utopiste, mais j’ai toujours souhaité le meilleur à mes amis. Les savoir heureux me rend heureux, et la jalousie ne m’a jamais effleurée, contrairement en amour où je suis une tigresse, et où il est très facile de me faire virer au rouge. La jalousie en amitié ( en amour aussi ceci étant) dénote un manque de confiance en soi. On ne se sent pas assez bien pour l’autre, son regard sur nous n’est pas celui que l’on attend. S’ensuit le fil tendu entre l’amitié, l’amour, le désir surtout s’il s’agit d’une personne d’un sexe opposé. Pas toujours facile à gérer ce flot émotionnel, et surtout très aisé de tomber dans l’extrême et de devenir insatisfait. En amitié comme en amour, il faut simplement faire les bons choix. Certaines personnes ne seront jamais fiables, bercées par un trop grand besoin d’amour souvent lié à l’enfance, il faut donc se poser la question, voulons-nous de cette amitié, et si oui, nous en acceptons consciemment les conséquences. Si vous faites partie des jaloux ou des possessifs, posez-vous la question du pourquoi, demandez-vous si cette overdose d’affection ne peut être trop lourde pour l’autre, interrogez-vous sur vos besoins véritables. Un ami n’est pas là pour combler vos manques, il est là pour échanger, communiquer, pour vivre avec vous une interaction permanente.
Alors, les disputes, les petits jeux dignes de la pré-adolescente, oubliez les vite ! Posez les pierres de la confiance, même si à notre époque la trahison est facile, et faites vos choix. Et cessez de penser que les amis de vos amis sont vos amis. C’est totalement faux. Ce qui vous attire chez une personne ne conviendra pas ne nécessairement à une autre. Plus que jamais cette devise en est la clé « Pour vivre heureux, vivons cachés ».