Les pièges d’Amazon et les DA.
Un peu en retrait de la vie des réseaux sociaux depuis quelques temps, je reviens et découvre avec stupeur une révolte sur de nombreux groupes « secrets » à propos des fameux droits d’auteurs. Il semblerait que la marmite bouillonne depuis quelques semaines au vu ds nombreuses ME qui ont clôturé un semestre de ventes. ( quelle que soit l’édition, petite, grande, célèbre, le souci reste entier)
Comme tout auteur, je comprends pleinement cette frustration en constatant que le nombre de ventes n’atteint pas les espérances que l’on pensait avoir et surtout au regard des nombreux retours de lecteurs.
C’est ainsi qu’un petit tour sur de nombreux groupes privés s’est avéré fort intéressant. Je ne m’y attarde jamais, mais je devais vérifier mes sources. Oh déception ! Noirceur de l’âme humaine ! Je découvre par hasard, mais est-ce vraiment un hasard, une pratique qui m’a laissée sans voix. Un nombre impressionnant de lecteurs achètent des livres brochés sur Amazon et vu la politique de renvoi de trente jours, ces personnes renvoient tout simplement leur livre après l’avoir lu. Résultat des courses, un commentaire va apparaître sur ce site de vente voire sur des sites de lecture partenaires. L’auteur ravi de lire tous ses commentaires va donc calculer ainsi son nombre de ventes sans penser une seule seconde que notre société n’est pas le monde des Bisounours. Car ces lecteurs malhonnêtes utilisent cette pratique régulièrement, certaines lectrices avouent même utiliser plusieurs compte Amazon pour pouvoir « acheter » un livre par mois dans chaque, livre qu’elles ne régleront jamais puisqu’il sera toujours remboursé !
Au final, on va se retrouver avec des auteurs mécontents et frustrés, des éditeurs qui ne rentrent pas dans leurs frais, et une pratique foncièrement malhonnête ! Je suis peut-être de la vieille école mais on n’achète pas un livre pour le renvoyer une fois lu. Est-ce ce que l’on va s’acheter des petites culottes pour les renvoyer ensuite une fois utilisées ? Où va le monde ? Le respect de l’auteur ? De l’éditeur ?
Je ne parle même pas des pratiques de téléchargements illégales où tout un chacun dérape à un moment. Là encore cela fait gonfler l’impression de vendre, alors que ce n’est qu’une manière d’être lu. Quant aux librairies, parlons-en ! La plupart sont en baisse de régime et faute de temps n’envoient pas leurs chiffres. Comme elles ont presque deux ans pour finaliser une vente, on peut imaginer l’impact sur des DA.
Doit-on aussi parler des livres photocopiés ? Des pratiques, m’a-t-on parlé de partage chaque semaine d’un morceau d’un livre édité sur des sites ? Le copyright, tout le monde s’en moque ! Et je le redis, aucune ME n’est épargnée, pas même les grosses enseignes, pas même les auteurs dont la tête est sur les affiches.
Hier, un auteur qui fut autopublié, qui a eu un super contrat dans une grosse ME, me disait qu’il avait dégringolé au niveau ventes depuis un an. Alors qu’il affiche un compteur énorme … le téléchargement, le renvoi des livres…
Personnellement, j’écris surtout pour être lue. J’ai cette chance vu le nombre de retours que j’ai en privé. Après, cette « notoriété » existerait-elle si elle ne passait pas par le téléchargement illégal ou par le prêt ? ( après tout, j’ai passé des années à n’acheter que peu de livres préférant aller à la médiathèque) ?
Plutôt que de casser du sucre sur les éditeurs, sur les auteurs, ne devrait-on pas s’en prendre à ces lecteurs sans scrupules profitant du système sans une once d’empathie pour ceux qui ont travaillé ( car écrire est un vrai travail) ? Ne nous dirigeons-nous pas vers un monde de l’édition où tout se brade, où la littérature ne sera plus qu’une matière étudiée à l’école dans les livres anciens, où surtout l’autoédition avec le numérique prendra la première place ( avec l’inconvénient de voir du mauvais français dans les mains de nos jeunes ? Bon, j’admets que pour cela, il faudrait qu’ils lisent…