Pourquoi à juste quelques semaines de la retraite je suis en grève aujourd’hui ?
Parce que l’école de la confiance où on musèle notre parole, où le mot d’ordre est « pas de vague », j’en ai ma claque ! Parce que je ne crois pas à ce que prépare le gouvernement pour les générations futures et qu’officiellement je dois fermer ma bouche parce que tout va bien à l’éducation nationale, tout est parfait. Souriez, c’est la photo pour la postérité !
Il serait temps de déchirer le voile des illusions. Le dédoublement des CP, on ne parle que de ça, seulement voilà, cela n’est possible que dans des écoles bien ciblées et au prix de classes de cycle 3 bondées. On s’en moque, on y place les enseignants qui ont de la bouteille. Eux ils sauront faire ! Alors les petits jeunes se placent gentiment sur des CE1, classe douillette et facile jusqu’au jour où, ils ne sont plus favorisés et se retrouvent dans la fosse aux lions, les CM2. On se retrouve alors face à des enseignants qui ne savent pas faire un exercice de proportionnalité ou qui ne connaissent pas le programme d’histoire. Mais c’est pas grave, hein, les mômes furent dédoublés en CP.
Autre sujet qui fâche : les formations. Alors là, on a atteint des degrés d’inutilité dans ce domaine ! On fait des heures parce qu’on les doit, mais on n’apprend rien. Quiche en informatique, j’essaie depuis cinq ans de comprendre comment mettre en place un site, comment créer des adresses mail etc … Je ne sais toujours pas ! Et j’en ai fait des animations vides de sens où de grands mots sont à l’ordre du jour, mais juste des mots. Il fut un temps où à l’inverse, les formations étaient constructives, sur le terrain, on apprenait à monter un projet, à élaborer une sortie. Cette époque est révolue.
Doit-on parler de cette confiance qui n’est que théorique où les enseignants sont fliqués comme des enfants, APC, réunions, 108 heures, pas une seconde ne peut-être perdue, mais à l’inverse les heures « pour la gloire », nul n’en parle !
Doit-on chuchoter, car parler fort est interdit, du nombre d’enseignants qui frôlent l’épuisement psychologique ou physique, le nombre de dépressions ou de douleurs dorsales ? Chut … Pas de vagues ! L’enseignant ne peut commettre d’erreurs, il n‘en a pas droit, et puis le parent aura toujours raison ! Non ? Quant au chérubin, n’en parlons même pas !
Doit-on parler de l’échec scolaire en constante augmentation ? Non, c’est tabou, chut … c’st vrai que l’éducation nationale n’enseigne plus, elle éduque à la place des parents !
Que n’ai-je dit là !
Pour conclure, je voulais juste rappeler qu’un enseignant en grève est un enseignant qui perd une journée complète de salaire ( et croyez-moi, on n’est pas beaucoup payés !). Effectivement cela ne servira à rien, car les dés sont pipés, mais au moins j’aurais levé le poing jusqu’au bout, refusant de me laisser asphyxier par ce système.
Après ? C’est une autre histoire, mais l’avenir de tous ces enfants, de nos enfants, en particulier Parcours Sup me fait froid dans le dos. Peut-être suis-je un dinosaure et que je me trompe ? Souhaitons le …