( 26 mai, 2018 )

Cimetière, lieu de paix

 

J’aime depuis toujours la calme des cimetières, rare lieu de verdure dans nos villes où ne trône que le bitume. Ce n’est pas un endroit que je considère comme triste. J’aime aller y faire un petit tour prenant prétexte de passer devant la tombe de ma grand-mère,  respirant à pleins poumons une illusion d’air non pollué. Écoutant à chaque pas, les petits oiseaux qui virevoltent, entourant au passage un arbre de mes deux bras pour y puiser un peu d’énergie. J’aime ce cimetière où les mots dansent dans ma tête, des idées pour un nouveau roman que je n’aurais certainement pas le temps d’écrire. Peu importe. Un moment où je me retrouve avec moi tout simplement. Sur un banc, tout simplement.

Certains ne manqueront pas de souligner que c’est un peu morbide, que bientôt ce sera mon tour, je n’y pense même pas. J’ai choisi « pour après » l’incinération, donc cet endroit n’est pas pour moi, ne verra pas ma tombe. Il ne verra que l’essence de mes mots qui se dessinent, l’arc-en-ciel de mes rêves .

 

( 31 mai, 2017 )

Les couples libres.

Dernièrement j’assistais à une discussion sur les couples libres. L’alternance entre les « pour » et les « contre » étaient presque risibles, la plupart des arguments n’en étant pas. Un couple libre est un couple qui se donne l’autorisation avec le sourire d’aimer ailleurs, en général auréolé d’un contrat tacite où chaque partenaire va séparer sexe et amour. Utopie ? J’en suis convaincue. On ne sait jamais à l’avance lorsque Cupidon va lancer sa flèche, lorsque le coeur va l’emporter sur la raison, lorsque l’autre ne sera plus juste un simple objet sexuel, mais quelqu’un que l’on va aimer.

Ces hommes, car une majorité des adeptes de l’union libre sont de sexe masculin, me font toujours rire. Ils sont passionnément amoureux de leur femme, mais ils ne peuvent résister à une autre femme.

Je conçois que pour beaucoup, la frustration est lourde à porter, certaines femmes délaissant leur conjoint pour leur travail, leurs enfants, alors des petits coups dans le contrat de fidélité apportent à ces messieurs une impression de bonheur, mais est-ce si simple ? Notre propre liberté s’arrête à celle de l’autre, et si on est vraiment amoureux, comment peut-on accepter d’imaginer l’autre en train de batifoler ?

Des sentiments comme la jalousie, la peine peuvent se mettent en travers.

Cette pseudo liberté n’a rien de sécurisante, nul n’est à l’abri d’aimer vraiment cette personne qui n’a rien de commun avec la compagne bien sage, mère de famille exemplaire. Sexe, plaisir, désir vont alors se mélanger avec amour pour ne faire qu’un.

Dans l’absolu, le concept de liberté est intéressant puisque nous n’appartenons à personne. D’un autre coté, je pense que dans une telle décision de couple, il y a toujours d’un côté, celui qui en a vraiment envie, et l’autre qui par amour va accepter cette condition, pour garder son conjoint (car « l’acceptant » est en général l’homme).

On n’est pas infidèles par hasard. Cela n’arrive que lorsque l’on ouvre une porte, lorsque l’on ne trouve plus ce dont nous avons besoin. Alors on va chercher inconsciemment la personne qui va combler nos désirs.

Un couple libre est un couple qui se dit fidèle, et qui au final ne l’est pas, mais l’infidélité n’est-ce pas de délaisser l’autre, de ne plus rien attendre de cette personne, de cesser de conserver l’autre comme unique. N’est-on pas au final tous des couples libres dans nos têtes ? Car qui n’a pas été sexuellement parlant fidèle, et pourtant totalement infidèle dans ses rêves ?

Au final, chaque relation est différente, le tout reste de ne jamais faire volontairement souffrir l’autre. D’accepter de pouvoir tomber amoureux, et de savoir que cet amour interdit, s’il n’est pas vécu avec sérénité, provoquera des dégâts considérables voire irréparables dans le couple.

( 30 mai, 2017 )

Les mensonges de l’enfance

 

Les mensonges de l’enfance sont des plaies qui continueront de pourrir à l’âge adulte, détruisant parfois l’équilibre bien précaire de la vie. Ce sont ces paroles entendues non comprises, ces mots que l’on dit parfois pensant bien faire, cette violation de l’innocence, toutes ces phrases pouvant ressurgir un jour tel un mantra, le jour où l’on  ne s’y attend pas. J’ai toujours eu pour principe de dire la vérité aux enfants, aux miens comme à mes élèves. Certaines personnes que j’ai pu croisées agissent autrement. Je me souviens d’une personne dont la fille fut tuée par un motard en revenant d’une soirée. Se sentant tellement coupable d’avoir laissé son enfant aller à cette fête seule, elle mentit à son propre fils, transformant les causes de cette mort en un mélodrame absurde. Des années plus tard, le petit qui a pourtant grandi, reste figé dans un passé plein de mensonges. De dépressions en dépressions, il ne vaut son salut qu’à une psychothérapie suivie de plusieurs séances d’hypnose. Aujourdhui encore la maman refuse d’avouer la vérité comme si elle-même a fini par croire à sa propre version de l’histoire.

Il ne faut pas mentir aux enfants. La vie n’est pas un conte de fées. Les happy end n’arrivent que dans les romans, dans la vraie vie, on rencontre des embuches, de la violence, des claques.

Il ne faut pas mentir aux enfants. Ils n’ont rien demandé. Il ne faut pas les sous-estimer. Ils ne sont pas si fragiles. Deux parents qui ne s’aiment plus est une chose simple à comprendre pour les jeunes de ce siècle, par contre mentir, faire semblant, les place dans une illusion de la réalité.

Parfois, c’est difficile de dire la vérité à un enfant, il faut du courage, même si nous sommes des adultes. Il nous faut affronter leurs regards et notre propre peur. Il faut surtout les regarder droit dans les yeux. Le mensonge nait généralement de la honte. Évitons d’avoir d’avoir honte, tout simplement …

( 29 mai, 2017 )

Si par hasard,

Si par hasard,

 

 

 » Si par hasard on pouvait tout recommencer que ferions-nous ? Que changerions-nous de notre passé ? Ces rencontres qui nous ont fait basculer ? Ces mains que nous avons à peine osé toucher ? Ces baisers que nous n’avons pas donnés ?

Ces choix, ceux que l’on n’a pas faits,  ceux que l’on n’a pas pu faire, ceux que l’on a ratés bêtement, ceux qui sont restés derrière une porte bien fermée.

Si par hasard nous pouvions revenir en arrière, choisissions-nous la facilité, la route que nous avons déjà empruntée ou gravirions-nous les centaines de marches qui traceraient notre nouvelle destiné.

Si par hasard, nos rêves pouvaient tous se réaliser, serions-nous disposés un peu à les partager, notre monde a tant besoin d’un espoir auquel s’accrocher.

Si par hasard je pouvais juste tracer un pont étoilé pour te permettre de le traverser, juste pour discuter, simplement pour oublier ce qui s’est passé.

Si par hasard, ce que j’ai vu un jour dans ton regard, imaginé stupidement peut-être le début d’une histoire, si par hasard je ne m’étais pas trompée, si tu avais osé imaginer que nos corps puissent passionnément se retrouver, et si cette allumette n’avait pas été grattée, penses-tu que nous aurions pu nous aimer ?

 

Si par hasard je pouvais te parler, je te dirais juste que je suis désolée si je t’ai fait du mal, si j’ai bouleversé ta vie, si on s’est mal compris.

Si par hasard, nous pouvions tout recommencer, malgré les larmes, sache que je ne t’effacerai pas, et j’aimerais encore une fois te remercier, pour tout ce que tu m’as apporté, te dire qu’aucun mot n’existe pour dessiner à quel point tu as compté et quela vie nous m’a fait un bien vilain pied de nez.

 

Mais je ne crois pas au hasard, alors pourrais-je un jour vraiment écrire la fin de cette histoire ?  »

 

 

À toutes ces rencontres parfois avortées par la vie qui ne sont pas le fruit du hasard.

À vous tous qui me lisez,

À toi, vous, qui fus bien plus que cela.

 

Texte protégé copyright @ extrait prochain polar POURPRE

( 28 mai, 2017 )

La fête des mamans

 

Faut-il souhaiter la fête aux mamans ? En tant que l’une d’elles, je ne peux que dire oui, ayant eu cinq enfants, même si comme la fête de l’amour, les mercis devraient être quotidiens.

J’anticipe les réactions de certains, certaines mères ne méritent pas l’amour de leurs enfants, mais elles restent rares. Mettre un enfant au monde est une des plus belles choses de la vie même si c’est synonyme dé souffrance. Il existe des centaines de manuels sur comment être une bonne mère, pourtant on n’apprend pas à être parent, on le devient, on se trompe parfois, mais on essaie, et c’est le plus important.

Une pensée pour ma maman qui m’a enseigné de croire toujours que le meilleur est à venir, que seul le temps efface les douleurs. Chaque année, un morceau de sa mémoire disparaît, mais pourtant dans le bleu de ses yeux, je vois encore briller une étincelle de lucidité, une parcelle de fierté, et une part de la tendresse qu’elle m’a toujours donné timidement, discrètement, avec pudeur, mais avec l’amour que seule une maman peut offrir. J’espère chaque jour avoir fait aussi bien pour mes enfants.

Bonne fête à toutes les mamans.

( 27 mai, 2017 )

La pornographie et l’érotisme .

La pornographie, voilà un sujet que je n’ai jamais abordé, non parce que je suis coincée ou que j’ai des préjugés, juste que ce n’est pas trop ma tasse de thé, donc je n’ai jamais eu l’idée d’en faire un article. On m’a demandé mon avis, je vais vous le donner avec honnêteté.

En tant que femme, la pornographie s’apparente plus à un stimulant peu original qui me dépasse un peu. Un film que l’on regarde une fois par hasard, pourquoi pas, cela peut peut-être apporter un peu de pigments, même si je pense que pour beaucoup de couples, cela rime avec gêne. L’addiction me dépasse, j’ai du mal à comprendre ces hommes scotchés devant leur film X, occupés à mater des sexes en mode XXL.

Mais je respecte les gouts ainsi que chaque individu. Je pense juste qu’une vraie femme est tout de même mieux qu’un film, et surtout que l’affluence de pornographie donne une vision erronée de l’amour aux jeunes d’aujourd’hui, obligés souvent lors d’un passage sur le web, de voir apparaître des « images pouvant choquées ».

Une fellation en gros plan n’a rien de beau pour un enfant, alors que dans un jeu érotique, elle va prendre tout son sens. L’érotisme est plus un art de vivre, une suggestion du désir au travers des gestes, des attitudes. C’est trouver beau un corps même s’il a vécu nombreuses années, s’il a quelques kilos en trop, c’est prendre plaisir à découvrir l’autre avec sensualité, lui donner envie un peu comme si on peignait un tableau à l’aide d’un pinceau. L’érotisme, c’est offrir à l’amant un univers plein de magie au travers de massages sensuels, caresses, fantasmes, tous empreints de désir et d’amour.

La pornographie est du sexe à l’état pur, brut, dans l’érotisme, il y aura toujours une forme d’amour.

Regarder un film érotique me semble donc bien plus excitant qu’un porno ( mais cela n’engage que moi). Je pense entre autre à la fameuse scène de 9 semaines et demie où Mickey Rourke passe un glaçon sur le corps brûlant de Kim Bassinger. On assiste au désir monter à l’état pur , Autre film « la nuit nous appartient « , Eva Mendes entrain de se masturber tandis que Joaquin Phoenix se joint à elle, c’est sulfureux. Nul besoin de passer au sado masochisme comme dans « 50 nuances de Grey », la passion se conjugue avec l’érotisme. Combien d’hommes dans un couple institutionnalisé vivront de tels fantasmes érotiques ? Combien de femmes auront un époux qui prendra le temps de faire vibrer ainsi leur corps au bout de vingt ans de mariage ? Une amie me disait avec humour que c’est à cela que servent les amants. Une chose est sûre, une étude américaine montre que s’éclater au lit rallongerait notre vie. Alors ? Vous attendez quoi ?

 

( 26 mai, 2017 )

Pourquoi une rupture fait-elle si mal ?

 

Sujet récurrent que poètes et romanciers ont conjugué à tous les temps. Une séparation amoureuse ou amicale fait mal, qu’elles soient choisies ou non. Lorsque l’on est heureux, que l’on savoure une relation, on ne peut s’imaginer qu’il puisse y avoir une fin. Et puis un jour, cela nous arrive à nous, alors que l’on ne s’y attendait pas, alors que rien ne présageait cet ouragan. On va donc prendre cette rupture qui va s’apparenter à une trahison de plein fouet avec violence. Certaines personnes font une différence entre l’amitié et l’amour, mais il n’y en a pas. Si l’investissement est profond, nous touchons deux sentiments synonymes. Le plus difficile dans une rupture sera le manque d’explications,  la rupture violente sans retour, la porte qui claque, la nouvelle annoncée par un tiers, nouvelle à laquelle on ne croit pas, à laquelle on ne veut pas croire.

Celui qui est quitté se sent d’un seul coup dévalorisé, diminué, rabaissé. L’abandon va être un vrai traumatisme donnant naissance au manque. Si l’attachement était sincère, le manque prendra la première place, un manque presque addictif.

Lâches ceux qui rompent ainsi, sans un mot, sans une explication. Se rendent-ils compte que l’autre n’a pu ainsi exprimer sa souffrance ? Qu’il va la garder causant des dégâts pouvant mettre des années à cicatriser ?

Toute histoire a un début et une fin, mais poser des mots sur cette fin est primordial.

Deux personnes ne sont pas obligées de ressentir la même chose, les mêmes émotions surtout au même moment. Ne dit-on pas qu’il y en a toujours une qui aime plus que l’autre ? Un jour pourtant, l’une d’elle peut ne plus trouver sa place, ne se sentant plus bien dans la relation. Il est préférable d’y mettre fin avec douceur, mais non en fuyant, ce qui revient à faire porter la culpabilité complète sur l’autre qui va se demander ce qu’il a fait, ce qu’il a pu dire, ce qu’il est.

En amour comme en amitié, nous avons une responsabilité lourde. Je ne parle pas des petits coups de coeur qui dure quelques semaines. Je parle des relations qui perdurent au-delà d’une séparation, celle à laquelle on pense des mois voire des années plus tard, ces personnes qui nous hantent bien malgré nous, que l’on n’oublie pas, et pourtant on fait tout pour que ce soit le cas. Seulement voilà, rompre, c’est comme se sentir amputé d’une partie de soi. L’amour ou l’amitié, c’est ce qui nous permet de faire quelque chose de nos manques, manque que l’on retrouve en général chez l’autre. On se rencontre pas au hasard. La rencontre n’a pu avoir lieu qu’à cause du choc de ces deux solitudes inavouées. Une séparation va nous renvoyer avec encore plus de violence dans ce manque ce l’autre.

Peut-être est-il nécessaire de se protéger en donnant simplement la possibilité à l’autre d’être le centre de sa propre vie, et non le centre de l’autre. Trouver des personnes là pour élargir notre horizon, et non le réduire, prendre conscience surtout que c’est notre vie que nous menons et à travers elle, notre solitude. L’autre peut nous aider à l’accompagner, mais non la combler.

À chacun d’apprivoiser la rupture, d’en faire une force, une autre réalité, et qui sait,

certains liens qui se sont coupés pour de mauvaises raisons, pourront se renouer, ou pas, l’important est d’avoir su surmonter cette douleur, d’avoir accepté que l’autre puisse avoir eu ce choix, celui de nous quitter, de partir, de ne pas vouloir continuer, tout en nous offrant la possibilité de ne ressentir aucune culpabilité

( 26 mai, 2017 )

Un livre peut-il être définitivement mort ?

Le monde de l’édition est en crise. Je suis peinée lorsque je vois le nombre de petites ME qui ferment leurs portes ou lancent des souscriptions ulule pour sauver leurs boites. C’est triste pour ces éditions, mais elles connaissaient les risques en se lançant de tels défis à une époque où seules les grosses enseignes font du bénéfice.Faut-il pour autant renoncer ? Si c’est pour un rêve, non, il faut toujours au moins essayer.

Seulement, je pense à ces romans, ces ouvrages qui vont prendre la poussière, qui d’un coup se retrouveront sans lecteur, ceux dont la publication va s’arrêter nette, pilonner pour diverses raisons. Un livre qui n’aura vécu que le temps d’une saison, d’un été parfois, et qui disparaîtra dans l’oubli à jamais.

Je ne suis qu’une gribouilleuse de l’âme, je pose les mots sans rien attendre en retour.

Je n’ai pas commencé à écrire pour des potentiels lecteurs juste pour laisser très égoïstement une trace de mes pensées, ne pouvant souvent le faire autrement. Dans une conversation, je parle, mais je n’exprime jamais mes pensées me contentant d’écouter. Mes mots me permettent d’une certaine façon de poursuivre un dialogue souvent de sourds. N’avez-vous pas remarqué comme les gens aiment s’écouter argumenter ? Sans jamais surtout accepter la réponse de l’autre !

J’ai eu la chance dès le départ d’être lue, peut-être simplement parce que mes mots parlaient vraiment, s’en sont suivis les réseaux sociaux, mes textes favorisant une interaction souvent très riche. Certains de mes livres sont déjà des reliques au bout de moins de trois ans et ne sont plus que peu vendus, en particulier mes romans, contrairement à mes polars qui continuent à être découverts très régulièrement. Dernièrement, j’ai appris que j’avais eu plus de 186 emprunts de Rouge encore cette année dans une médiathèque. Cela signifie que ce polar est découvert en continue. Quant à mes Carlas, qui tombent dans l’oubli, c’est le lot de ce monde où tout est éphémère. Dois-je en conclure que ces romans sont morts ? Pas nécessairement, après tout, ils sont tous rangés en rangs d’oignon dans ma bibliothèque, et parfois, un invité, un curieux, de passage dans ma vie, va y jeter un regard discret, me l’emprunter et le faire ressusciter le temps d’une lecture.

Peut-être un jour, dans une cinquantaine d’années, mes descendants trouveront  ces livres, les liront. Riront-ils ou pleureront-ils sur cette société désabusée qui n’a même plus envie de sa battre pour ses idées ? Il est possible qu’ils y puisent simplement des leçons afin de reconstruire une nouvelle réalité, meilleure, c’est ce que je peux vraiment leur souhaiter.

( 25 mai, 2017 )

Ces portes que l’on claque.

On a tous dans une vie fermer une porte un peu trop vite sous l’emprise de la colère, de l’orgueil, de la jalousie, de la frustration. Cette porte que l’on a claquée a laissé des traces. Des mots peuvent avoir fusé, des regards meurtriers peuvent avoir remplacé les sourires, la haine peut s’être installée effaçant tous les bons souvenirs.

Parfois, pourtant, des années plus tard, nous nous souvenons des jours paisibles, ceux où la porte était grande ouverte. Nous repensons à ces instants parfois courts où nous avons été simplement heureux, maudissant à bien y penser, ce choix stupide, souvent sur un coup de tête, et pourtant sans appel.

Sommes-nous moins impulsifs avec l’âge ? J’en doute un peu, constatant que de nombreuses personnes ne réagissent qu’émotionnellement sans réfléchir aux conséquences de leurs actes, poussant parfois le bouchon si loin, que la porte ne peut que se claquer. Et pourtant, si nous prenons le temps de réfléchir, de nous poser, qu’avons-nous gagné à mettre ainsi notre orgueil en avant ? à refuser de pardonner ou pire d’écouter vraiment ? N’accumulons-nous pas ainsi années après années des traces de regrets qui auraient simplement pu être évités ?

( 24 mai, 2017 )

Vivre positivement, un mythe ?

 

Quand on est d’un naturel positif, malgré une maladie thyroïdienne qui peut donner des fluctuations d’humeur, que l’on a échappé depuis toujours à la dépression, au découragement durable, on ne peut pourtant s’empêcher de trouver ce monde bien sombre. Dans la rue, nous croisons des corps connectés à des téléphones à tel point que l’on a l’impression que les gens parlent tout seuls, des visages que l’on croise chaque jour aux mêmes heures, mais qui tournent le regard à notre hauteur. Et je ne parle pas du bonjour qui se fait souvent attendre, du pardon, de toutes ces incivilités qui font notre quotidien.

J’ai lu dernièrement que le positivisme était comme un muscle, plus on le fait travailler, et plus il va s’imposer avec force. Nous devons vivre positivement, nous offrir le luxe de repousser les idées négatives que souvent inconsciemment, et sans raison, nous nous créons.

Certaines personnes dépressives n’arrivent pas à sortir la tête de l’eau, elles tournent en boucle leurs problèmes, ruminant leurs échecs. C’est un peu comme si à chaque fois, elles se lançaient à toute allure dans un mur en béton. Les dégâts sont ensuite long à réparer. Je ne dis pas que c’est facile de s’en sortir. C’est toujours plus simple lorsque l’on n’est pas sujet à des crises d’angoisse ou existentielles. Mais apprendre à dire pardon à l’autre, le simple « je suis désolé » semble primordial. Se pardonner peut aider beaucoup de personnes à s’en sortir, car rien n’arrive par hasard.

J’ai vécu dans une famille adepte de la pensée positive que j’ai toujours mis en pratique. Je ne fus déstabilisée qu’une fois, et je m’en mords encore les doigts ayant ainsi perdu une partie de ma thyroide. Penser positivement, c’est rejeter tout ce qui peut nuire à notre équilibre, que ce soit des personnes, des idées, des actes. Penser positivement, c’est accepter de faire ses propres choix, et de prendre conscience de l’enjeu. La responsabilité est nôtre. Être positif, c’est se sentir bien dans sa peau, c’est renvoyer à l’autre une impression de paix et de sérénité, de force aussi. C’est un sentiment contagieux, un virus qui se diffuse pour le bien de tous. Les personnes qui vivent la pensée positive attirent plus les autres, mais peuvent aussi (le revers de la médaille) se trouver en proie aux jaloux. Ce n’est pas une raison pour y renoncer. Tourneriez-vous le dos au soleil ? Profitez au contraire de ses bienfaits, le bien-être n’est pas un luxe !

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