( 14 mai, 2017 )

Je n’avais pas tourné la clé.

 

La vie nous fait croiser des routes différentes, des coups de coeur qui malgré le temps restent, des scénarios qu’inconsciemment nous reproduisons, sans trop savoir pourquoi, tout en nous disant à chaque fois, plus jamais ça, et parce qu’un jour, une image, un fichier retrouvé, une petite carte avec une signature, tout nous revient avec violence.

Ce sont ces possibilités qui m’ont inspirée …

 

Cette porte fermée est comme un voile qui s’est infiltré entre notre destin et nous, irréelle, immatérielle, cruelle. Je n’ai pas tourné la clé, jusque claqué la porte, afin de regarder de nouveau la vie avec des yeux émerveillés, afin de ne plus voir la noirceur dépasser, afin de rayer les souvenirs, pour un temps, celui qui m’était nécessaire.

Toi, vous, l’ami, l’amant, l’amoureux, la confidente, l’amie intime, peu importe, toi qui as un jour cogné sans recevoir de réponse, sache que j’avais juste besoin de ce temps de pause, besoin de fermer cette porte, de déchirer le voile du passé, de m’autoriser à ne plus penser, à oublier ces tentacules qui limitaient ma vie.

Un jour, j’ai claqué la porte, sans faire beaucoup de bruit, juste en te sortant de ma vie. J’ai effacé mes actes manqués, ces mots que je n’ai pas su dire, ces mains que je n’aurais pas dû serrer, ces épaules sur lesquelles je n’aurais pas dû pleurer. J’avais tellement envie de croire que je ne m’étais pas trompée, que ton sourire n’avait pas été une illusion, que mon coeur n’avait pas tambouriné sans raison.

J’ai attendu longtemps, si longtemps que je me suis égarée, t’appelant dans mes pensées, te dessinant dans les chansons écoutées, t’enfermant dans mes mots gardés secrets.

J’espérais.

 

Et puis, un matin, j’ai regardé cette porte entrebaillée. En colère, je l’ai claqué. Les murs ont tremblé. Pourquoi aurais-tu voulu que je la laisse ouverte ? Pourquoi perdre mon temps à t’attendre ? Le sablier s’était tant de fois retourné. Si tu n’es pas revenu danser dans ma vie, c’est que pour toi, je n’existe plus.

Alors j’ai fermé la porte juste pour prendre mon envol, pour faire un vrai choix, pour gonfler les voiles de mon destin. J’ai avancé. Sans toi. Sûr de moi. J’ai changé. Seul le vide que tu as laissé ne s’est pas comblé. Je ne t’ai pas oublié. Tu n’es pas une personne que l’on oublie. On dit que le temps guérit de tout, offre l’oubli. Tu es l’exception.

Sur cette mer déchaînée qu’est la vie, je voulais juste te dire que si nos embarcations, un jour, qui peut savoir, se croisent, pas d’inquiétude, ma porte restera fermée, je ne forcerai pas à rentrer, mais si par miracle, tu en as envie, n’hésite pas à tourner la poignée, car je n’ai pas tourné la clé.

 

 

( 14 mai, 2017 )

Lorsque la douleur fait trop mal

Souffrir n’a pas de sens, souffrir ne devrait jamais arriver, mais notre condition d’humain nous embarque souvent dans des désordres émotionnels qui nous font souffrir. Faut-il pour autant cacher cette brûlure qui est en nous ?  Le faisons-nous parce que nous pensons que c’est une honte d’avoir mal ? Nous préférons alors dessiner sur notre visage un sourire, un peu crispé, mais suffisant pour nous donner bonne contenance. Un mensonge en fait, un masque.

Seulement en choisissant de nous murer, nous gardons la blessure ouverte, cette plaie ouverte que nous ne pouvons pas montrer, que nous devons laisser cacher.

Se libérer de cette douleur nécessite d’oser regarder l’autre en face pour lui avouer notre souffrance, crier cette sensation qui étouffe, mais ainsi se mettre à nue, laissant alors une faille dans notre carapace, un point de vulnérabilité, un peu comme le talon d’Achille. Cela n’enlèvera pas la blessure ni ce qui l’a causé. Cela évitera juste de creuser plus profondément und plaie et d’ouvrir la porte à un véritable labyrinthe de mots.

L’acceptation de ce qui fut, sans tourner en boucle le passé, n’est-il pas le meilleur des remèdes ? Comme je le dis souvent, il faut apprendre à pardonner, juste parce que cela nous enlève une charge parfois trop lourde à porter, ce qui ne veut pas dire pour autant que l’on est prêt à effacer, juste à avancer.

Après la vie reste un choix qui appartient à chacun.

« La force, c’est de pouvoir regarder la douleur en face, lui sourire, et continuer malgré ses coups à se tenir debout. »

 

( 13 mai, 2017 )

Et puis un jour … Mon roman coup de coeur 2017

 

Quel coup de coeur pour ce roman dont je ne cesse de lire et relire des passages.

Un livre que j’aurais dû écrire. Ces phrases, chaque femme qui a aimé un jour aurait pu les tracer, chaque homme aurait pu les penser. L’histoire, bien sûr est très belle, mais les mots le sont bien plus encore. Ils ont une force qui donne la chair de poule.

Qui n’a pas vécu cette impression d’être pris dans un bocal comme Sarah ? Vivant au sein d’une union heureuse où pourtant il existe « ce manque ». Quelle femme n’a pas vu le vrai désir disparaître du regard de son mari, pour se retrouver juste « la mère des enfants » ? Et puis un jour, au hasard de la vie, la rencontre, celle qui nous change à jamais. Qui n’a pas vécu des phases de routine où il ou elke aurait rêvé de croiser un

Une histoire à savourer sans modération. Une merveilleuse leçon de vie,  à méditer …

Je rappelle qu’une fois encore, avant d’être dénichée par une petite ME, cette auteure a fait un vrai buzz en autoédition. Preuve qu’il y a vraiment de vraies perles qui dorment. J’ai même acheté immédiatement un autre roman de cet auteur Eden.

 

« Et puis un jour, il faudra oublier, oublier pour ne pas tomber. »

Cette citation me bouleverse tellement sa profondeur est vraie. Il faut pouvoir oublier pour ne pas s’écrouler, il faut pouvoir enlever cette boule à l’estomac qui nous limite, qui nous oblige à devenir dur ou passif, qui fait de nous ce que nous ne sommes pas.

 

Quelques phrases cultes de ce livre.

 

« Je n’ai pas peur de mes sentiments, j’ai peur de la douleur qui suit. »

 

 » Il y a ceux qui aiment un jour sur deux , ceux qui aiment l’idée d’aimer et même d’être aimé.

Il y a ceux qui aiment par habitude. Ceux qui ne savent pas aimer. Ceux qui ne savent pas être aimés. Et puis, il y a ceux qui y croient toujours, malgré la déception, l’échec et l’abandon. Ce sont ceux-là les pires, car ils peuvent tout donner et tout reprendre.

Ce sont eux qu’il faut craindre car en les laissant entrer dans ta vie, ils vont te faire sentir exister, puis un jour partiront sans se retourner.  »

 

 » Le luxe, c’est d’avoir du temps là où cela paraît insurmontable. »

 

« Depuis toi, j’ai envie d’être moi …’

 

« Les plus belles histoires sont celles que l’on n’a pas eu le temps de finir. »

 

« Tu m’as appris à vivre, j’aurais voulu que tu m’apprennes à te survivre. » Je t’ai aimé puis au fil des mois je t’ai oublié et à force de t’oublier, je t’aime encore plus fort.

Tu es là, dans chacun de mes choix, dans mes larmes, dans mes petits sourires, dans les étoiles au coin de mes yeux. Tu es partout, mais tu n’es pas là. »

 

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( 13 mai, 2017 )

Ces photos que l’on prend.

« Les photos m’aident à me rappeler les moments que je vis, j’ai l’impression qu’ils sont réels quand ils sont figés. Comme s’ils devenaient éternels. » (Et puis un jour …)

 

À l’ère du numérique, trop de photos ne sont plus ces clichés qui perdurent. Oubliant de les imprimer sur papier, elles s’effacent emportant avec elles des moments de bonheur que notre mémoire n’arrive pas à garder. Notre société perpétuellement agressée par les images nous impose inconsciemment de faire une sélection. Certaines personnes ne s’imprimeront pas dans notre cerveau. Et quand on n’est pas physionomiste comme moi, c’est bien pire. On rencontre des visages qui nous sourient, mais impossible de mettre un nom dessus, alors on sourit aussi … Des visages oubliés, d’une autre vie, d’un autre instant, d’un monde qui n’existe plus.

Parfois on retrouve au fond d’un tiroir une photo jaunie, deux gamines en blanc, posant comme des reines l’année de leurs dix ans, un cliché de vacances dont les couleurs ont disparu. Et puis, il y a ces photos, que l’on n’a pas prises, qui n’existeront jamais, ces images que l’on aurait voulues figées, ces instants que l’on aurait aimés conserver dans une boite fermée à clé, ces moments qui ont perdu leur réalité, changés à force d’être dessinés, transformés, mais conservant malgré tout leur éternité.

( 12 mai, 2017 )

Hashimoto, on continue …

 

On continue à en parler, on continue à diffuser, à signer.

Dernièrement, une personne récemment malade me confiait qu’elle ne pouvait pas en parler, qu’elle refusait même d’aller faire sa prise de sang régulièrement par peur du regard des autres. La maladie fait peur. Le monde n’est pas indulgent vis à vis de la faiblesse physique ou morale. On se doit de rentrer dans des normes établies, et si on dérape, on croise des regards méprisants. Avant, j’avais tendance à dire, honte à ces individus qui jugent. Après quatre ans à porter cette maladie, à vivre avec, ma rengaine s’est atténuée. Ils ne savent pas toujours, ils n’ont pas compris, ils n’ont pas entendu, bien sûr, il en reste qui ne veulent pas entendre, mais beaucoup sont dans l’ignorance.

Les maladies auto-immunes de la thyroide sont très complexes. Il faut bien l’avouer cette petite glande au demeurant insignifiante est pourtant la clé d’une bonne partie de notre équilibre, et pourtant, si vous êtes comme moi, vous l’avez ignorée durant des années. Elle ne va exister que le jour où elle va devenir folle, se dérégler, nous apporter des maux dont on n’aurait même pas eu idées.

Ne pas parler, ne veut pas dire ne pas vouloir. C’est bien plus compliqué. Ils ne peuvent pas. Comment discuter d’un sujet que l’on ne comprend pas, qui nous dépasse ? Comment soutenir une personne épuisée par cette maladie quand on n’arrive pas à appréhender simplement le mot « fatigue » assimilé dans notre société à « paresse », « abus ». Comment résister à la tentation de comparer ? Untel va très bien malgré des taux peu banaux, une autre ira bien mal, pourquoi ?

Nul ne peut le dire. Trop de questions sont sans réponse.

Nous sommes nombreuses à désirer monter des groupes de paroles, des conférences, pour alerter l’opinion, pour que des personnes comme la malade rencontrée dernièrement puisse avoir le courage d’avouer à son entourage sa maladie.

Vivre une maladie auto-immune que ce soit Hashimoto ou Basedow, ne veut pas dire ne plus vivre, au contraire, mais simplement vivre autrement , différemment.

En parler, discuter, échanger, se rassurer ne serait pas un luxe. De plus en plus de médecins s’associent à notre cause. J’ai beaucoup de respect pour eux, car ce n’est pas simple d’accepter de rompre la barrière officielle qui sépare les malades des soignants.

Quelque soit l’endroit où vous vivez, rejoignez-nous. Il faut du temps pour que l’association prenne son envol, il faut des bénévoles, mais chacun ensemble, nous y arriverons, malades, soignants mais aussi « les autres », soyez à nos cotés, chacun  a le droit de faire entendre sa voix !

 

Continuez à faire signer la pétition pour la reconnaissance des maladies auto-immunes, et à diffuser « Hashimoto, mon amour »

Merci à tous …

 

http://livre.fnac.com/a9389468/Sylvie-Grignon-Hashimoto-mon-amour#st=Hashimoto%20&ct=&t=p

 

page Facebook

Association Hashimoto

( 11 mai, 2017 )

Ces projets dont on rêve

Notre société est un véritable avaleur de rêves, nous coupant souvent l’herbe sous le pied, pointant du doigt tous les aspects négatifs d’un projet sans même jeter un regard sur toute l’enveloppe positive.

Je me suis refusée toute ma vie à me fondre dans des moules, c’est pour cette raison que je me bats jusqu’au bout pour que mes élèves finalisent leurs projets, pour qu’ils prennent conscience que l’important est de ne pas abandonner.

Nos projets nous appartiennent, ils ne doivent reposer que sur nous. Lorsque j’entends parfois des commentaires tronqués du style « Je n’ai pas réussi, c’est de la faute d’untel », non, je dis non ! L’autre peut s’investir un temps dans un projet commun, mais il n’en est pas le garant ni l’âme. On ne peut lui faire porter sur les épaules un défaut de gestion ou d’organisation.

Vivre, c’est se projeter dans des projets. Il n’y a pas de petits projets. Je pense à mes amis auteurs qui publient leur premier livre. Souvent, ils sortent découragés par les critiques acerbes de certains, surtout s’ils éditent en autoédition. Sacrilège ! Pour certains, ce ne peut-être que synonyme de médiocrité. Je sature de ce négativisme constant. Il y a des auteurs d’immenses qualités hors des éditions dites classiques, et de vrais navets dans ces dernières, de plus en plus même. Prenons par exemple Agnès Martin-Lugand, auteure au départ éditée juste sur Amazon, très critiquée et qui au final vendit 8500 exemplaires en 3 mois et fut donc alpagué par Robert Laffont qui doubla la mise. Aujourdhui, on oublie ce premier tremplin. C’est un tord !

Un livre qui se lit, un livre qui se vend, n’a pas nécessairement le label éditorial. Il se contente d’être.

Alors, si vous avez le rêve de publier, ne partez pas à la chasse des éditeurs, trouvez plutôt des lecteurs. Des centaines de romans édités chez des éditions classiques ou non n’ont pas de lecteurs. Quelle tristesse !

N’écoutez ni les langues fourchues ni la bave de la société, écoutez juste votre coeur, à vous, le votre qui bat, qui sait ce qu’il veut. Créez, inventez, dessinez vous des rêves, que ce soit un label, des écrits, des plateformes graphiques ou éditoriales, foncez. Lâchez les mains qui vous tirent en arrière. L’homme est fait pour avancer, et vous trouverez toujours sur votre route des sourires sincères qui vous accompagneront.

Allez jusqu’au bout d’ vos rêves, parce que cela en vaut vraiment la peine !

( 10 mai, 2017 )

Lorsque la confiance est entachée

La confiance est pour moi primordiale autant en amour qu’en amitié, c’est le ciment de toutes relations. Pour certains, elle se construira au fil des jours. J’ai longtemps fonctionné différemment, faisant confiance dès le premier regard, offrant ma confiance si le feeling était bon sans poser de questions. J’attendais simplement que l’autre respecte cette confiance.J’ai eu tord. On se fait avoir une fois, mais plusieurs, cela devient de la bêtise, et une fêlure m’a permis de me remettre en questions, tout en me demandant, peut-on faire confiance à tout le monde ?

La confiance, c’est pouvoir se confier sans trahir l’autre, sans aller rapporter à des tiers nos pensées, nos doutes, nos angoisses, sans partager des confidences à d’autres, des messages, et j’en passe. Nous avons besoin de confidents pour affronter la vie.  C’est une nécessité,tout comme nous avons le droit d’être en colère un jour contre un ami ou un amoureux, de le confier à un tiers en sachant que l’autre gardera cet éclat dans un coffre fermé à clé. Faire confiance, c’est offrir à l’autre ce que nous ne dirons qu’à lui, un cadeau précieux, nos émotions d’un instant. Ce peut-être fait par le biais d’une rencontre, de courriers ou courriels, d’appels téléphoniques, peu importe, la valeur sera toujours la même. Nous nous livrons, nus, sans artifice, sans rien attendre en retour.

Briser une telle confiance, c’est très « petit ». Cette dernière pourra se trouver endommagée bêtement par des paroles sorties trop vite, ou, c’est le pire, par le biais d’une vilaine machination. L’autre dévoile « les mots » pour protéger son statut, son petit monde, pour se mettre en avant, ou pour prendre simplement la place qui va se libérer. Autant, une confiance égratignée par des réactions vives liées à la colère, la fatigue ou la vie pourra peut-être se réparer avec le temps, autant lorsque l’autre a utilisé notre confiance à des fins plus réfléchies,  manipulatrices, cette confiance sera inéluctablement  brisée.

Alors, il ne restera qu’une façade qui disparaîtra avec le temps. Un ami en qui je n’ai plus confiance deviendra juste une relation ordinaire. Le saura-t-il ? Pas nécessairement si jouer avec la confiance des autres est pour lui une seconde nature.

Il ne faut pas se voiler la face, tour à tour nous touchons à la confiance de l’autre, malgré nous, justement par un mot dit à la légère parfois insignifiant, mais qui rapporté va prendre de gigantesques proportions. Il faut donc veiller à ce que l’on dit, à qui nous parlons. J’ai vécu plusieurs trahisons d’amitié, par ma faute, je donnais trop, j’aimais trop, je me brisais trop, et même si je continue à tendre la main, je suis devenue beaucoup plus sélective. La vie est faite de ces expériences qui nous changent, qui nous font grandir, mais qui nous aident aussi à avancer.

La seconde chance existe, mais certains en usent, retombant au bout de quelques semaines ou quelques mois dans leurs vieux travers. Une seule option, l’éloignement, même s’il est douloureux, même s’il ne règle rien, il évitera de retomber dans le cercle infernal de la confiance trahie.

Il faut surtout éviter de garder du ressentiment, celui qui va générer du stress et augmenter le mal-être, se dire surtout que parfois certaines routes se sont simplement croisées pour un temps, mais qu’elles n’ont plus rien à faire ensemble. Ne pas tenter de recoller un vase cassé, si l’autre en face n’a pas changé, si la raison même de la trahison est toujours présente, si la manipulation est inconsciente. Il faut savoir se protéger, protéger ceux que l’on aime, protéger ses propres valeurs.

Les amis comme les amours sillonnent notre vie lorsqu’on les attend les moins.

Accueillons les avec joie, et laissons les partir avec le sourire. Certains reviendront un jour, quant aux autres, on les a déjà oubliés. Et il y aura bien sûr ceux que l’on n’oubliera jamais parce que même si la trahison fut une brûlure au fer rouge, ils ont vraiment compté et sont bien difficiles à oublier.

 

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( 9 mai, 2017 )

Mourir d’aimer

 

Qui n’a pas vu à l’époque le magnifique film d’André Cayatte « Mourir d’aimer » avec la talentueuse Annie Girardot, cette magnifique histoire d’amour entre une femme professeur et son élève adolescent. Cette histoire fit scandale, brandissant des cris d’insultes envers Gabrielle Russier d’avoir oser aimer. Comme si l’amour se choisissait. L’amour cela nous tombe dessus sans crier garde, au moment où on s’y attend le moins, même si on vit une vie heureuse.  Beaucoup d’articles ont fait un clin d’oeil à cette campagne en comparant l’histoire de notre président et de la première dame avec cette ancienne histoire. Pourquoi une telle relation serait-elle amorale ?

Il n’y a rien de plus beau que l’amour, que ce désir qui va naître en deux personnes, ces yeux qui vont se trouver. Il faut casser les clichés, les faire tomber.

Je ne supporte pas que l’on puisse juger une attirance, une histoire d’amour quelque soit le contexte. Et quand on juge ses dérives, ses « coups de canif possibles », il faut atterrir ! Un couple ne peut survivre vingt ans sans coup de coeur (même si personne ne l’avouera). Un couple se construit avec le temps, et parfois des pierres sont bancales.

L’important n’est-il pas de vivre avec intensité la vie, tout simplement ?

N’y aurait-il pas une pointe de jalousie cachée dans tous ces pics versés ?

Après tout, quand un vieil homme prend une jeune maitresse, nul ne trouve à y redire, alors pourquoi est-ce si différent ? Ne serait-ce pas au final, la mise en avant du désir féminin qui dérange ? Le regard inconscient que certains vont poser sur leur propre compagne, bien moins épanouie, bien moins sensuelle que ces femmes qui ont le courage d’affronter les regards des autres, la force de dire leur amour ?

Il serait peut-être temps que notre société accepte une vérité, l’amour peut se rencontrer au coin d’une rue, dans un café. On ne peut se prémunir de tout. On peut choisir de fuir, mais quelle erreur ! Vous, les femmes qui me lisez, je suis certaine que dans vos désirs les plus secrets, coincées dans votre vie bien arrangée, vous rêveriez d’être de nouveau femme comme jamais, et si cet homme, qu’il soit plus jeune ou plus âgés, vous en offre la possibilité d’être vous, alors vivez ! Préservez juste cette passion, car le bonheur est trop souvent jalousé.

Nul besoin de mourir d’amour au XXI e siècle …

 

« Les parois de ma vie sont lisses

Je m’y accroche mais je glisse

Lentement vers ma destinée

Mourir d’aimer

 

Tandis que le monde me juge

Je ne vois pour moi qu’un refuge

Toute issue m’étant condamnée

Mourir d’aimer « 

( 8 mai, 2017 )

Les mots qui valsent sur le papier.

 

Ces dernières semaines furent lourdes de mots violents, d’agressivité, comme si le monde devenait fou, comme si ces élections allaient changer le monde, comme si on ouvrait une vanne autorisant la haine gratuite à se déverser. Les hommes ne se rendent pas compte qu’ils ne sont que des pions, manipulés par des puissances qui les dépassent, par des sourires qui n’en sont pas. Le jour d’après n’est rien de plus qu’un nouveau jour, un grain de sable dans l’échelle du temps. Et nous pensons, nous hommes du vingt et unième siècle être importants, plus importants que ceux qui ont vécu avant, qui se sont battus pour nos libertés, pour nous autoriser à penser.

Nous sommes le jour « d’après « , et alors ai-je envie de vous dire, cela valait-il la peine de vous brouiller avec vos amis, de stresser à ne pas dormir, de discuter des heures angoissés de cet avenir ? Regardez dehors, le soleil est toujours là, il n’a pas bougé, les fleurs ont leurs premiers bourgeons, la vie continue tout simplement.

Les médias jouent sur la peur des gens, sur leurs craintes liées à des résonances issues d’un lointain passé. La peur est l’arme de notre siècle, et nous n’avons pas fini de constater son pouvoir.

Certains amis se sont brouillés depuis le lancement de cette campagne, d’autres se regardent de travers, pourquoi ?

Que nous restent-ils au final de nos maigres illusions ? Je ne crois pas en un changement possible aussi, je sors mon stylo et laisse juste quelques traces d’encre sur le papier, des signes que je dessine comme les enfants, des dessins plein de coeurs, de couleurs, juste pour garder allumer cette petite étincelle qui ne doit pas s’éteindre, cette flamme qui doit continuer de brûler, cette force unique, l’espoir qu’un jour, tout ira mieux, peut-être, j’espère .

( 7 mai, 2017 )

L’inspiration

 

Ah, que serions-nous pauvres auteurs sans cette fontaine ? Il m’arrive de lire des livres divinement écrits, mais fades, sans une once d’imagination.

Pas simple de libérer les flots ! Nombreux sont ceux qui ont vécu une heure, un jour voire plus la panne sèche. L’eau du puits s’est subitement tarie. Il ne faut pas s’en inquiéter, la pluie tombera de nouveau et remplira la source.

L’inspiration est la clé de nos mots. Dans mon cas, elle arrive, sans s’annoncer, et s’installe jusqu’à ce que j’ai pris le temps de poser mes idées. Un rien l’a enclenchée, une phrase entendue, un nom du passé, un échange dans la rue, tout est matière à plonger.

Pour mes polars, c’est bien plus compliqué. J’ai toujours l’impression que tout fut écrit, et trouver « l’Idée » demande des ratures, des chapitres effacés.

Pour un roman, c’est différent, je surfe juste sur mes émotions du moment, un peu comme si je voulais capturer l’instant.

L’inspiration est quelque chose de magique. On la cherche, elle ne viendra pas. Je l’ai vécue pour mon dernier roman promis à mon éditrice. La pression m’empêchait de poser mes mots. Je devais écrire un autre genre de romans, ce fut un échec. J’en sortais dépitée, au bord des larmes. Ma plume ne cessait de se casser. Je devais tout détruire, chaque jour. Le jour où j’ai décidé de tout stopper, je me suis sentie libérée, c’est alors que quelques semaines plus tard, un matin, les mots ont coulé. « 5 Secondes » est né.

Je n’attendais plus rien, je n’y croyais plus, et elle est revenue.

Contrairement à certains, je ne rêve pas mes histoires. Elles s’imposent.

Pourquoi ? Je n’en ai aucune idée. Peut-être pour me libérer des mots que je ne dis pas. Je suis bavarde, mais je ne parle pas. Toute la différence est là. Seuls mes amis savent les mots que j’écris entre les lignes. Alors peut-être simplement l’inspiration vient-elle les jours de grand bonheur où j’ai envie de crier ou ceux où le monde est trop lourd ?

Peut-être simplement qu’elle est là, tapie dans l’ombre, attendant juste de sortir sous son meilleur jour …

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