Vous avez été nombreux à lire et remercier pour le dernier article et me demander de « blablater » sur des points sans importance, mais qui questionnent.
L’idée est bonne donc je vais reprendre les dernières de vos interrogations.
-Le traitement par les gouttes de L_Thyroxine Serb : pourquoi ce traitement est-il un peu différent des autres traitements ?
Tout d’abord je rappelle que depuis 2017, les gouttes sont prescrites à tous. Elles doivent être conservées au frigidaire sans variation de température. Elles ont l’avantage d’être assimilées directement par le corps contrairement aux comprimés dont la dispersion est plus longue.
Certains malades se plaignent qu’au bout de plus vingt jours, la forme semble moins grande. Ce qu’il faut savoir c’est que le médicament peut s’altérer même au frigidaire et sans perdre la totalité de ses effets, il peut y avoir une baisse de l’efficacité.
Comment y palier ? Un médecin expliquait dernièrement qu’il suffisait de changer de flacons toutes les trois semaines au lieu de tous les mois. Ce problème ne concerne que ceux qui ont moins de 15 gouttes journalières.
-Le coeur et la thyroïde ; question qui revient souvent : cholestérol et thyroïde ? Tachycardie ou malaises divers .
Le sujet est complexe. Une hypothyroïdie prolongée cause des changements métaboliques dans l’organisme et peut produire une élévation du taux de cholestérol. Or, on sait qu’un taux élevé de cholestérol peut causer ou aggraver le rétrécissement des artères coronaires. Toutefois, comme le rythme cardiaque et la tension artérielle s’abaissent également, les complications que constituent l’angine et la crise cardiaque sont relativement rares. Mais des cas inverses sont pointés, des hypo avec une hypertension. D’où qu’il est impossible de savoir à l’avance comment va réagir le malade. Dans certains cas d’hypothyroïdie, les fibres du muscle cardiaque peuvent être atteintes; le coeur devient faible, ce qui peut entraîner une insuffisance cardiaque.
Donc tout problème de coeur doit inexorablement faire penser à un problème de thyroïde avant de penser au pire.
-Une maladie auto-immune comme Hashimoto ou Basedow conduit-elle nécessairement à un cancer thyroïdien ?
Heureusement, non ! Que l’on se rassure, c’est même extrêmement rare ! Une maladie auto-immune fabrique trop d’anticorps qui attaquent la thyroïde, et on sait qu’en cas de cancers, on a souvent à l’inverse une baisse d’anticorps. D’où que rares sont ceux qui développent un cancer avec Hashimoto. Nous parlons de cancer primaire, non des cancers thyroïdiens faisant suite à des c ancers du sein par exemple.
-L’iode et la thyroïde
On assiste à des divergences à ce sujet qu’il ne faut pas minimiser. La thyroïde a besoin d’un apport quotidien d’iode pour fonctionner à plein régime seulement dans une majorité des thyroïdes Hashimoto, l’apport supplémentaire d’iode est contre-indiqué, car la thyroïde se détruisant doit être mise au repos. C’est pour cette raison qu’il vaut mieux avoir une tsh basse ( entre 0,5 et 1) que dans « les dites normes ».
Donc consommons comme pour toute chose, avec modération. Les abus en tous genres ne sont pas bons. ( sauf déficit grave avéré par une PDS)
Les suppléments d’iode risquent d’aggraver la condition pour laquelle ils sont vendus. Dans la thyroïdite d’Hashi- moto, l’excès d’iode bloque la sécrétion de T4 et accroît l’hypothyroïdie. Dans l’hyperthyroïdie, l’excès d’iode peut favoriser la production de T4 et accentue l’hyperthyroïdie.
-Que penser des médecines douces ?
Personnellement, et cela n’engage que moi, je pense qu’une MAI comme Hashimoto doit avoir un traitement à partir d’hormones de synthèse. Par contre, l’équilibre que l’on obtient à partir de ce traitement est loin d’être idéal et on peut se tourner vers les médecines douces, comme l’homéopathie pour tous les troubles de tension, de rétention d’eau, digestifs etc, la sophrologie pour aider à réguler le stress, la méditation. Rien n’est nocif pour le corps si c’est pour l’aider à aller mieux ! Ce qui convient aux uns ne va pas nécessairement convenir aux autres. Il faut chercher ce qui va nous faire le plus de bien.
-Avec Hashimoto, l’hypothyroïdie est-elle irréversible ?
Malheureusement, souvent ! La TSH peut chuter très bas en cas de traitement trop dosé mais contrairement à ce qui se dit dans le langage courant on n’assiste pas à une hyperthyroïdie mais à un surdosage, complètement différent.
Dans la thyroïdite d’Hashimoto, les lésions ne sont généralement pas réversibles et l’hypothyroïdie est permanente. La même situation existe lorsque l’hypothyroïdie survient après une ablation de de la thyroïde ou de sa destruction par l’iode radioactif.
Il existe par contre des hypothyroïdies qui se guérissent comme les formes temporaires de maladies thyroïdiennes appelées thyroïdite subaiguës, silencieuses ( grosses, accouchement) et granulomateuses (Quervain)
- traitement ou pas traitement en hypo ?
En règle générale, toute hypothyroïdie autre qu’auto-immune confirmée doit être traitée. La seule exception à cette règle est une hypo très légère qui ne provoque aucun des symptômes habituels (fatigue, prise de poids, changement de l’humeur, etc.), et surtout qui n’a pas de conséquences métaboliques (élévation du cholestérol), qui ne s’accompagne pas de goitre. Il faut néanmoins faire un suivi de TSH dans ce cas tous les ans ( ce que font beaucoup de gynécologues)
-Doit-on opérer un goitre Hashimoto ?
Beaucoup pensent que le goitre n’existe qu’en cas d’hyperthyroïdie, fausse idée puisque dans le cas d’une thyroïde Hashimoto on voit souvent l’apparition d’un goitre. Le traitement à base de thyroxine fait rapidement diminuer ce goitre. En cas de grosse gêne ( difficultés à avaler ou compression) mieux vaut passer par la chirurgie, mais on le redit, un bon traitement bien dosé va réduire considérablement ce goitre.
J’arrête les questions pour aujourd’hui.
N’hésitez pas à formuler vos craintes ! Il ne faut jamais rester avec vos propres peurs !
Courage les papillons !