Combien de fois nous nous retrouvons, nous,malades de la thyroïde, avec les boyaux qui se tordent, ces douleurs qui surviennent sans crier garde. Si on a le malheur d’en parler à un médecin, ce dernier va nous parler d’intoxication alimentaire, d’intolérance, ou de virus gastrique. Résultat, on n’est guère avancé ! On en oublie trop souvent qu’une thyroïde qui ne fonctionne plus, qui fonctionne trop ou qui n’existe plus, peut amener de nombreux problèmes liés au système digestif. Et il est bon de le savoir.
Alors oui, le système digestif peut vraiment en prendre un sacré coup régulièrement si on a un dysfonctionnement thyroïdien connu. Ce peut-être effectivement un retour de thyroïde ou le côté négatif des précédents dysfonctionnements, un corps abîmé.
En théorie, on aura en hyperthyroïdie plus fréquemment des périodes de diarrhées, d’accélération de la digestion, tandis qu’à l’inverse, en hypothyroïdie, on se retrouve plus souvent avec des périodes de constipation, de gonflements du ventre, de lourdeur. Le foie est alors ralenti et n’officie plus.
Ces symptômes qui peuvent s’avérer récurrents et de plus en plus fréquents selon les périodes, seront très handicapants. Même si une majorité de personnes rencontrent des problèmes similaires sans souci de thyroïde, les malades, eux, auront bien du mal à se sortir de cette souffrance.
Il est donc important de ne pas minimiser ces douleurs, d’oser en parler, de faire connaître cette maladie, peut-être pour simplement à un moment obtenir cette reconnaissance officielle tant attendue.
Comment faire face à cette souffrance ?
Certains vont conseiller la suppression du gluten qui semble être un gros irritant intestinal, ainsi que le lactose. Cela peut aider. En théorie, seules les personnes atteintes de la maladie cœliaque vont voir une vraie amélioration ( et beaucoup de personnes en sont sujettes) : la consommation de gluten endommage les villosités de l’intestin grêle, des excroissances en forme de doigts, qui captent les nutriments de vos aliments. Ces lésions peuvent provoquer des symptômes digestifs et non digestifs. Avant de faire un régime draconien, toujours vérifier si on a ou non cette pathologie. Malheureusement, une grande partie des malades ne verront que peu de résultats probants aussi juste limiter sans tout supprimer sera plus intelligent.
Le lactose fait partie des aliments qui peuvent aggraver les symptômes du syndrome de l’intestin irritable.
Les résultats sont immédiats. Après avoir pris un laitage, le malade va directement aux toilettes ou avoir de violents maux de ventre.
Il faut avoir conscience qu’en cas de dysfonctionnement thyroïdien lié à une maladie auto-immune, le malade ne va jamais reprendre une alimentation normale. Fini les crèmes fraîches, milkshake … L’intestin restera fragilisé et facilement irrité. Les malades n’échapperont pas aux douleurs abdominales (spasmes, crampes…), aux ballonnements, flatulences, troubles du transit (diarrhée, constipation ou alternance des deux). Dans ce cas, il est important de limiter la consommation de fibres insolubles, les produits céréaliers complets, les fruits et légumes comme la tomate, la courgette, le poivron, les radis, le chou, les fruits secs, la salade. Contrairement à l’idée reçue, certaines fibres sont tout à fait bien assimilées comme l’avoine ( même s’il contient du gluten et donc les personnes intolérantes au gluten devront le supprimer), les pommes, les poires, le raisin, les oranges, les pêches, etc
Cette perméabilité pourra provoquer des allergies. Ce qui ne veut pas dire pour autant que tous les malades de la thyroïde sont allergiques. De plus nombreux sont ceux qui sont intolérants et non allergiques. La différence est énorme. Un allergique peut faire une réaction mortelle style œdème de Quick tandis qu’un intolérant ne va simplement pas être en grande forme, avec justement des soucis digestifs, maux de tête etc Alors que faire pour être en accord avec cet intestin qui ne nous veut pas toujours que du bien ? Identifier les intolérances dont on parlait plus haut, gluten ,lactose etc. La mode est au « sans » beaucoup de choses, mais le fameux sans gluten ne convient pas à tous. Parfois, juste diminuer d’un tiers suffit à avoir un intestin en meilleur état sans passer par des restrictions draconiennes !
Trouver une solution pour diminuer le stress. L’idéal serait de courir pour évacuer, mais nombreux malades ne peuvent plus à cause de la fatigue, alors se tourner vers des thérapies douces comme le yoga, la sophrologie, la méditation et surtout la marche. Marchez beaucoup !
Boire beaucoup d’eau, c’est bon pour la tension et pour l’intestin. Manger des fibres, régulièrement, sans abus non plus : figues gorgées d’eau chaudes très efficaces, pruneaux, etc On peut également refaire sa flore intestinale avec de la levure ( il faut du temps pour que cela marche) Doit-on prendre des compléments alimentaires ou probiotiques pour nos intestins ? Là encore, il n’y a pas une solution miracle. Certains compléments ou probiotiques seront bénéfiques pour certains et sans action pour d’autres. Cela reste un coût non remboursé donc bien se renseigner avant d’acheter, car beaucoup d’arnaques là encore.
Dans tous les cas, votre intestin a toutes les chances de réagir avec un dysfonctionnement thyroïdien, ce qui ne veut pas dire qu’il faut en faire une fixation. Certains malades sont passés à côté d’une intoxication à la salmonelle croyant que c’était l’hypo qui faisait des siennes ! N’importe comment un problème de thyroïde n’aura pas exclusivement un problème intestinal !
En conclusion, les dysfonctionnements thyroïdiens peuvent être difficiles à vivre, les soucis intestinaux également. Ce sont des handicaps qu’il faut reconnaître !
Pas simple à vivre, n’est-ce pas les papillons, mais on est toutes des warriors
