Lettre ouverte à ces personnes qui ont tant compté
« Il y a ces routes que nous croisons un jour par hasard ou peut-être pas, des personnes qui nous touchent profondément, qui nous apportent un croissant de bonheur, un peu comme l’arôme du café le matin qui nous donne des ailes, et puis un jour, tout s’écroule, une barque les emporte très loin.
Le temps passe, l’horloge tourne, et on se remet à penser à ce qui fut. Pourquoi ? Pourquoi donc s’être ainsi reconnus pour s’être finalement perdus ? Nous nous sommes découverts au-delà des masques presque nus sans pourtant l’être. Le temps a filé comme de la soie et, ce souffle, le tien, je le sens encore sur ma joue comme une caresse.
Cela fait si longtemps, c’était hier.
J’aimerais tellement vous revoir, simplement, dans un café, sur un banc comme avant, au coin d’une rue, mais tous ces morceaux brisés me font peur, et si je me blessais, et s’ils me coupaient de nouveau. Alors j’attends, je ne sais ni pourquoi ni ce que j’attends, mais j’attends. Pouvoir croiser votre sourire qui m’avait foudroyée, si pur, si vrai, vos mots dits entre les silences, votre sensibilité captée au vol dans votre regard, cette peur que vous ne pouviez cacher.
Je dois vous avouer à quel point vous voir, quelques minutes, quelques heures me comblait de bonheur. J’avais l’impression en votre présence de marcher sur l’eau, moi qui sais si mal nager. Je n’existais plus que par vos mots qui me guidaient sans le savoir vers la réalisation d’un de mes rêves, vous qui me teniez la main sans me toucher, du bout de votre regard.
Vous perdre fut une souffrance terrible, mais je vous dois, cette confiance en moi, cette force que j’ose mettre dans mes écrits, cette émotion que je suis heureuse de partager. Vous fûtes mon mentor, mon ami, et dans mon coeur bien plus encore.
Afin de ne pas souffrir, j’ai tout fait pour vous effacer à jamais, utilisant des produits corrosifs pour vous faire disparaître comme sur une tache refusant de partir. J’ai choisi d’écrire un nouveau chapitre de vie. Je pensais réussir. Pourquoi alors mon regard vous cherche-t-il dans la nuit noire ? Pourquoi serais-je prête à croire en un Dieu s’il pouvait vous placer sur ma route ? Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à vous oublier, vous ?
Je ne vous demandais rien, quoique c’est faux, le rien n’existe pas. Je vous voulais simplement, pour un temps, pleinement, vous, pas un autre, vous.
Le temps s’est égrainé, votre image s’est effacée, enfin c’est ce que je me force à hurler, mais dans mon coeur vous avez laissé une empreinte indélébile , celle qui guide ma plume, qui noircit ma feuille, qui nourrit ma vie.
Tel un miroir, je me suis brisée le jour où vous avez cessé de me parler, mais je veux que vous sachiez à quel point vous me manquez, et si un jour le hasard s’invite, revenez vous promener dans ma vie. Les erreurs d’hier ne seront pas celles de demain, et cette fois, je vous laisserai prendre sans hésiter ma main. »
« Cinq secondes … ces secondes qui existent pourtant ineffaçables, quelques secondes que j’ai ratées, cinq secondes que je veux retrouver »
Salon du livre de Paris- 25 et 26 mars – stand 1-C11