( 18 mars, 2017 )

Le livre papier et la liseuse, compatibles ?

Une fois de plus ce sujet m’est posé sur ce blog, et comme je connais la paresse humaine, je ne vais pas vous inviter à chercher un éventuel article sur ce thème que j’ai déjà écrit.
J’aime les livres depuis toujours, les vieux livres qui sentent les années, aux pages jaunis. J’en ai de très anciens de mes aïeux datant du XIX. Seulement, il faut vivre avec l’air du temps ! De nos jours, nos bibliothèques sont remplies ( la mienne regorge de livres, et est si mal rangée que j’en ai honte). Seulement, je reçois beaucoup de cadeaux d’amis, d’auteurs parfois d’éditions. Je ne peux jeter un livre, donc j’entasse. Je n’achète plus que les pépites dédicacées ou celles que je n’ai pas en ebook.
La liseuse et moi, ce fut un vrai coup de foudre. Je n’y croyais pas. Un ami m’en avait montré une il y a presque sept ans, et j’avais trouvé cet engin un peu bizarre.
Un jour, mon tendre et cher m’offre une Kobo. Je passerai sur l’installation, car la technique et moi, nous sommes un peu fâchées ! Une fois, mes livres numériques installés, je découvre une petite merveille. Je peux lire dans le noir, grossir l’écriture ( à mon âge, cela a un certain intérêt), et ce plaisir d’avoir une bibliothèque sous le bras. Bien sûr, les détracteurs diront que l’on a pas le plaisir de mouiller le doigt pour tourner une page, celui de revenir en arrière, mais on peut aussi annoter comme dans un livre, garder, conserver. Aujourdhui, je ne me passerai plus de ma Kobo, que j’adore, qui ne me quitte pas, que je traine chez le toubib, à mes rendez-vous, qui m’aide à ne pas voir le temps passer lorsque je fais du vélo appartement.
Compatibles ? Totalement, et si vous n’y croyez pas, essayez ! Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis ! Et puis, vu les prix des numériques, j’achète, mon une boulimique livresque, le double de romans. Un vrai petit bonheur ! Là, je me suis lancée hier dans un roman papier, le dernier Minier comme quoi les deux ne sont pas incompatibles :)

( 17 mars, 2017 )

Doit-on oser au risque de tout perdre ?

Oser, c’est accepter la possibilité ouverte de prendre un risque. La peur est notre plus grand frein. Nous avons tous vécu dans notre vie des moments de doute, de crainte, des instants où nous ne savons plus vraiment où nous en sommes, des peurs que nous pouvons surmonter sans difficultés, d’autres où nous sommes tétanisés, ne pouvant réagir. Avoir peur n’est pourtant pas une mauvaise chose, cette émotion peut nous éviter de nous mettre en danger, nous incite à ne pas agir sous le coup de l’impulsion. À l’inverse, cette peur peut pourtant s’avérer source de frustration. Chaque personne a des projets, des désirs, et la peur peut tout détruire, empêchant de vivre, stoppant les rêves.
Cette angoisse se retrouve souvent dans les relations amoureuses.
Une histoire d’amour interdite, une relation dont l’issue fait peur, cette certitude que l’on doit oser mais que l’on risque de tout perdre, comment faire ce pas ?
Qui n’a pas rêvé un jour de tout recommencer, de repartir à zéro, de changer de métier, d’endroit, de faire le tour du monde ? Pourquoi ne réalisons-nous pas ces défis ? Pourquoi ne prenons-nous pas ce risque ? Est-ce par orgueil parce que nous pouvons simplement échouer, parce que nous n’avons pas le courage de surmonter nos appréhensions ?
Nous, les auteurs, nous savons que poser des mots sur une feuille de papier est un vrai risque, celui de voir nos idées détournées, nos émotions critiquées. Pourtant quelle délivrance que d’oser ! Nous pouvons voir la frustration s’évaporer.
Il faut oser prendre le risque d’échouer, accepter de se tromper, car nous apprenons de nos erreurs, accepter d’agir même si cela implique parfois de prendre du recul, d’attendre, parfois longtemps, un geste, une rencontre, un sourire. Oser lire entre les lignes, oser espérer simplement parce que ne pas prendre de risques, c’est s’empêcher d’être un jour heureux.

Salon du livre de Paris samedi 25 Mars et Dimanche 26 Mars, on s’y retrouve ? Qui va oser venir à notre stand ?

( 16 mars, 2017 )

Apprivoiser l’absence

La vie ressemble souvent à un champ de batailles que nous traversons bien malgré nous, heurtant par vagues des pertes douloureuses, des échecs, des erreurs, essuyant des revers, des déceptions. J’entends toujours dire que c’est simple, qu’il suffit de comprendre pour avancer, qu’il faut pardonner pour recommencer, qu’il faut oublier pour se relever.
C’est la théorie fort jolie enrobée d’un papier rose bonbon, mais la réalité est bien plus complexe. Perdre quelqu’un que l’on aime que ce soit par le biais d’une rupture, d’une trahison, d’un décès n’est pas facile à surmonter. Le mot fin s’inscrit bien au-delà de l’absence emportant son lot de questions, de phrases non dites, de larmes contenues. Le pourquoi sèche sur les lèvres. Pourquoi m’a-t-il fait cela ? Pourquoi a-t-elle douté de moi ? Pourquoi est-il parti vers l’éternité, si tôt, car il est toujours trop tôt.
Alors va se dessiner cette période transitoire, longue, dévorante, déstabilisante que seuls ceux qui l’ont déjà vécue peuvent peut-être comprendre, celle où on va apprivoiser l’absence, tenter de combler ce vide qui pourtant semble un gouffre.
Les autres vont juger, soupirer, puis se détourner, parce que ce creux qui s’est formé n’a pas de nom ni d’odeur, il n’appartient qu’à la personne concernée, ne peut-être ressenti que par elle, au final il est.
Un jour, la douleur devient moins forte, l’oubli se pare de transparence sans pour autant disparaitre. Un coup d’oeil sur le sablier du temps montre que des mois voire des années se sont écoulés, tant que cela crie la raison, hier hurle le coeur.
Rien ne s’efface complètement, revenant par vagues, aux dates des souvenirs, telles des clochettes sonnant dans la nuit, et puis un jour, on pourra enfin repenser à ces pertes que l’on a tant aimées avec juste au coin des lèvres, un sourire de nostalgie.

À Chistophe, mars 1985- Avril 1988

( 15 mars, 2017 )

Ces livres qui nous ébranlent

« Il est des livres qu’on ne doit pas oser avant d’avoir quarante ans » écrivait Marguerite Yourcenar. Il faut effectivement avoir acquis une certaine expérience pour plonger avec délice dans ses mots. De « Mémoire d’Hadrien » à « Dernier du rêve », certains mots chantent à nos oreilles. Certains craqueront pour la vision politique ou historique de l’auteure, je suis beaucoup plus sensible à la poésie des mots, à la force qui s’en dégage, à une vérité qui me touche »
Quelques citations ce cette grande dame …

« Le malheur est que, parfois, des souhaits s’accomplissent, afin que se perpétue le supplice de l’espérance. »

« Notre grande erreur est d’essayer d’obtenir de chacun en particulier
les vertus qu’il n’a pas, et de négliger de cultiver celles qu’il possède. » Une phrase extraire de Mémoire d’Hadrien si vraie. Ne cherchons-nous pas souvent à modeler les autres selon nos propres désirs ?

Et je termine sur cette dernière sublime …

« Il ne faut pas pleurer pour ce qui n’est plus, mais être heureux pour ce qui a été »

Nous faisons tous des erreurs, nous dérapons, nous écorchons nos genoux, pleurons même de colère ou de douleur, mais nous vivons. Célébrons cette vie, ces moments qui laissent des traces, qui nous font juste nous dire, j’ai vécu, j’ai existé, je suis.

( 14 mars, 2017 )

Qu’est-ce qu’une amitié sincère ?

À l’époque des réseaux sociaux, d’un monde en crise où la violence est reine, les vraies amitiés sont difficiles à conserver. Pour un rien, les liens se brisent, les personnes doutent, les larmes coulent. Avant les gens se parlaient simplement, les portes claquaient, le ton montait, mais tout se terminait autour d’un verre. Aujourdhui, chacun se cache derrière des mots, pas toujours sincères, dénigrant, critiquant, transformant. Le virtuel est devenu presque un plateau de jeu où chacun avance son pion dans l’espoir de voir tomber l’autre et de lancer le terrible échec et mat.
Pourtant je suis une utopiste, je crois en l’amitié, en la vraie sincérité, un peu comme en amour. Une amitié sincère se base sur l’authenticité, sur une relation où on est vraiment nu face à l’autre, sans masque, où on existe pour une autre personne.
L’ami, c’est celui qui ne doutera jamais, qui ne nous jugera pas, qui n’hésitera pas à nous remettre à notre place si nous le méritons, mais qui ne dira pas de mal derrière notre dos. C’est l’épaule qui sera là lors de nos moments difficiles, que ce soit les chagrins de la vie, les deuils, la maladie, parfois simplement dans l’ombre, presque invisible. J’essaie d’être cette épaule, même si comme nous tous je ne suis pas parfaite, me faisant souvent discrète parce que parfois l’autre ou moi avons besoin de souffler. Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, tout comme en amour, ce ne sont pas les années qui font la force d’une amitié, mais le sang qui coule. Parfois les amis changent, d’autres se détournent, souvent frustrés ou aigris, il suffit juste de s’éloigner un temps, sans critiquer ni juger, et d’espérer qu’un jour tout se dessinera comme avant, ou autrement .
Une vraie amitié est un peu comme un endroit douillet où on se retrouve par moment sans se prendre la tête pour prendre un thé bien chaud ou en écoutant juste le silence des mots. Vous qui me lisez, vous savez ce lien que nous avons, merci …

( 13 mars, 2017 )

Cette vie qui nous presse comme des citrons.

Comment sortir de cette spirale où la vie nous presse comme des citrons ? Ne me conseiller pas de prendre le temps, ça c’est une illusion, voire un privilège qui n’appartient qu’aux nantis, aux personnes qui volontairement ne veulent pas bosser, aux retraités ou à ceux qui ne bossent pas.
Les autres, on a beau faire, on a beau dire, on n’y arrive pas ! Debout à l’aube, on enchaîne les taches routinières avant de partir bosser, les leçons du gamin à faire réviser, puis s’enfile à la vitesse de la lumière, la journée emplie de bruits, de débats animés, de leçons échangées. On rentre alors épuisée, vidée, mais rien n’est fini, les corrections nous attendent, puis le ménage, les machines à faire tourner, le repas à préparer ! Et puis, quand on est en plus auteur, on doit garder un lien avec le milieu, lire des chroniques, discuter avec des collègues écrivains, et voilà, vingt-deux heures sonnent et on se demande, qu’a-t-on fait de notre journée ? On s’est réveillée en forme, on se couche en mode légume.
Et je ne parle même pas des we !!!! Et nos politiques veulent tous nous faire travailler plus? C’est facile quand on embauche une conchita pour faire la cuisine, pour promener les mouflets, pour faire le ménage, les courses ! Tout est dit ! Et on parle d’égalité ? Où est cette égalité quand certains sont pressés comme des citrons et d’autres rentrent chez eux pour se poser, les pieds en éventail dans leur fauteuil à lire un bon bouquin ou à regarder une émission débile en sirotant un cocktail ?
Si on veut un jour que ce monde tourne positivement, évitons de presser les citrons que nous sommes. Une société heureuse est une société qui respire !

( 12 mars, 2017 )

Les mots qui appellent, mon prochain roman 5 Secondes

Est-ce sa sortie possible qui rend les gens fous ? Ce ne sont pourtant que des mots, petits, vides, sans sens, posés là comme une offrande, mots torturés, mots mal aimés, mots du silence qui un jour se sont collés, croisés, unis pour ne plus former qu’un grand lien, qu’une grande entité, une vraie réalité. Ainsi est né 5 Secondes.
Vous êtes de plus en plus nombreux à me questionner sur ce prochain roman qui doit voir le jour aux éditions FFD si tout va bien, car vu la malveillance humaine, mon estomac fait des boules d’angoisse.
Le suspense sera donc jusquà la dernière seconde, jusqu’aux cinq dernières secondes devrais-je dire.
Ce n’est pas un nouvel opus de Carla, ce n’est pas un roman comme on peut s’y attendre. Une de mes bêta lectrice m’a écrit après l’avoir lu :  » Cinq secondes où mon coeur a fait boum, où je n’ai pu lâcher le livre, où en quelques lignes, j’ai moi-même pris conscience de ce que ma vie aurait pu être si … »

Je vous laisse sur cet extrait juste pour vous dire encore de nombres cinq secondes à l’attendre, mais il va naître. Je crois en lui, peut-être trop, c’est ce qui dérange.
« L’instant qui sépare la pensée de l’acte, cinq secondes, peut-être moins, moment impalpable et pourtant crucial, celui où tout va se jouer, où l’avenir va se nouer, celui où demain sera différent. Ce laps de temps, telle une plume, si légère que l’on ne s’y arrête pas, ces secondes qui existent pourtant ineffaçables, quelques secondes que j’ai ratées, cinq secondes que je veux retrouver. »

( 11 mars, 2017 )

Lorsque la jalousie prend son habit de lumière

Petite, ma maman me disait toujours que la jalousie était un bien vilain défaut.
Je me rends compte aujourdhui que c’est un phénomène récurrent dans le milieu de l’édition. À chaque sortie de mes romans ( curieusement pas mes polars), j’assiste à des histoires rocambolesques, de vrais vaudevilles. Cela devient lassant.
Internet offre une opportunité pour certains de régler leurs comptes, n’hésitant pas à frapper fort, sans un regard pour les dommages collatéraux. Cela reste bien surprenant. L’homme n’est-il pas capable de faire face à l’autre, directement, sans passer par des stratagèmes sournois, des envois de copies de messages échangés et j’en passe. Triste société qui me désole de plus en plus. Comme si moi, pauvre petite plume perdue dans l’immensité de cet univers, j’allais avoir un impact décisif dans une édition, comme si j’allais faire de l’ombre aux autres, moi qui ne fais justement que cela, naviguer dans l’ombre. Le monde me fatigue, le milieu de l’édition aussi, à en perdre l’envie de continuer. Je sais, ce n’est qu’un moment à passer, mais publier n’est pas un si grand bonheur Surtout lorsque les écrivains ratés, les frustrés, les jaloux se couvrent de leur manteau étincelant de mesquinerie.

( 10 mars, 2017 )

Pourquoi aimons-nous tant les polars ou thrillers avec des sérials killers ?

Ils inondent les séries tv, les romans, ces vilains, très vilains garçons fascinent.
Je pense que la réponse est toute simple, dans la vraie réalité, nous fuyons les déséquilibrés, les psychopathes, mais dans le monde imaginaire des romans, nous recherchons le grand frisson voire l’horreur à l’état pur.
Certaines femmes, car ce sont plus des femmes que des hommes, s’entichent même de ces bourreaux, souvent derrière les barreaux à perpétuité, allant jusqu’à fantasmer sur une relation possible.
Prenons simplement l’exemple d’un serial killer très connu, vieux, pas beau, ayant perdu une partie de ses dents, Charles Manson, qui pourtant continue de recevoir plus de vingt mille lettres par an.
Ce phénomène a un nom, l’hybristophilie. Je pense que comme toute dérive, cela s’apparente à une maladie liée certainement à un état dépressif ou une grande solitude. Ces femmes transfèrent sur ces monstres leur empathie, se protégeant d’une certaine façon puisque l’incarcération à vie de ces hommes empêchera toute relation sexuelle. Un peu frustrant, mais logique. Internet incite à vivre en mode virtuel, donc une relation avec un inconnu, fut-il un psychopathe notoire n’est pas plus débile qu’autre chose.
Autant je suis une accro des polars, autant je ne me serai jamais projetée dans une relation platonique avec un malade mental, peut-être mon coté trouillard ?
Pour moi, une relation ne peut vivre que dans l’échange, dans l’évolution positive. Autant laisser du temps à une personne dont la vie est compliquée est une possibilité, autant vivre une vie sans vie s’avère pathologique.

En clair, continuons à lire nos romans qui font frissonner, qui font du bien, mais restons les pieds bien poser dans la vraie vie.

( 9 mars, 2017 )

Le bonheur d’être grand-mère

Me voilà grand-mère pour la troisième fois à 56 ans, et je suis très heureuse.
Jeune, je ne pensais pas un jour ressentir autant d’émotions. Je passe le flambeau, ma vie a eu une raison d’être et même si j’ai fait de nombreuses erreurs, il en ressort ces merveilles qui sont. Je m’inscris maintenant à part entière dans l’arbre généalogique de ma propre famille devenant des racines. J’ai toujours un serrement au coeur en pensant à ces femmes privées de ce bonheur, non pour celles qui l’ont choisi et qui s’en mordent souvent les doigts arrivées à mon âge, mais à celles qui n’ont pu donner la vie. Comme tout signe du Cancer, je n’aurais pu vivre sans enfant, c’est l’essence de mon existence. Puériculture puis enseignante, maman de cinq enfants, ma vie ce sont eux.
Être grand-mère, ce n’est pas vieillir comme on peut le penser. C’est l’inverse, revivre à chaque naissance, se réjouir du premier sourire, savoir que l’on a réussi une marche, et une bien importante de notre vie.
Lors de la naissance de ma petite-fille, un ami m’avait offert une citation de Hugo.
À moi, de rendre hommage à ce nouveau bébé avec ces quelques vers,

Lorsque l’enfant paraît
« Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l’enfant paraître,
Innocent et joyeux. »
Victor Hugo

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