( 8 mars, 2017 )

Aragon et Elsa, un mythe ?

Une fois n’est pas coutume, je vais parler d’un sujet qui me tient à coeur, la poésie, et un de mes auteurs fétiches Louis Aragon. J’étais en première lorsque j’ai découvert la plume de cet homme, et j’en suis tombée, du haut de mes seize ans, amoureuse. Quelle femme ne trouverait fascinant un homme qui a su distiller tant d’amour au travers de ses poèmes ? Qui ne rêverait pas d’être ainsi un jour une muse ?
« J’étouffe de toutes les choses pas dites, sans importance, mais qui auraient valu la vie simple, sans interdits. » écrit un jour Elsa à Aragon.
Trente-cinq ans d’amour, de passion, un rêve qui s’est brisé un jour lorsqu’un ami me conta que cette relation n’était qu’une illusion, il aimait Elsa, mais pas que, il aimait aussi les garçons.
Je fus très déçue lorsque je découvris cette facette du poète, non parce qu’il fut gay, mais parce que je voulais croire qu’un tel amour était possible, que les mots exprimaient tant de vibrations qu’ils ne pouvaient qu’être vrais.
Aragon était donc comme beaucoup de personnes, portant un masque. Au fond, est-ce si important ?
Chaque artiste porte en lui la trace d’une muse ou d’un mentor, d’un amour souvent non partagé qui libère les mots. Et puis, avec l’âge, j’ai découvert que l’on pouvait aimer plusieurs personnes différemment, autrement, sans pour autant que les mots d’amour sonnent faux.

Quelques extraits …

Les yeux d’Elsa

« Tes yeux sont si profonds qu’en me penchant pour boire
J’ai vu tous les soleils y venir se mirer
S’y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j’y perds la mémoire
(…)
Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche
(…)
Il advint qu’un beau soir l’univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d’Elsa les yeux d’Elsa les yeux d’Elsa. »
Il n’y a pas d’amour heureux.

« Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j’ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n’y a pas d’amour heureux

Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l’unisson
Ce qu’il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu’il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu’il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n’y a pas d’amour heureux.’

( 7 mars, 2017 )

La jalousie

La jalousie est un sentiment que l’on croise régulièrement sur notre chemin, débutant à la petite enfance, prenant son apogée lors des relations amicales ou sentimentales. Ce sera cet enfant privé de son statut d’enfant unique qui va se retrouver encombrer d’un petit frère devant lequel ses parents jubilent, indirectement responsables de cette première jalousie qui laissera parfois des traces indélébiles. Selon la personnalité de chacun, ce sentiment va grandir, s’installer à l’âge adulte. La jalousie est un sentiment de possession extrême, parfois incontrôlable. La personne jalouse souffre, l’autre souffre aussi, ce sentiment est totalement destructeur. Les dommages collatéraux sont terribles. Pour avoir fait les frais d’une personne jalouse, ces dernières sont prêtes à tout pour récupérer « leur bien », quelqu’en soit le prix.
En sont-elles ensuite plus heureuses ? J’en doute fortement et je n’échangerais en aucun cas ma vie contre la leur.
Il n’empêche que la jalousie se classe, pour moi, dans la rubrique  » maladie ». Une personne jalouse revit sans cesse ses traumatismes d’enfance dans chacune de ses relations. C’est un cercle vicieux dont il est très difficile de sortir. Les psychiatres vous diront que la jalousie est un manque de confiance en l’autre. Je pense qu’il n’en est rien. J’opterai plutôt pour un manque de confiance, non en l’autre, mais en soi. La jalousie de l’amant, du conjoint, va pousser l’autre à ne pas tout dire, mettant de l’huile sur le feu, laissant le doute s’infiltrer, et rien de pire poison que le doute. Une fois la jalousie activée, rien ne va l’arrêter ni les  » je te jure que cette femme n’est rien pour moi », « elle ? Tu l’as regardée ? Tu as vu comme elle est grosse ou maigre ?  » , »Non mais franchement, je n’en ai rien à faire d’elle. »
Vrai ou faux, peu importe, plus la personne va argumenter, moins elle sera entendue.
Plus la jalousie va bouillonner, plus l’envie de regarder « l’objet du délit » va s’afficher.
Avec les années souvent ce sentiment s’estompe doucement, parce que l’on sait ce que l’on vaut, parce que le regard des autres n’est plus important, parce que peu importe la bonne moralité, les coutumes, on sait que l’important reste d’être vrai.
Un zeste de jalousie est tout de même une bonne chose à dose homéopathique, un merveilleux moteur pour réaliser des défis, pour se surpasser, à consommer. Par contre la jalousie négative et destructrice est à fuir ! Méfiez-vous des femmes et des hommes jaloux. Leur épée peut vous planter des années plus tard, au moment où vous ne vous y attendrez plus.

( 6 mars, 2017 )

Quelques mots …

 

Quelques mots …

 

 

Je suis une petite plume noircissant des pages blanches telle une caresse, une petite plume qui grince sur le papier, une petite plume insignifiante dont seuls les mots importent. Telle une danseuse étoile faisant des pointes, ma plume virevolte, tourne, attrapant au passage toutes les émotions de ce monde qui s’effrite. Elle est là, simplement pour tenter de dessiner quelques rayons de soleil dans la morosité de la vie, un peu de vérité dans ces sourires qui pleurent.

Merci à mes fidèles qui chaque jour me poussent à quelques minutes d’inspiration, des mots en vrac, glissés sur la pointe de ma plume, des mots de l’âme, du coeur .

Un manuscrit dans l’oeuf ? Qui sait …

 

 » À vous,

Une page s’est tournée ou plutôt devrais-je dire, une porte vient de se claquer. J’ai essayé d’avancer le pied pour l’empêcher de se bloquer, mais j’ai renoncé. Bien malgré moi, le bruit m’a fait sursauter. Pourtant, j’ai lutté, refusant de voir le livre se fermer, j’ai tenté de faire taire les tambours de mon coeur qui hurlaient. Je ne sais plus rien, suis-je devenue amnésique de ma vie ? J’ai l’impression d’avoir tout oublié, enfin presque tout, certains morceaux ont du mal à se détacher. J’ai oublié votre nom, votre visage, j’ai oublié votre sarcasme, vos coups, j’ai tout oublié, presque tout. Je ne vous en veux même plus puisque je ne sais plus qui vous êtes, l’ai-je même su un jour ? Je n’en sais rien, je ne crois pas, je sais juste que je suis là face à cette porte fermée, je vous ai laissé derrière à tout jamais, vous pouvez disparaître, crever, au fond, je m’en moque, je me moque de tout, je me moque de vous. Qu’est-ce que vous fûtes stupide ! Vous avez voulu me broyer,  me détruire, vous avez tout essayé même les pires ruses cachées. Vous m’avez enfoncée dans les sables mouvants, refusant de me tendre la main, pire la lâchant au moment où j’en avais le plus besoin. J’ai failli me noyer, soudain la porte s’est doucement ouverte, et j’ai vu une lumière arriver. Toi, vous n’étiez que noirceur et méchanceté, visage crispé, poings serrés, traits figés, je mourrais d’envie de vous frapper. Plus j’avançais, plus vous vous effaciez , vous n’étiez plus qu’une ombre, un souvenir éteint.

Pourquoi alors continuais-je à tant souffrir ? Pourquoi tous ces efforts sont-ils vains ? Qu’est-ce que je cherchais ?  Qu’est-ce que j’espérais ? Qu’est-ce que je voulais ? J’ai erré des jours dans les limbes à la recherche d’une réponse, j’ai marché dans le vide sur un fil tel un funambule, j’ai couru espérant échapper à mon destin, et toujours votre ombre était là, non loin à me narguer. Mon coeur criait votre nom, mes larmes vous repoussaient, mon corps vous désirait.

Alors ma plume a osé dessiner cette poignée avec laquelle je vais définitivement vous enfermer. Je vais y déposer mes derniers souvenirs, je vais même m’arracher mon coeur et le laisser battre de l’autre côté, je vais juste continuer sans amour, sans peur. Je franchis cette porte le corps léger débarrassé de tous sentiments. Une page s’est tournée, une porte vient de se fermer, et moi de mon côté, je ne sais plus ce que veut dire le mot aimer puisque je vous ai définitivement rayé, enfin, c’est ce que je veux penser, car au fond, comme j’aimerais que tel superman, cette porte, d’un coup d’épaule, vous puissiez la faire exploser. »

 

 

( 6 mars, 2017 )

Trop lire est-il pathologique

C’est vrai que ceux qui me connaissent savent que le plus beau cadeau que l’on puisse me faire reste un livre ou une carte Kobo. Je ne suis pas une femme qui aime le luxe, les bijoux (en dehors des bracelets très discrets), ni les fringues. Un livre est toujours pour moi une vraie bouffée de bonheur et même si ma PAL gonfle de jour en jour, c’est un plaisir sans cesse renouveler de regarder tous ces titres qui m’attendent, un peu comme si ainsi je prolongeais ma vie de quelques mois voire quelques années.
Ma grand-mère était comme moi, et je me souviens encore de ce jour où je l’ai trouvée venant de quitter ce monde, à l’âge honorable de 93 ans, un livre ouvert sur son fauteuil, j’ai pensé avec angoisse qu’elle ne saurait jamais la fin de ce roman, peut-être inconsciemment qu’elle ne vivrait jamais la fin de l’histoire de ma propre vie.
Quelle ne fut donc pas ma stupeur la semaine dernière en entendant une personne vociférer que ceux qui lisent trop sont des êtres psychologiques atteints et que nous devrions nous faire soigner. Navigant sur de nombreux groupes littéraires, je me suis dit avec amusement que j’allais, par ce post, rendre hommage à tous les fous que nous sommes, ceux qui ne peuvent passer une journée sans lire une ligne. Et si pathologie il y a, je préfère conserver ce grain de folie ! Allez, je vous quitte pour plonger dans un nouveau livre, parce qu’effectivement, pas un jour sans un livre !

 

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Merci à Quebec loisirs pour cette citation

( 5 mars, 2017 )

Ces lettres d’hier …

Vivre ensemble, c’est communiquer, échanger des idées, s’amuser à des joutes verbales, jongler avec l’humour.
Je pense souvent à mes tendres années où nous échangions par le biais de lettres écrites au stylo plume, des pages et des pages pleines d’émotions. J’ai souvent la nostalgie de ces missives, de l’émotion que j’avais en les ouvrant anticipant leurs contenus, les petits secrets que l’on se chuchotait. Déjà, à quinze ans, j’aimais voir les mots s’animer, danser, m’emporter vers un monde qui n’était pas le mien, entrainant mes amis dans mon univers. Durant des années j’ai écrit des dizaines de lettres par mois, en recevant tout autant. Aujourdhui, les mails, les SMS ont effacé les lettres, laissant place à des échanges insipides, anonymes, car nous ne savons jamais qui se cache vraiment derrière un mail reçu, sans véritable saveur.
Recevoir une lettre est un des plus beau cadeaux que l’on peut recevoir, le plus bel acte d’amour ou d’amitié que l’on peut offrir. Je suis triste pour ces personnes qui refusent un tel présent, qui vont parfois jusqu’à dénigrer les sentiments de l’autre parce que les mots laissés sont trop durs à entendre.
Nous traversons une époque où la galanterie n’existe plus, où les gens vont droit au but sans prendre de raccourcis, sans se poser de questions. Comme était douce cette époque où les hommes faisaient une cour raffinée, tentant de séduire l’élue par un zeste d’humour, par des échanges d’idées, par une rose offerte. J’ai toujours adoré ces hommes mystérieux dont le silence parlait plus que les mots, utilisant le vouvoiement comme une caresse. Ce temps semble révolu. De nos jours, les relations sont souvent mitigées rythmées par l’ennui ou simplement le sexe.
Ah, où sont les lettres d’antan qui nous faisaient rêver ?
Et si nous osions reprendre la plume pour quelques secondes, pour juste tracer entre les lignes quelques émotions qui ne peuvent être écrites, juste pour toi qui me lis, juste pour que tu saches, ou pas, ce que crie l’écho du silence.

( 4 mars, 2017 )

Guérir d’une souffrance

Le moment le plus difficile lors d’une blessure est celui où on enlève le pansement, celui où on arrache un peu de la plaie, où on refait parfois saigner. Guérir est compliqué, nécessitant un processus long, douloureux. Seulement certaines personnes refusent de guérir, préférant s’installer dans leur rôle de victime, donnant l’impression de refuser inconsciemment  que tout aille bien. La souffrance vient souvent de l’état de manque et guérir reviendrait à effacer ce manque. S’enliser dans une situation narcissique de douleur, revient à refuser d’avancer, de guérir par peur de manquer de ce sentiment de manque, indispensable à l’envie de vivre.
Les vraies souffrances sont celles qui pleurent en silence. Certaines personnes se ridiculisent à ne parler que de leur douleur, à en faire le centre de leur vie, à refuser de vivre au nom de cette douleur. Pleurer à vie un échec, un amour perdu est lâche. Le monde est fait de merveilles qui attendent d’être cueillies. Il y a un temps pour tout, un temps pour pleurer, mais il faut savoir s’arrêter à temps. J’ai croisé dans mon existence des personnes ayant vécu de grandes douleurs, celles qui laissent des cicatrices à vie, et pourtant, elles se battent, elles vivent, elles affrontent leur souffrance en la regardant dans les yeux.
Je les admire et essaie d’être de celles-la.
“Il y a tant d’envie, tant de rêves qui naissent d’une vraie souffrance.”
Jean-Jacques Goldman ; C’est ta chance (1987

( 3 mars, 2017 )

Une bouffée optimiste

Il n’y a pas à dire, trop de personnes font tout le temps la tête, ruminant des idées noires, critiquant à tour de bras, à tel point que cela en devient pénible. Leur toile de vie se peint sans cesse de couleurs sombres, comme si mettre une touche de rouge était sacrilège. Pourquoi notre monde ne se tourne-t-il pas un peu plus vers l’optimisme ? Les personnes dépressives ont triplé en quelques années, faut à la crise, faute à la vie. Je vais en choquer beaucoup, mais c’est trop facile de toujours rejeter la faute sur l’autre, tout comme c’est effectivement plus simple de toujours percevoir le côté négatif, à tel point que pour certains, voir la vie en rose est un signe de stupidité. Alors je dois en tenir une sacré couche en matière de stupidité, moi l’éternelle optimiste ! Pour moi, c’est un véritable art de vivre. Cela ne veut pas dire que ceux qui vivent comme moi ont plus de chance que les autres ou sont dotés de qualités surhumaines. La réalité est tout autre. Nous sommes simplement des personnes qui vivons mieux nos échecs, trouvant des solutions tout simplement, cherchant un sens.
Être positif, ce n’est pas être « con » ou naïf, chose que j’ai trop souvent entendu.
Je fais partie de ces doux rêveurs tant critiqués, de ces ombres qui passent, croisent des vies le coeur plein d’espoir. Emphatique, je pleure avec ceux que j’aime, ressentant leur douleur, je ris de leur humour, je rougis sous leur compliment, je fonds sous leur caresse. La tristesse n’a jamais été mon manteau, malgré les deuils que j’ai portés, malgré mon coeur qui souvent s’est brisé. Je me contente de toujours croire que le monde peut changer, que les événements finiront par aller dans le bon sens, que la vie prendra cette teinte de bonbon rose.
Peu importe au final les claques, les trahisons, les larmes versées, l’important est de parvenir un jour au but, celui que nous cherchons tous, cette plénitude, croisée dans un sourire ou un regard. Je suis une éternelle optimiste et je le revendique.
J’ai des moments de doute comme vous tous, mais ils sont courts, et je rebondis toujours, parce que je suis convaincue que le meilleur reste toujours à vivre, que nous sommes les seuls responsables de notre vie, de notre bonheur. Je n’ai donc aucune difficulté à pardonner, car même si l’autre m’a fait du mal, je l’ai inconsciemment autorisé à m’infliger cette blessure. Être optimiste, c’est être conscient que nous sommes responsables de nos choix, que nous avons failli, fait des erreurs, que nous regrettons, mais que nous avons toujours une seconde chance qui peut nous être offerte. Bien sûr, trop de positivisme laisse une faille, celle d’être déçue, mais évitons d’y penser. Alors, vous qui peignez la vie en noir et blanc, mettez un peu de couleur, entrebâillez une porte, laissez le soleil entrer. L’optimisme rend heureux et fait du bien ! Savourez le printemps qui arrive, souriez à la vie, ne regardez que les jolies choses, pensez à ceux qui vous ont fait tambouriner le coeur, à ce banc sur lequel à une époque vous discutiez, le bonheur au bout des lèvres, à ces sourires échangés.
En clair, vivez tout simplement, et cessez de pleurnicher, la vie est ce que vous en faites.

« L’instant qui sépare la pensée de l’acte, cinq secondes, peut-être moins, moment impalpable et pourtant crucial, celui où tout va se jouer, où l’avenir va se nouer, celui où demain sera différent. Ce laps de temps, telle une plume, si légère que l’on ne s’y arrête pas, ces secondes qui existent pourtant ineffaçables, quelques secondes que j’ai ratées, cinq secondes que je veux retrouver. »
« 5 Secondes » 2017

( 2 mars, 2017 )

Ma passion pour l’écriture

Lorsque j’ai commencé à écrire, je me suis mise à rêver que j’avais une petite chance de devenir écrivain, que ce milieu me tendait les bras, que j’allais me réaliser au travers des mots. Seulement, je me suis heurtée à une autre réalité, un univers impitoyable, où règne le monopole de l’argent, les magouilles lors des prix littéraires, les guerres ouvertes entre maisons d’édition voire chroniqueurs / éditions. J’ai plongé dans la valse des romans pour oublier justement la violence au coin de la rue, celle qui existe, et je me suis fait happer par une autre forme non moins agressive, tout aussi pernicieuse, m’enlevant l’envie de produire.
Plusieurs mois que je n’ai pas écrit en dehors de ce blog, pas faute d’essayer, mais le goût n’y était plus. Je n’ai pas le syndrome de la page blanche, au contraire, mes carnets sont noirs d’idées, mais je me sens de plus en plus ligotée dans un moule qui n’est pas le mien.
Lorsque j’ai publié Rouge, ce fut un pur hasard. Je n’y avais même jamais pensé. J’ai juste eu besoin de caricaturer des scènes afin de les diaboliser, me permettant d’une certaine manière d’avancer. Ce fut un acte de pur égoïsme. Ensuite, je me suis prise au jeu, des mots, des phrases, des intrigues, et j’ai adoré cela.
J’ai fait des rencontres extraordinaires dans le milieu de l’auto édition, des personnes saines, toujours là pour moi. Le plongeon dans l’édition classique, depuis deux ans, fut moins agréable, siège de jalousies, de querelles dignes de cour de récréation. Je ne rencontrais plus de critiques constructives, juste des attaques qui au final ne m’étais pas destinées, n’étant qu’un simple pion dans une maison d’édition, rien de plus.
J’ai envie de retrouver ma passion, de pouvoir de nouveau sortir ma tablette pour écrire, sans cette peur qui m »empêche d’agir. Je sais que je ne serai jamais un t croire le contraire. M’accrochant à cette idée, j’y ai perdu un peu de moi. Aujourdhui, je connais mes propres limites. Je ne suis pas faite pour ce monde, je ne m’y sens pas à mon aise, sauf si je croise la route d’un grand éditeur, un de ceux qui n’a nul besoin de s’attarder sur les histoires de bas étage, un de ceux qui mettrait mes romans en avant, qui ne ferait pas de promesses, mais qui agirait.
Je ne sais pas si ce spécimen rare existe, je ne le cherche plus. Si nos routes doivent se croiser, cela se fera.
En tous les cas, je sais juste une chose, mon prochain manuscrit sera le fruit des mes entrailles, et peu importe qu’il voit ou non le jour, je sais que cet été l’encre coulera à flots.

( 1 mars, 2017 )

L’homme idéal

Lorsque je lis certains articles ou posts, cette recherche de l’homme idéal frise parfois l’absurdité, comme si un idéal pouvait exister dans la réalité. La recherche effrénée du prince charmant est entretenue par les contes lus aux petites filles dès le plus jeune âge. Cet homme se présente comme parfait en tous points, le héros, amoureux, toujours prévenant. Inutile de faire de la psychologie à deux balles, cet homme idéal se doit de se rapprocher le plus possible de l’image du père. Ce désir que l’on retrouve dans des romans comme After, Driven, que lisent les jeunes femmes. Mais combien de ces beaux gosses allez-vous croiser ? Et seront-ils pour autant des amoureux merveilleux ?
Je pense que les personnes qui cherchent en l’autre, l’homme ou la femme parfaite, seront condamnés à ne jamais le trouver. Nous ne choisissons pas la personne qui va faire battre notre coeur, et nous tombons le plus souvent amoureux de personnes bien différentes de nos fantasmes, le petit rondouillard qui va nous faire rire, l’intellectuel qui va nous faire rêver. Tout va se jouer dans le feeling, la complicité, le regard qui se noie, l’absence douloureuse. Cet amour va effacer les défauts de l’autre, nous poussant à ne voir que ce désir tellement unique qui lie. Bien sûr, un jour, l’illusion s’estompe et nous voyons l’autre dans sa vraie réalité. C’est alors que va naître le vrai amour, celui qui aimera les imperfections, qui pourra surmonter les épreuves, qui survivra aux kilos, aux rides, aux cheveux blancs, à la calvitie. Alors si cet amour débute par un idéal, pourquoi pas ? Le temps parlera, celui qui vous chuchotera à l’oreille que cet homme, tellement imparfait, est peut-être notre idéal

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