Survivre aux tempêtes.
Certains ont la chance de vivre une vie calme sans aucune vague. Est-ce de la chance ou simplement une autre manière d’appréhender la vie ? Ou bien comme certaines formes de pensées aiment à le dire, un choix fait bien avant notre naissance ?
Honnêtement, je n’ai pas la réponse me disant juste que j’en ai accumulé des tempêtes dans ma vie, des cyclones que je n’avais pas choisis, qui me furent imposés, et contre lesquels, pour les derniers, malgré ma fatigue, je dois encore me battre.
J’ai juste l’impression que de nos jours, ces bourrasques sont de plus en plus violentes, peut-être simplement parce que les gens sont de moins en moins bienveillants. Le monde d’aujourd’hui tranche, juge, décide selon ses propres critères, selon des faits préalablement modifiés pour coller à leur vérité. Comment alors ne pas tomber ? J’ai toujours pensé que pour vivre en paix, il fallait éviter de se battre et simplement en cacher, non par lâcheté, simplement pour éviter de mettre du pigment dans une soupe déjà corsé. Crabe que je suis, je cours me cacher dans le sable et je peux y rester des mois en gardant ce qui m’a fait du mal ou par protection envers ceux que j’aime. Seulement, il y a toujours un moment où survivre nécessite de se battre, de trouver la force en soi pour se redresser, rebondir et affronter la réalité, la noirceur de l’âme humaine.
Je me considère comme une résiliente et non une victime. J’ai survécu à des épreuves terribles et je suis toujours debout. Cela dérange. Je le sais. C’est bien pour cette raison que je me suis harnachée à la proue de mon navire car j’ai enfin compris que l’on fera tout pour me faire couler au fond.
Un jour, la tempête sera passée, car elles finissent toutes par s’arrêter un jour, et si j’ai survécu, je me dirais que j’ai eu raison d’attendre que le souffle cesse de gronder, et que prendre les armes n’aurait servi qu’à me rendre aussi détestable que ceux qui ont commencé. Tenons tous la barre ! Et voguons sur la vie !