( 30 novembre, 2016 )

Ces distinctions qui nous veulent du bien

Il y a les grands concours, ceux qui inspirent le respect le concours Lépine, le prix Nobel, et puis il y a les autres, ceux comme la Légion d’Honneur qui aujourd’hui me laisse bien perplexe, ces prix témoignant des bouleversements technologiques et des grands noms ayant oeuvré pour la France, sont aujourd’hui, principalement accès sur les mutations sociales, les compétitions économiques et bien entendu les grands sportifs. Quand on voit leur salaire, méritent-ils cet emblème ?
Quant aux distinctions littéraires, mon admiration n’allait qu’au Prix Nobel de Littérature, fondé en 1901. Ce prix prestigieux était destiné aux écrivains ayant rendu de grands services à l’humanité. Sa valeur est-elle toujours identique ?
On ne peut que saluer la remise de ce prix cette année à Dylan qui a vraiment sorti ses mots comme s’il dessinait sa poésie, peignant des paysages, mais c’est certain qu’ils sont si nombreux que l’on peut s’interroger, pourquoi un seul ?
Un jury reste un nombre d’individus choisis, pas toujours au hasard, souvent par pur copinage, pour mettre le poulain sur un piédestal, pour mettre en avant le nom des grandes éditions. Et la qualité du livre dans tout cela ? Et je ne parle même pas des prix distribués depuis Octobre, prix dont le choix laisse souvent perplexe, n’offrant aucune chance à un livre de l’ombre, un indé ou à un roman édité dans une petite maison, en dehors de « bonne relation ». Le pouvoir de l’argent, une fois encore, s’affiche sur le devant de la scène. Cela me rend bien triste. Quand je pense à ces manuscrits qui s’entassent souvent dans des éditions en attente d’être lus, validés ou pire publiés, ces contrats parfois signés qui trainent dans un coin et ne seront réalisés que des mois voire des années, comment une distinction pourra-t-elle être possible ?
Je souris doucement, ayant aussi bien été jury que dans l’ombre de concours scolaires, ayant juste envie d’essuyer d’un doigt une larme, avant de souffler, de dire et redire que croire en soi reste le plus important, et  lisez des livres, c’est ce qui compte, et non la banderole sur le bouquin …

( 29 novembre, 2016 )

Lorsqu’il n’y a plus d’espoir …

Lorsqu’il n’y a plus d’espoir, relève-toi ! Telle une bulle de savon, il suffit de souffler et des dizaines de nouvelles bulles vont prendre vie pour s’envoler dans les airs. Quand l’espoir vient à manquer, il faut retrouver une raison, minuscule, toute petite, illusoire peut-être, mais il faut trouver quelque chose. Ne plus croire en l’espoir est une manière de creuser sa propre tombe. Lorsque l’on tombe en souffrance, l’avenir semble sombre, triste, sans issue. Il est important de toujours se souvenir que l’on est en vie, que le sablier du temps continuera de filer que nous soyons cloitrés dans notre angoisse ou que nous choisissions de faire éclater les barrières. Comme je l’ai souvent dit sur ce blog, je crois aux synchronisations de vie, à ces hasards qui n’en sont pas vraiment, à ces futurs qui vont mettre sur notre route une personne qui par son sourire, son amour ou simplement ses mots, nous offrira un nouvel espoir possible. Avec les années, j’ai découvert que notre mode de pensées était unique, nous permettant de façonner notre vie. Ma mère me disait toujours que notre pensée est créatrice. Bien sûr, elle ne pourra interférer sur la vie d’autrui, mais elle pourra nous offrir une vraie motivation. Croire en ses propres rêves, c’est un peu comme croquer dans un morceau de Lune. L’espoir est une mélodie qui nous incite à nous dire que rien n’est perdu, que tout va mal, mais qu’un jour, derrière ces fichus nuages noirs, il y a ce ciel bleu et ce soleil toujours présent.  L’espoir, c’est se dire que l’on n’a pas tout raté, que ça valait la peine de les vivre toutes ces années, que l’on s’est trompé, peut-être ou pas, peu importe, que surtout nous sommes toujours debout. L’espoir, c’est se dire que cette lueur que j’ai vue un jour briller dans tes yeux était vraie, que cette connivence existait, et même si la pluie a effacé les mots écrits à la craie, l’espoir c’est pouvoir te dire une dernière fois : « Ne t’inquiète pas ! Je ne t’en veux pas, je sais. »

( 28 novembre, 2016 )

Les petites bulles de bonheur

Après un we haut en couleur politique où on voit les individus de tous bords s’entre déchirer, ma plume s’agite, tortillant ses mots dans tous les sens avec des envies de prendre de nouvelles couleurs, du rose, du violet, du turquoise, afin de tracer juste le mot « stop ! ». Arrêtez de gribouiller du noir, du rouge, tachant la toile de tristesse ou de révolte. Regardez-moi, je prends un stylo rose, je vais écrire avec seulement des mots qui font du bien : amour, amitié, bonheur, paix, désir, plaisir.
Avec mon stylo mauve, je vais tracer des actes qui font du bien : aider, partager, échanger, s’enlacer. Puis avec le turquoise, je me dessine des bulles de bonheur : je partage mes mots avec amour, j’enlace la personne que j’aime avec désir.
Je m’inonde de ces petites bulles de bonheur que j’attrape dans mes mains, que je caresse avec passion, que serre contre moi pour ne pas qu’elles m’échappent.
Le monde peut se peindre en gris et noir, il peut s’entourer de fumées nauséabondes, il peut se draper d’un manteau d’intégrité, nous qui sommes capables de créer ces petites bulles de bonheur, n’y renonçons jamais et surtout n’hésitons pas à partager ces instants magiques, ces petits bonheurs.

( 27 novembre, 2016 )

La sagesse

La sagesse vient avec l’âge, c’est ce que l’on m’a toujours dit, tout comme c’est l’élément qui apporte le bonheur, le vrai. Alors, je m’interroge, souvent, que veut dire le mot « sage » ? Est-ce le fait de se ranger dans le moule, d’obéir à l’autorité, de courber l’échine, de dire « oui » à tout ?
Lorsque j’avais dix-huit ans, en bac philo, je me souviens que mon prof ne cessait de dire qu’être philosophe, c’est être amoureux de la sagesse.
Suis-je philosophe ? Je pense surtout que je suis une artiste avec mon grain de folie, de celles qui visent la lune sans la toucher, qui surfent sur les nuages, qui s’approchent du soleil sans peur de se brûler.
La sagesse, la vraie, je ne la connais pas. Elle m’ennuie. J’aime danser en équilibre sur le fil de la vie, assumer mes idées, mes envies, mes désirs.
Je revendique ma sagesse, le droit de vivre d’espoir même si le concept même de la sagesse implique de s’éloigner de l’illusion, de vivre pleinement le présent à fond.
« La sagesse consiste à ne plus vouloir transformer les gens en ce qu’ils ne sont pas, mais à accepter ce qu’ils sont et à comprendre leur expérience de vie. » Fun Chang
Cette citation est peut-être certainement la clé de la vraie sagesse. Rester « soi », sans porter de masque, et surtout accepter l’autre avec ses failles, ses différences, ses cassures, ses blessures et apprendre, toujours apprendre de leurs expériences.
Au final, peut-être que je commence, enfin, à être un tout petit peu sage ? Et vous ?

( 27 novembre, 2016 )

La vague

En cette période électorale, un livre, un coup de poing ! Ce roman de Tod Trasser est une vraie révélation.
« Pour faire comprendre les mécanismes du nazisme à ses élèves, Ben Ross, professeur d’Histoire, crée un mouvement expérimental au slogan fort :  » La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l’Action.  » En l’espace de quelques jours, l’atmosphère du paisible lycée californien se transforme en microcosme totalitaire : avec une docilité effrayante, les élèves abandonnent leur libre arbitre pour répondre aux ordres de leur nouveau leader.
Quel choc pourra être assez violent pour réveiller leurs consciences et mettre fin à la démonstration ? »

Mon fils avait cet ouvrage à lire pour son programme scolaire et j’ai eu envie de voir si cet ouvrage était à la hauteur de ses critiques. Scotchée par la lecture même si côté littéraire, c’est un roman avec un vocabulaire simple,  je me suis ensuite visionnée le film « La vague », une fort belle adaptation du livre avec une intrigue qui se tient. Je ne suis absolument pas étonnée que ce best-seller soit devenu un manuel d’Histoire en Allemagne.
Basé sur une expérience vécue, mettant en avant un concept  » La Force par la discipline ou comment faire une classe unie ? », on ne sort pas indemne de ce plongeon.
« Croire en la vague, c’est croire en un idéal. »
Fascinant, dérangeant, flippant. Un roman fort pour montrer comment le nazisme a pu en quelques mois s’installer, un film qui fait peur, un film qui montre que tout peut recommencer, un jour, en quelques jours. Un film à voir en cette période électorale.

 

 

( 27 novembre, 2016 )

La frustration en amour est-elle toujours néfaste ?

Question pernicieuse qu’un de mes lecteurs m’a récemment posée. Qui n’a pas déjà ressenti ce sentiment qu’est la frustration dans la vie de tous les jours ? J’ai déjà cité l’exemple du dernier gâteau dont on salive par avance et qui nous passe sous le nez, juste au moment où c’est notre tour de commander, le téléphone qui ne capte pas, comme par hasard, le jour où on attend l’appel, celui dont on rêve, celui qui doit changer notre vie. Tous ces actes manqués qui nous font nous sentir misérables, nous plongeant dans cette émotion intense, violente, douloureuse qu’est la frustration. Pour certaines personnes, cette dernière peut conduire à des actes défiants la raison , jalousie, médisance, calomnies, même des années plus tard. Ce sont des sentiments terribles pouvant tout détruire, l’entretien d’embauche qui aura mal tourné simplement parce que le recruteur avait un à priori par rapport à l’âge ou au look, la femme qui tentera, en vain, d’avoir un enfant, diaboliquement jalouse de sa meilleure amie mère, elle, de plusieurs bambins.
En amour, la frustration pourra s’avérer terriblement néfaste si elle flirte avec le désir. Rien n’est pire que de vouloir désespérément une personne qui ne nous désire pas. Le désir est une émotion qui ne doit pas être montré du doigt. C’est important de savoir désirer, d’être désirer, surtout si le sentiment amoureux s’invite. Seulement la vie a ses propres lois et empêche souvent les gens de céder à leurs désirs, et c’est cette barrière qui amorcera en sourdine une frustration.
Cette frustration existe partout, dans les coups de foudre, dans les premiers émois et même au sein des couples institutionnalisés, pris par leur travail, leurs activités, leurs amis, oubliant « l’autre », ses désirs, ses envies. Le fantasme alors va trouver une porte ouverte et rajouter une couche.
On se heurte alors à und frustration amoureuse avec une résonance négative. L’amour ne devrait pourtant jamais être synonyme de frustration.
Je vais certainement choquer les âmes puritaines, mais pour bien aimer, il faut savoir aimer tous les hommes ou toutes les femmes, et non juste un stéréotype imposé. Un homme ( j’aurais pu choisir une femme, mais le masculin l’emporte en littérature) qui regarde négativement une femme, la trouvant grosse, peu excitante, développe une image négative de toutes les femmes entrainant une frustration de ces dernières.
Il faut ressentir de l’émerveillement à tomber amoureux, car c’est la plus belle chose qui existe, qui ne se choisit pas, qui « est » tout simplement et même si la frustration est un passage obligé dans une vie, nécessaire parfois même, savoir l’analyser aura un impact positif sur la vie. Être capable d’attendre, de prendre du recul, de concevoir l’improbable, apportera une touche d’espoir. Si nous dessinons la frustration comme un outil utile, et non comme une plaie, elle deviendra le pinceau nous autorisant à percevoir nos propres limites, à lâcher prise avec le quotidien, car nous ne pouvons pas tout contrôler, ni notre désir ni notre amour et surtout pas celui de l’autre. Il est donc primordial, indispensable, vital de cultiver la pensée positive, de s’accrocher à cette idée que l’échec n’est en fait qu’une réalité, un passage obligé que tout le monde rencontre à un moment de sa vie. On peut toujours se relever et changer la donne, tendre la main, communiquer, accepter de regarder l’autre autrement, cesser de stigmatiser les défauts pour n’en dessiner que les qualités. Nul ne devrait vivre longtemps dans la frustration, nul ne devrait renoncer au désir, au plaisir. La vie est comme une partition de musique où des notes se jouent, à chacun de savoir les faire chanter avec amour et passion.

( 26 novembre, 2016 )

Où est la Culture ?

Ces guerres internes dans le milieu littéraire, ces égos surdimentionnés de certains auteurs qui ne supportent pas la compétition, ce combat perpétuel entre les indés et les autres, quelle foutaise ! Il est temps de secouer le cocotier et de faire retomber un peu toutes ces idées. La culture est plurielle et appartient à tous. Dévoreuse de livres, je ne supporte plus cette mentalité raccourcie. J’aime le dire, le clamer, je lis de TOUT aussi bien des romans publiés dans de grosses éditions, des valeurs dites sûres, des romans sortis de l’ombre dans des petites éditions et d’autres  » des indés », et je fais régulièrement des découvertes formidables. Que serait ce monde des mots sans de nouvelles plumes ? Trop de personnes ont aujourd’hui « la grosse tête », se gargarisant d’être une vraie plume simplement parce qu’ils ont publié chez Albin ou chez Grasset. Je vais vous avouer un secret, j’ai lu de vrais navets aussi chez ces éditeurs. Eh oui ! Rien ne garantit un best-seller de nos jours.
J’ai envie de dire aux éditeurs de tout va, aux lecteurs du monde entier, choisissez un livre pour sa vraie valeur, pour le sentir vibrer, et non simplement pour le vendre, cessez de jouer cette « guèguère » infantile entre auto édités, édités, célèbres ou non.
On se croirait presque sur une scène politique digne d’un grand Guignol.
La culture est quelque chose de magique qu’il faut apprécier, s’en délecter.
J’aime les livres, et contrairement à tous ceux qui tranchent sans vraiment savoir, sans avoir lu de tout, de tous les genres, il y a de vraies perles cachées, et on les trouve de plus en plus rarement dans les grands noms de ce monde. Vous voulez une preuve, lisez-moi, ahahah, et croyez-moi, même si vous n’aimez pas, je ne vous en voudrais pas ! Mais surtout, surtout, lisez de tout !

Bonne lecture à tous ce we :)

( 25 novembre, 2016 )

Les générations actuelles

Amusant, ne trouvez-vous pas, ces appellations concernant les nouvelles générations ? La génération Y, la génération Z, et nous, ceux d’avant, quelle génération sommes-nous ?
Le génération Y ( née entre 1980 et 1990) est celle qui va avoir eu au moins deux changements dans sa vie.
Extrait du Monde : »Allergiques à la hiérarchie, soucieux de préserver leur temps libre et d’entreprendre, les jeunes nés entre 1980 et 1997 voient les entreprises s’adapter à leurs envies. Et non le contraire. »
La génération Z sera celle de l’avenir, Snapchat, Facebook, ne communiquant que par sms ou Instagram. Ce sont les jeunes qui ont vécu la crise, la violence, le terrorisme. Ce sont des gosses qui rêvent de créer leurs blogs, leurs chaines Youtube, leurs entreprises. C’est une génération qui n’est pas égoïste, souhaitant créer, inventer.
Au final, peu importe leur nom, ils existent, sont et restent l’avenir de notre société.
Soyons juste dans l’ombre pour les aider à se réaliser et à évoluer positivement vers un monde, je l’espère, meilleur que le nôtre

( 24 novembre, 2016 )

La solitude et l’écriture

Suite à un passionnant débat sur un groupe littéraire, je pose ma plume, seule, pour réfléchir rapidement. Pour moi, le départ d’un acte d’écriture se fait dans une solitude absolue, parce que j’ai besoin de silence pour sentir les mots glisser. Après chacun est différent, celui qui tient la plume aura ses propres raisons pour remplir des lignes, et même si les autres, indirectement interfèrent, il reste, seul, une plume.
Le seul acte d’écriture où d’autres vont jouer avec les mots à la place de l’écrivain sera celui imposé à l’école ou dans des ateliers d’écriture, jeux d’écriture amusants pour ces derniers, mais que j’ai toujours trouvé frustrants. Peut-être est-ce un peu narcissique, mais je déteste que l’on touche à mes pensées, à mes phrases. Changer un mot, c’est comme toucher à l’essence du manuscrit. Lorsque l’on débute, c’est un parcours obligé surtout dans une maison d’édition, et j’ai vu mes mots transformées pour mon premier Carla. Ce fut la seule fois, l’unique roman, ayant depuis interdit qu’une seule ligne soit modifiée. J’ai pour cette même raison refusé deux contrats dans de grosses éditions. Être libre n’a pas de prix, et dans notre époque compliquée, se retrouver avec un livre publié à notre nom où plus rien n’est d’origine m’horripile (et c’est pourtant plus fréquent qu’on le pense)
Où est alors la satisfaction de publier si le manuscrit n’a plus sa saveur d’origine ?

Pour revenir au débat initial, est-ce un acte solitaire dans sa globalité ? C’est variable, je pense, selon les sujets, les moments et ce que l’on met sous le mot « écriture ».
Sont-ce les premiers jets ? Les relectures ?

Lorsque j’ai écrit Rouge, j’ai déjà raconté cette anecdote, ce fut au départ une histoire romantique, style Harlequin. J’étais en vacances, c’était l’été et puis le début de textes s’étant volatilisé. J’ai mis des mois à me relancer, poussée par un collègue qui m’a incitée à écrire un roman policier. Ce premier livre n’était qu’un brouillon sans aucune intention d’être lu, juste un amusement. La suite veut que trois ans après, je publierai en 2017 mon dixième roman. Un joli parcours dont je suis fière, ayant ensuite vogué seule. Il n’en demeure pas moins que mes bêtas lecteurs restent mes béquilles sans qui je ne pourrais jamais progresser.
Solitaire ou non, l’écriture reste une des plus belles façons de communiquer avec son prochain et d’offrir à des potentiels lecteurs un petit moment d’évasion.
La lecture reste souvent, ensuite, un acte solitaire, pour moi, mais quel plaisir !

( 23 novembre, 2016 )

Faut-il se ressembler pour vivre en couple ?

Question dont la réponse s’avère difficile. Les opposés s’attirent, dit-on, mais est-ce suffisant pour arriver à se supporter des années ? À l’inverse, jouons l’avocat du diable, peut-on réellement vivre heureux en cohabitant avec son clone ?
Beaucoup de rencontres ne sont que le fruit du hasard, souvent né d’un manque, d’une carence ou d’un besoin d’oublier un ancien amour. Pour arriver à leurs fins, les personnes vont se fondre dans le désir de l’autre, montrer une face, celle que l’autre attend. Ce type d’attitude conduira inéluctablement à un échec. Ce sera la femme forte, en apparence, dont la fragilité n’apparaitra que dans l’intimité, l’homme ne supportant pas l’opposition, le timide se révélant un despote sexuel. Nous avons tous des milliers d’exemples en tête.
Être en couple, c’est être complice, et cette complicité ne se commande pas, elle existe spontanément ou pas. Sa dérive peut-être de tellement connaître l’autre que plus aucune surprise n’existe. Le couple se dessine alors parfaitement, sans faille.
J’aime beaucoup décrire ce type de couples dans mes romans, car il s’avère être le plus courant. L’amour passion qui va se transformer au fil des ans en un amour sécurisant, paisible là où la faille peut surgir, celle liée à l’ennui, là où alors tout peut arriver, simplement parce qu’une rencontre, différente, tel un minuscule grain de sable, se profilera.
Longtemps, j’ai admiré les couples fonctionnant comme des âmes-soeurs où jamais le ton ne montait, où chacun terminait la phrase de l’autre, riant des mêmes blagues. Ils semblaient tellement parfaits, ne ressentant pas de jalousie, pas de peur. Et puis, je me suis aperçue que ces couples n’étaient que des doubles, que ce côté fusionnel ne convenait qu’à une des deux personnes, qu’ils finissaient par n’être plus « eux », mais ce que l’on attendait d’eux.
Cela recadre les choses. C’est important, bien sûr, d’avoir des goûts semblables, des rêves identiques, des désirs aussi bien amicaux que sexuels similaires, mais il est primordial que chacun garde son identité, son jardin secret, son « moi profond ».
Les extrêmes peuvent s’attirer, mais ne pourront pas toujours être heureux sur la durée.
Une « cocconning peut-elle être heureuse avec un oiseau de nuit passant ses soirées dans les bars ? Je sais que c’est très à la mode, les vacances où chaque part de son côté. Pour vivre ainsi, il faut deux partenaires avec ce même besoin. Est-ce vraiment toujours le cas ? Si l’un d’eux se sent lésé, le couple deviendra rapidement bancal et la frustration naitra.

En résumé, il ne suffit pas de tomber amoureux, d’aimer passionnément pour réussir un couple, il faut beaucoup plus que cela. Se souvenir peut-être simplement que ce qui importe est la façon dont nous appréhendons la réalité, ce qui est vraiment réel et non ce que nous espérons qu’il puisse être. Lorsque nous avons compris qu’un couple fonctionne sur cette réalité, rien ne semble impossible et il appartient alors à chacun d’inventer un avenir possible, de se concocter quelques moments de bonheur, et on s’aperçoit que ce n’est pas si difficile au final.

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