« Rien ne va, je ne suis jamais bien, tout le monde va mal avec cette maladie, j’ai peur, on parle de morts » me disait dernièrement une lectrice. Que cette personne se rassure, les gens qui sont sur les groupes FB sont souvent là quand ils vont mal puis on ne les revoit plus. Cela ne veut pas dire qu’ils sont totalement guéris, mais juste qu’ils vont un peu mieux. Et c’est tant mieux ! Dédramatiser pour agir, dédramatiser sans négativisme, dédramatiser ne veut pas dire « ne rien dire ».
Une maladie auto-immune comme Hashimoto est compliquée. Rappelons que cette maladie n’a aucun traitement, ce qui reste toujours incompris par beaucoup qui mélangent les traitements pour réguler une hypothyroïdie.
La maladie d’Hashimoto tout comme sa cousine Basedow sont des maladies causées par une réponse immunitaire que l’organisme dirige vers un organe plutôt que contre les microbes de l’organisme. Les anticorps vont donc s’attaquer dans ce cas précis à la glande thyroïdienne et créer une inflammation plus ou moins importante selon les personnes.
En théorie Hashimoto ne va s’attaquer qu’à un seul organe, mais il pourra, dans certains cas, s’associer à d’autres maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, diabète etc
La thyroide peroxydase dite TPO est un enzyme qui permet à l’iode de s’assimiler à la thyroglobuline une protéine essentielle à la production des hormones thyroïdiennes.
La TPO est stimulée par la TSH et on se doute que si la thyroide se dérègle à cause d’une défaillance du système auto-immunitaire, tout est perturbé.
Comment va-t-on diagnostiquer une maladie d’Hashimoto ?
Cela ne se voit pas sur le visage ni sur la TSH comme beaucoup le pensent. Ce n’est pas parce que l’on a une TSH qui explose les plafonds que l’on est Hashimoto. Il faut donc expressément demander un test en laboratoire, prescrit par le médecin si on veut être remboursé. Hashimoto va mettre en présence dans le sang un nombre important d’anticorps antithyroïdiens ( les anti-TPO) Rt les anti-thyroglobulines.
Une fois le verdict tombé, pas de retour ( sauf exceptions, il y en a toujours) en arrière. Hashimoto et ses anticorps ne vont pas disparaître. Ils peuvent parfois diminuer, tout dépend de la destruction amorcée.
Certains malades sont effrayé en lisant le nombre d’anticorps sur leur prise de sang , qu’elles se rassurent ! J’en avais personnellement 6000 !!! Je n’en suis pas morte pour autant.
Diagnostiqué, on ne meurt que rarement de cette maladie. Ce qui ne veut pas dire que c’est un cadeau ! C’est une maladie sournoise qui peut-être par moment une vraie plaie.
Posséder des anticorps ne veut pas non plus systématiquement dire que l’on a une maladie thyroïdienne. Par chance, certains malades n’auront aucun signe secondaire, jamais, d’autres ne s’en débarrasseront que par vagues.
Le point noir ? La fatigue chronique contre laquelle on ne peut rien sauf d’habituer. On peut se bourrer de compléments en tous genres, si les anticorps ont décidé de se réveiller, rien n’y fera. Les troubles de la mémoire qui restent handicapants quand on travaille et beaucoup d’autres.
Épuisant ? Oui, pour de nombreux malades c’est une maladie que l’on porte tel un sac à dos sur les épaules et que parfois on oublie pour y revenir à d’autres moments.
De nombreux malades atteints de fibromyalgie découvrent de plus en plus souvent qu’ils sont aussi Hashimoto.
Maladie du siècle ? Certainement !
Nous sommes envahis par les perturbateurs endocriniens, par une vie où on court tout le temps, par l’agressivité ambiante. Notre corps n’a aucun moyen de dire stop sauf en réagissant.
Hashimoto n’est pas mortel mais il pose le patient dans une case à risque.
Hashimoto dérègle le métabolisme et spécialement les lipides. En hypothyroïdie, le cholestérol va grimper en particulier le LDL ainsi que les triglycérides.
Avant de prendre un médicament pour le cholestérol, plutôt penser à stabiliser cette thyroide. Hashimoto n’est pas mortel, mais le risque de crise cardiaque est important.
D’où la nécessité d’être bien diagnostiqué, à temps.
Je terminerai par une question récurrente sur le « pourquoi » de ces maladies auto-immunes. Il faut cesser de penser que ce sont des maladies héréditaires ! C’est déjà un facteur d’angoisse, donc si en plus on rajoute un facteur héréditaire, où va-t-on !
Il n’y a aucune preuve dans ce domaine, même les éminents chercheurs n’arrêtent pas de se contredire. Un terrain ? Peut-être, Tchernobyl n’a épargné personne même si « le nuage a contourné la France » !!!! Le facteur qui revient le plus reste le stress, les chocs, les deuils, les drames de la vie comme si le corps refusait ce qui lui arrive. Pour d’autres, il s’agirait « d’infections » mais là encore, rien n’a été prouvé, de lien avec l’intestin. Ensuite la cause hormonale, les grossesses, la ménopause, mais cela n’explique pas pour les autres.
Que de questions sans réponse ! Pourquoi si peu de chercheurs se penchent-ils sur ce problème ? Pourquoi au vu de l’augmentation constante du nombre de malades en particulier d’enfants ne se pose-t-on pas les vraies questions ? Dédramatiser une maladie par sa reconnaissance me semble importante. Est-ce que nous y arriverons un jour ?