« Yakemoiquibosse ! »
Voilà le point faible de notre société, cette suffisance souvent relayée par les infos, biologiquement programmés pour l’égoïsme, le « Yakemoiquibosse ! ».
Même en retraite, j’entends encore ce type de discours dans le milieu relationnel ( ben oui, y’a des jaloux qui voudraient bien, mais Macron leur a coupé l’herbe sous le pied), dans le monde également éditorial où pourtant je ne navigue que par pur plaisir.
« Yakemoiquibosse ! », que je l’ai entendu lorsque j’étais enseignante jusqu’à en avoir des boutons ! « Ah ! Ces enseignants qui ne fichent rien ! ». Tous ces égocentriques qui narguent cette profession pourtant indispensable pour former la société de demain. Non, les enseignants ne sont pas des fumistes, ils n’ont aucune heure supplémentaire payée comme beaucoup d’autres professions, ils subissent au quotidien un stress effroyable généré par le bruit, l’agressivité des parents, la pression de la hiérarchie, les réformes qui changent tout le temps, les recherches à faire hors des heures d’ouverture de l’école, et je ne parle même pas des multiples réunions qui ne servent à rien, des animations pédagogiques qui n’ont pas vraiment une utilité.
Je garderai toujours un profond respect pour ceux qui permettent de penser à la génération de demain.
« Yakemoiquibosse ! » : Non ! Il n’y a pas que toi qui bosses parce que tu cries plus fort que les autres, parce que tu t’es mis sur le front une étiquette « chef », parce que simplement, tu te penses meilleur que les autres. Alors, regarde un peu autour de toi ! Pour que le monde puisse tourner, c’est que tu n’es pas seul à bosser.
Toi le big boss, tu ne serais rien sans tes employés qui font tourner ta boîte, toi l’éditeur, tu n’existerais pas sans la plume qui a fait ce livre, toi le grand chirurgien, tu n’existes que parce que autour de toi, il y a des infirmiers, des anesthésistes …
« Yakemoiquibosse ! » : Non ! « YAKENOUSQUIBOSSONSENSEMBLE ! »
Qu’on se le dise !