( 6 novembre, 2019 )

« Yakemoiquibosse ! »

Voilà le point faible de notre société, cette suffisance souvent relayée par les infos, biologiquement programmés pour l’égoïsme, le « Yakemoiquibosse ! ».

Même en retraite, j’entends encore ce type de discours dans le milieu relationnel ( ben oui, y’a des jaloux qui voudraient  bien, mais Macron leur a coupé l’herbe sous le pied),  dans le monde également éditorial où pourtant je ne navigue que par pur plaisir.

« Yakemoiquibosse ! », que je l’ai entendu lorsque j’étais enseignante jusqu’à en avoir des boutons ! « Ah ! Ces enseignants qui ne fichent rien ! ». Tous ces égocentriques qui narguent cette profession  pourtant indispensable pour former la société de demain. Non, les enseignants ne sont pas des fumistes, ils n’ont aucune heure supplémentaire payée comme beaucoup d’autres professions, ils subissent au quotidien un stress effroyable généré par le bruit, l’agressivité des parents, la pression de la hiérarchie, les réformes qui changent tout le temps, les recherches à faire hors des heures d’ouverture de l’école, et je ne parle même pas des multiples réunions qui ne servent à rien, des animations pédagogiques qui n’ont pas vraiment une utilité.

Je garderai toujours un profond respect pour ceux qui permettent de penser à la génération de demain.

« Yakemoiquibosse ! » : Non ! Il n’y a pas que toi qui bosses parce que tu cries plus fort que les autres, parce que tu t’es mis sur le front une étiquette « chef », parce que simplement, tu te penses meilleur que les autres. Alors, regarde un peu autour de toi ! Pour que le monde puisse tourner, c’est que tu n’es pas seul à bosser.

Toi le big boss, tu ne serais rien sans tes employés qui font tourner ta boîte, toi l’éditeur, tu n’existerais pas sans la plume qui a fait ce livre, toi le grand chirurgien, tu n’existes que parce que autour de toi, il y a des infirmiers, des anesthésistes …

« Yakemoiquibosse ! » : Non ! « YAKENOUSQUIBOSSONSENSEMBLE ! »

Qu’on se le dise !

 

65C4FEE7-BAA2-4B16-855C-7AEB9A743EF5

( 5 novembre, 2019 )

Le doute, ce doute …

Quel auteur, quel artiste, ne se trouve pas régulièrement sujet au doute ? Cette désagréable sensation de ne pas avoir été jusqu’au bout, d’avoir raté ou d’être passé à côté. Le doute est un véritable poison qui peut emporter la personne la plus adorable dans des eaux sombres proches des abîmes. Même s’il est normal de douter, avec parcimonie, il est anormal de toujours douter, car ainsi on se met des chaînes qui entravent notre vie et dans l’art notre création.

Le doute est un manque de confiance en soi et certains s’en servent pour prendre le pouvoir. Je pense à ceux qui régulièrement dans le monde du livre vont démolir un roman avant même de l’avoir lu, juste sur une supposition aléatoire ou un titre pas assez alléchant. J’en ai rencontré des petits auteurs démoralisés simplement parce que leurs écrits avaient été qualifiés de « nuls », un mot qui me hérisse au plus haut point n’ayant jamais supporté en tant qu’enseignante que l’on pose cette étiquette à un gamin.

Alors le doute s’infiltre. Si je suis nul, pourquoi écrire ? L’autre a gagné !

J’en ai vu des langues de vipères sur les réseaux sociaux détruire des graines de génies simplement parce qu’eux n’avaient pas été capables de trouver « l’idée », des chroniqueurs affiliés à une maison d’édition prête à démolir le nouveau talent qui pourrait faire de l’ombre.

Heureusement, la majorité des personnes n’agissent pas ainsi et font tout pour que le doute ne s’installe pas.

Honte à ceux qui par un mot, un geste, volontairement induisent au doute. C’est un geste assassin !

Tout travail et toute oeuvre, que ce soit art ou d’écriture, ne doivent pas être totalement dénigrés. On a le droit de ne pas aimer. On n’a pas le droit de détruire les rêves des autres, juste celui de conseiller positivement.

 

E4E526E7-3F59-41B5-BDFB-108006F3605D

( 4 novembre, 2019 )

Écrire, pourquoi ?

Toujours la même question qui revient dans toutes les bouches : pourquoi écrire à une époque où dire est bien plus facile, où les chaînes youtube se multiplient ?

J’ai toujours écrit, avec un crayon puis maintenant sur une tablette, un besoin de faire sortir les mots. Je n’ose imaginer la tête de mes enfants ou petits-enfants à ma mort en découvrant la montagne de boîtes remplies de carnets. Je ne les relis jamais. Le passé doit rester où il est, mais je ne peux me résoudre à les jeter. Quelle ambiguïté !

Les mots doivent sortir par moment avec douceur, tendresse ou violence. Je ne peux les retenir même si j’essaie. Ils claquent sur le support blanc comme si je ne les maîtrisais plus. Ils sont. Mon plus gros défaut est de n’avoir pas de but à ces jeux de phrases. Une fois sur le papier, leur destin m’indiffère, car je suis déjà passée à la suite. J’écris par pur besoin, par pur plaisir, sans intention, sans objectif ni objectivité, simplement pour peut-être garder la sensation qu’un lecteur sur eux va se poser ou simplement se raccrocher.

Tout comme je peins sur la toile, la vie, je laisse sur une feuille des mots. L’un ou l’autre, en alternance, sans souffrance, lorsque l’envie s’invite.

L’expérience m’a appris qu’il ne faut jamais se forcer, que la vie n’est pas un conte de fées, mais que les mots peuvent transformer une citrouille en carrosse.

L’important est de toujours rester fidèle à ses idées, à ses choix, en conservant cette merveilleuse liberté qui nous est encore accordé, celle de s’interroger : écrire, pourquoi ?

 

3B7572AE-D7BA-4BFE-AB0A-EF8CE3A631A4

( 3 novembre, 2019 )

À toi …

À toi,

Tu t’es éclipsée par la grande porte qui derrière toi s’est claquée, toi ma petite-soeur, complice de toute mon enfance. Tu t’es envolée laissant derrière toi un vide que nul ne pourra ignorer. J’étais l’aînée. Une fois encore, c’est régulier dans notre famille, tu es partie avant moi. Fichue de maladie qui t’a détruit la vie et la santé, alcool que je maudis. Si vite après maman, j’ai bien du mal à réaliser que mon arbre sacré, celui de mon enfance soit en train de sombrer. Je suis sa dernière branche. Une branche que la vie a bien abîmée.

Heureusement mes racines ont formé un nouveau chêne où la vie, elle, continue de faire un pied de nez, et je suis certaine que de ton arbre à toi, que tu avais créé, un jour ta fille y déposera un joli bébé, afin que de par l’éternité, cette vie que tu as traversée, pas toujours facile, pas toujours gaie, continue tout de même par ton souvenir à danser.

Parce qu’un jour tu fus, parce qu’un jour nous fûmes soeurs et complices, toi et moi à jamais …

 

4F79C79C-77B2-4CFF-8294-F64EEC88F187

 

 

7AAD238A-AF99-4587-976F-555236C0D845

 

J’étais avec Corinne, tu nous regardais toi la plus petite avec espièglerie

97FF91C8-A59A-4993-9D1B-C738FF69CBFD

( 3 novembre, 2019 )

L’arrogance du pouvoir.

Fichtre, comme aurait dit mon grand-père dont c’était une des expressions favorites, Dieu que ce monde est arrogant ! Avez-vous constaté que si vous commettez le sacrilège suprême de contrarier une personne, cette dernière va vous en tenir rigueur des siècles ! J’ai beaucoup de mal à me fondre dans un tel moule. Peut-être parce que ma vie est tellement remplie que je n’ai nullement le temps de m’attarder sur des futilités. C’est vrai que je suis peut-être un peu trop piquante parfois, mais je déteste la langue de bois, et j’ai toujours opté pour l’honnêteté plutôt que les ronds de jambes destinés à combler ce besoin de pouvoir que certains revendiquent. Les revanchards m’ont toujours fait sourire. Ils se pensent importants parce qu’ils vous ont snobés ou simplement fait comprendre que vous n’existez plus pour eux, mais une telle attitude montre à quel point ils sont malheureux. Vous n’êtes qu’un simple objet entre leurs mains, un jouet qu’ils ont choisi de broyer, ils analysent vos actes avec leur propre façon de penser, sans jamais se remettre en question. Des arrogants vous en rencontrerez partout, et plus la profession est importante, plus l’arrogance le sera aussi. Ils sont perchés sur une chaise qui pourtant reste en équilibre, car le pouvoir, c’est comme la vie, il suffit d’un grand coup de vent pour que tout chancelle, et alors l’arrogant pourra tout simplement se retrouver à terre ! Je n’ose imaginer la tête qu’il fera lorsque ceux qu’il a dédaigné le regarderont tomber si bas !

 

3F247452-FC87-44EC-AB3A-069634ECE05A

( 2 novembre, 2019 )

Comment va ta vie avec Hashimoto ?

 

Combien de fois vous êtes-vous trouvé face à quelqu’un qui va juste vous demander comment vous allez ? Vous avez envie de crier, de hurler, parce que non, cela ne va pas, mais pas du tout ! Seulement, l’autre ne s’est pas arrêté, il n’a même pas daigné écouter votre réponse. Parce que un malade atteint de dysfonctionnements thyroïdiens n’a pas une sale tête. L’avantage (si j’ose dire) de ces dysfonctionnement, c’est qu’en hypothyroïdie, on prend du poids, donc on semble en forme ! Ne disait-on pas au siècle dernier qu’on avait « bonne mine » lorsque l’on avait les joues bien rebondies ?

Nous sommes fin 2019 et rien ne bouge. Je me bats contre cette maladie depuis 2013, j’en ai fait mon combat depuis 2014. Cinq ans après, rien n’a changé ! Les remarques fusent envers certaines adhérentes sur leur lieu de travail ou dans leur propre famille.

Des familles continuent à être brisées parce que les humeurs sont variables. Une personne non stabilisée, pourra souvent avoir des problèmes de communication : décisions trop rapides, prises sur un coup de tête, agressivité, mauvaise humeur, paranoïa. Des facteurs invisibles, mais bien réels pour l’entourage.

Le commun des mortels reste totalement intolérant envers les maladies invisibles.

Vous êtes fatigués ? On vous rétorquera que tout le monde est fatigué et qu’il suffit de prendre des vitamines !

Vous prenez des kilos ? On va vous dire de moins manger et de faire un régime.

Vous perdez vos cheveux ? Pff ! Que d’histoires pour juste quelques poignées de cheveux qui tombent.

Vous êtes déprimés ? Allez voir un psy ou prenez un antidépresseur !

Et cette peau qui sèche, qui se ride, qui est fripée ! Tu vieillis, vous dit-on ? Oui, mais bon, à trente ans, ça craint !

Voilà tous les raccourcis faciles que vous allez entendre ou avez déjà entendu ! Et encore, ce sont les plus gentilles remarques.

Alors non, la maladie est invisible, elle ne se voit pas, mais elle existe et elle existe vraiment parce que tout se passe à l’intérieur. La destruction de la thyroïde par les anticorps attaque sournoisement, sans signe visible, juste avec des symptômes parfois ingérables que seul le malade peut ressentir.

J’ai envie de citer le problème du ralentissement cognitif qui peut survenir avec Hashimoto même dans les normes labo. Avez-vous déjà vu comment est traité autant un maître de conférence qu’une avocate par exemple, aux prises soudaines d’un déficit de concentration lié à Hashimoto. C’est la panique, les regards apitoyés, voire des ricanements possibles.

Chacun d’entre nous a une zone de confort, comme un bon fauteuil où on est bien installé. Hors de cette zone, le plus petit dérèglement va perturber le corps un peu comme un grain de sable qui va enrayer une machine. Les problèmes de concentration et de mémoire sont extrêmement fréquents avec les soucis thyroïdiens. Un neurologue m’expliquait que trop de personnes arrivaient dans son cabinet convaincus d’avoir une maladie neurologique ou neuro dégénérative alors qu’il n’était question que d’une maladie thyroïdienne.

Du temps perdu pour le neurologue, de la souffrance pour les malades, alors qu’un bon diagnostic aurait été la solution.

Un bon diagnostic, un bon suivi médical, une véritable écoute du corps peuvent éviter à chaque malade de se trouver face à l’incompréhension.

Il faut donc continuer à faire comprendre cette maladie ! Il faut continuer à l’expliquer même si on pense que c’est une perte de temps, il faut surtout ne rien lâcher !

Parce qu’il faut qu’un jour, les malades soient compris autant par leur entourage que par leurs collègues ou leurs voisins.

Alors on continue ! Même si l’espoir est faible, on continue !

 

D7CAAC79-83CC-4DF5-AE02-880A8B3EE3C0

 

https://www.evidence-boutique.com/samsara/maladies-thyroidiennes-devoreuses-de-vie

( 2 novembre, 2019 )

Ah ! Ces acheteurs compulsifs !

Dernièrement lors d’un débat animé, une personne s’évertuait à expliquer que les acheteurs ou les collectionneurs impulsifs étaient des psychopathes avec de graves blessures d’enfance. Gloups. Inutile de vous dire que l’ambiance était animée autour de la table ! Je ne suis ni une collectionneuse ni une acheteuse compulsive sauf pour les livres. Cela fait-il de moi depuis plus de cinquante ans une psychopathe ? J’ai commencé à vouloir des livres plutôt que des poupées à dix ans.

Il faut bien le dire, des livres, j’en ai achetés des centaines dans ma vie. Et j’avoue que depuis que j’ai une liseuse, j’aime voir ma PAL numérique grossir, grossir, en acceptant les cadeaux des auteurs, les services presse, ou les epubs gratuits juste pour le plaisir de voif le nombre augmenter.

Cela signifie-t-il que j’ai eu une fracture émotionnelle dans l’enfance qui me conduit à vouloir, aujourd’hui, me donner cette sensation d’être propriétaire de livres ou simplement est-ce une manière d’avoir encore du temps à vivre ? S’il me reste encore tant de livres à découvrir, c’est qu’il me reste du temps. Est-ce cela fait de nous tous qui aimons trop les livres des psychopathe ? :) :) :)

A9C9FBFE-5051-4ED9-8C3D-7DBE85F200F1

 

 

 

 

( 1 novembre, 2019 )

Ah, la Toussaint!

Jour de Toussaint, on parlait beaucoup ces jours-ci soit d’Halloween soit de la fête des morts ( les deux me hérissent mais bon …)

Faire le deuil d’une personne à qui l’on tenait ne se fait pas en un jour, et ce n’est pas un jour dans l’année que tout va changer ou à l’inverse que l’on va s’autoriser à pleurer. L’absence doit petit à petit s’apprivoiser. La pensée commune a tendance à généraliser et affirmer que le plus dur est la mort d’une personne, mais combien d’individus sont en souffrance pour avoir perdu simplement un amour ou avoir perdu leurs illusions ?

Le deuil va être ce processus, souvent long, permettant de se reconstruire.

L’homme aura beaucoup plus de facilité à surmonter le décès d’une personne qu’il ne côtoie pas régulièrement même s’il s’agit de sa propre mère alors que celui qui aura gardé un lien permanent va voir apparaître « le manque ». Ce sera cet appel à heures régulières que l’on prodigue souvent à une personne âgée, la visite en passant dans la rue, l’achat que l’on avait l’habitude de faire. La mort va casser de façon irréversible cette routine instaurée déstabilisant une vie souvent bien huilée. Faire le deuil va donc consister, une fois la douleur atténuée, à se redéfinir des repères différents, à sortir de ces cadres trop souvent en lien avec la maladie ou la vieillesse, peut-être même se donner la possibilité d’une identité qui nous est propre. Ce n’est pas si simple dans une société où tout est étiqueté. « La veuve », « la mamange », « la fille de madame untel ». Faire son deuil, c’est redevenir soi, intégralement, avec cette souffrance encore palpable, mais aussi avec une vie encore à vivre.

Faire son deuil prend du temps, et il ne faut jamais pousser une personne à oublier trop vite, car rien ne s’efface véritablement. Juste être là pour éviter à l’autre de s’enfoncer dans les moments de doute ou de peine.

Plus nous vieillissons, plus nous voyons des amis, des proches s’envoler. Il faut l’accepter avec philosophie sans pour autant les oublier simplement parce que tant que leur sourire continue de vivre dans nos souvenirs, leur existence ne sera pas complètement effacée.

E4103819-8D47-486D-9FDF-A499F8707E83

1234
« Page Précédente
|