Coup de sang : respect des femmes
» L’ennui dans ce monde, c’est que les idiots sont sûrs d’eux et les gens sensés pleins de doutes » Russel.
L’automne, bien présent, est pour beaucoup synonyme de mélancolie. Certains vous donneront sûrement une raison purement médicale à ce mal être qui touche bon nombre de personnes : l’absence de soleil rimant avec légèreté, le froid incitant chaque individu à rester cloîtré et de ce fait à s’isoler. J’ai tendance à penser que la mélancolie hivernale est une bonne chose. Elle nous permet de nous isoler et de mieux combattre les difficultés du monde du travail. La mélancolie conduit souvent à la nostalgie, sentiment créateur chez nous, les gribouilleurs. Le passé se dessine sous mille formes, se contorsionnant, se mélangeant, prenant même des possibilités imaginaires. Si on sait rester positif, cette époque est un véritable tremplin pour une future année créative alors autorisons-nous à croiser madame Nostalgie le temps d’un instant et madame Création le suivra comme son ombre.
» Tu veux ou tu veux pas », le nouveau film joué par Sophie Marceau, toujours aussi belle et Patrick Bruel, fait couler beaucoup d’encre. Outre le scénario, un peu simpliste, le jeu des acteurs apportant un certain charme, ce film reste une série B, pourtant l’idée aurait vraiment mérité un bien meilleur scénario. Oser parler au XXI siècle de l’addiction sexuelle, sujet tabou entre tous, mettre des mots sur des stéréotypes qui choquent, c’est un pas en avant. Une femme revendiquant son plaisir, l’assumant même si celui-ci est débridé choque. Un homme avec une sexualité hors norme inspirera le respect de la part de ses pairs. Comme diraient nos amis marseillais : » Mazette, il a tiré son coup six fois aujourd’hui ! Quant à la fille du Gérard, c’est une vraie pétasse. Elle a baisé avec deux gars cette semaine. Elle a le feu au cul. »
Tout est dit ! Pourquoi une telle différence entre l’homme et la femme ?
Combien de couples, pourtant très amoureux au départ, constatent un échec dans leur union simplement parce que leurs désirs ne sont pas en phase. Madame, exténuée par son travail, les enfants, les longues soirées d’hiver et monsieur lapin qui ne pense qu’à satisfaire ses pulsions.
L’équilibre sexuel reste le ciment d’un couple. Un homme dit hors norme ne pourra se satisfaire d’une partenaire » bien gentillette ». Le couple finira par prendre l’eau.
Combien de femmes, car oui, messieurs, les femmes aussi ont des fantasmes, ont envie d’une journée de folie, réagissant, salivant devant un joli popotin ou à un beau sourire, combien au final de vies brisées simplement parce que la société a décidé de brider le désir des femmes, les empêchant simplement d’avoir le droit de choisir avec qui elles vont coucher, les empêchant de le dire ! Combien d’hommes rêvent la nuit de telles femmes et fuient face à de tels désirs ?
Dernièrement lors d’une conversation, j’ai sursauté en entendant un des types énoncer : »
N’importe comment, une femme n’a de désir que si elle tombe amoureuse. Fais là tomber amoureuse de toi et elle ouvrira ses cuisses. »
Ben voyons ! On se croirait au XIX !
Eh bien non, messieurs, les femmes ont le droit de désirer un homme sans que cela se transforme en affaire d’État, sans que cela mène au mariage, sans que le verbe aimer soit nécessairement conjugué. Une femme a le droit de pouvoir librement exprimer ses désirs, ses fantasmes. Ce n’est pas une exclusivité masculine et ce n’est pas parce qu’elle osera dire à un homme qu’elle a envie de lui qu’elle doit être qualifiée de traînée !
Gardez vos préjugés ! Et libérez-vous de vos frustrations.
Fléau de notre société, d’un monde en dérive, alimenté par le progrès, les médias. Toujours aussi fan de séries diverses et variées, je suis tombée par hasard sur la série Stalker dont le sujet relate les actions d’une équipe d’investigation contre toutes formes de harcèlements. C’est un thème classique, d’actualité, mais j’ai apprécié la dissection pointue de la personnalité de ces harceleurs, leur désir parfois inconscient de nuire, tout comme les réactions des victimes, leur peur presque palpable. J’ai moi-même ressenti durant des mois ces angoisses victime d’appels anonymes jours et nuits, de menaces physiques. Seules les victimes peuvent comprendre ce qui nous pousse ensuite à nous retourner à chaque pas.
Un individu mal intentionné m’a jugée paranoïaque, limite folle. Savait-il ce que je vivais au quotidien ? Est-il seulement, une fois, une seule venu me parler avant de me juger. Je ne lui souhaite pas le dixième de ce que j’ai pu endurer. Aujourd’hui encore, même si je repousse toute pensée négative pour préserver ma santé, il m’arrive encore de sursauter en sentant un vélo surgir derrière moi.
On oublie parce que sinon on en meurt, mais on apprend la prudence.
La série montre en particulier le harcèlement de proches, ex-amant ou bon ami, les cadeaux reçus dont on ne sait quoi penser ni faire, les messages dont on ignore si ce sont des gestes d’amitié ou de manipulation, les coups de téléphone angoissants pouvant nous pousser jusqu’à changer plusieurs fois de numéro et surtout LA peur qui vrille l’estomac, les « au secours » que personne ne comprend ou n’entend, car pour tous, ce sont des gestes « gentils » jusqu’au jour où ils ne le sont plus …
Le renfermement sur soi.
Pourquoi n’avons-nous pas en France ce type d’équipes ? Les inspecteurs chez nous sont adorables, mais à partir du moment où il n’y a pas mort d’hommes, quelle importance peut bien avoir une femme qui subit un harcèlement permanent. Ne l’a-t-elle pas cherché ? Après tout, elle n’avait qu’à ne pas être blonde ( je l’ai entendu !), à ne pas vouloir comprendre, à ne pas répondre, à refuser le jeu du pervers.
Mais comment savoir si c’était sincère ou s’il s’agissait d’un jeu ? Qui peut vraiment nous le dire ?
On n’a plus aucune analyse juste lorsque l’on a peur.
Cette série montre, elle, une analyse scientifique qui fait du bien.
La majorité des harceleurs sont des hommes ( on s’en doutait), victimes de troubles bipolaires ou schizophrènes ( ce point refroidit un peu), et surtout de plus en plus de ces harceleurs sont addicts aux jeux vidéos ou jeux de rôle, englués dans une enfance difficile, victime de la perte d’une mère ou de son abandon.
J’ai écrit un chapitre dans mon roman CARLA sur les jeux de rôle et je ne pensais pas être si proche de la vérité. Cette confirmation scientifique me donne la chair de poule.
Comme conclue le flic dans cette série, un harcèlement est difficile à prouver, car la victime ne voulant pas paraître faible, réagit automatiquement laissant ainsi à l’autre une emprise, un pouvoir. Une victime ne sait pas quoi faire ni à qui parler. 50% d’entre elles connaissent leur bourreau ( ex, ami, patron …). Ce dernier retournera facilement la situation en sa faveur. ( Ce ne sera jamais de sa faute, il ne voulait pas, elle l’a obligé, il ne veut rien dire, c’est elle la folle), certains utilisent même des complices pour accréditer leurs actes.
En quarante minutes de film, j’ai appris bien plus qu’en plusieurs années de questionnements au commissariat ou ailleurs sur le harcèlement.
Pour une fois, je reste sans conclusion, la bouche sèche, juste avec une impression de désolation. Tout comme les victimes de ce film, je me pose juste la question : « Pourquoi ce fut moi et pas une autre ? » Avais-je besoin de vivre cette expérience pour avancer ? N’aurait-elle pas pu m’être épargnée ? Je laisse toujours à chaque personne une seconde chance, mais pas pour en jouer alors mon message sera aussi clair que celui du film, messieurs les joueurs, les harceleurs, laissez vos victimes définitivement vivre en paix. Vous jouez à créer ou à détruire des relations dans une pensée pour leurs conséquences. Trouvez-vous une autre occupation. Écrivez ! Et vous serez plus heureux !
Il y a des jours où on est découragée, fatiguée de voir nos chers petits plein d’énergie occultant d’un coup,les semaines qui ont précédé, lors d’un bilan de connaissances. Soudain pour une raison inconnue, la révolution française se transforme en seconde guerre mondiale, le pauvre Louis XVI devient un méchant dictateur et nos sans-culottes, des juifs persécutés ! Aie ! Je me dis que j’ai raté quelque chose ! Il faut rester humble et reconnaitre que l’on ne peut pas tout réussir ! Et puis soudain, la lumière éblouit ce moment de déprime. Un élève réagit pour dire :