( 31 octobre, 2017 )

Ces portes qui se ferment.

La porte, cette porte que l’on ouvre, que l’on claque, que l’on laisse entrebâillée, cette porte pleine d’espoir ou de désillusion, cette porte reste liée au seuil que l’on peut franchir ou non.

Une porte par définition a une serrure, une serrure a une clé. Doit-on ouvrir toutes les portes, et surtout avons-nous toutes les clés ? La peur est une clé qui ferme beaucoup de portes, l’amour en est une qui à l’inverse en ouvre d’autres. Chaque porte que nous ouvrons s’inscrit comme un nouveau chapitre de vie à écrire. Nous y mettons des virgules, des pauses, des temps différents, et surtout nous nous autorisons à ouvrir de nouvelles portes. Pourtant parfois, nous restons coincés devant l’une d’elles, comme si la clé dans la serrure s’était figée, comme si nous n’avions pas envie de pousser, de traverser de l’autre côté.

Et puis il y a ceux qui passent trop vite, fermant la porte avec violence. Ceux-là s’interdisent de poser le passé, d’en tirer les enseignements, de prendre le bon, de laisser le mauvais, ils tranchent juste, avec violence, sans retour possible. Ils se retrouvent alors inconsciemment dans un cycle où ils reproduiront un jour la même erreur.

Quoiqu’il arrive, ces portes symbolisent nos choix. Nous pouvons passer notre vie à fuir les autres, à claquer des portes, ou bien simplement à en fermer doucement, à rester bloqués devant d’autres qui restent résolument closes en espérant que par magie, elles s’ouvrent.

Je pense que nous devons tous à un moment fermer une porte, pour faire une pause, pour nous retrouver, pour nous autoriser à vivre autre chose, mais peut-être est-ce judicieux de ne pas tourner la clé à double tour, car derrière toutes les portes fermées se cachent des trésors que nous pouvons redécouvrir autrement, différemment, à un autre moment.

N’hésite pas à pousser ma porte, même si les aiguilles ont tourné, je serai là …

 

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( 31 octobre, 2017 )

la dernière lettre

Inspiration

Ah cette dernière lettre, celle qui fut écrite avec le sang de mon coeur, celle qui chantait tout l’amour que je voulais t’offrir, celle qui disait tout sans rien écrire. Je m’en souviens encore. Hier. Je l’avais écrite à la main, ayant choisi un stylo de qualité, j’avais fait un brouillon, que dis-je, des dizaines de brouillon. J’avais rempli des pages et des pages pour tout te dire, pour tout t’expliquer, pour que tu saches, pour que tu comprennes, pour que tu ne t’éloignes pas définitivement. Au final, ma missive ne fut pas très longue. Trop de mots qui ne parlent pas. Tout était entre ces lignes, ces pleins et ces déliés. J’étais l’écriture, capricieuse, sautillante, incertaine, sauvage. Je m’auréolais par moment de superbes majuscules, pour montrer ma beauté, mon insistance. J’évitais les mots doux pour ne pas te brusquer, les mots tendres pour ne pas te faire pleurer, les mots crus pour ne pas te choquer. J’essayais juste de me calquer sur ce que tu aurais voulu lire, sans bien savoir au fond, la plume tremblante de m’être peut-être trompée. J’ai choisi ensuite la plus jolie enveloppe, celle qui était de la couleur de mon âme. J’ai écrit ton adresse, collé un joli timbre, pas Marianne, c’était trop ordinaire pour quelqu’un comme toi, un timbre qui était toi. Je n’ai pu résister à l’envie de déposer quelques gouttes de parfum, juste pour le plaisir d’embaumer mes rêves. La lettre terminée, j’ai hésité, je me suis préparée pour la poster, et puis non, j’ai renoncé. Mes mots n’appartiennent qu’à moi. Tu ne pourrais pas comprendre. Tu ne m’as jamais comprise. Tu ne l’aurais certainement pas lue. Alors, j’ai rangé cette dernière lettre dans une boîte qui en contenait déjà des dizaines. Elle a rejoint ses camarades de solitude, toutes ces phrases que je t’avais écrites, toute cette vérité que je voulais te dire, toute ma vie en lambeau, toutes ces miettes que tu m’as juste laissées. J’ai refermé la boîte sans pleurer cette fois. Il est un temps où il faut simplement mettre un point finale à une histoire et cesser les virgules. Toi, tu l’as mis depuis longtemps, sinon tu aurais répondu. Je viens de le faire. C’était ma dernière lettre.

 

Texte manuscrit en cours  @

 

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( 31 octobre, 2017 )

Et si un black out …

Que feriez-vous, vous qui êtes connectés non-stop, si du jour au lendemain, plus de téléphone, plus de wifi, plus de monde virtuel ? J’ai demandé à mon fils de quinze ans qui m’a répondu « L’enfer ! ». Moi, cela me fait plutôt sourire ! S’il me restait du papier, des stylos, et des livres, je survivrais. J’ai poussé ma chansonnette de façon plus approfondie, à savoir vers la génération Z, qui s’est offusquée d’une telle possibilité. « Comment une telle idée pourrait être concevable ? Pas de smarthphone ? Pas de réseaux sociaux ? Comment pourrait-on vivre puisque nous n’aurions plus d’amis ? »

Honnêtement, les réseaux sociaux, c’est sympa si on ne s’y attarde pas des heures, sinon on survole, on like, mais on ne s’approprie pas vraiment l’information.

Prenons plutôt le raisonnement à l’inverse, que pourrait-on faire sans ce temps perdu sur les réseaux sociaux, sans ces heures passées sur des jeux téléphoniques, sur des informations glanées entre deux chaises ? « Moins d’amis » m’ont répondu ces jeunes. Peut-être plutôt de vrais amis en chair et en os, de vrais interlocuteurs, et non des profils souvent bidons, des ouvertures possibles dans des endroits ordinaires comme les parcs, les rues, les forêts, vides aujourd’hui, car tout le monde ne sort que connecté, le casque sur les oreilles, le regard rivé à l’écran. Enfin de vrais sourires, sincères.

Vivre un black out permettrait de redonner une nouvelle dimension, un nouveau sens à la vie. Du temps pour dessiner ou peindre les couleurs de l’automne, des livres pour oublier, des promenades pour découvrir les vraies odeurs, des mains à caresser, des cheveux à toucher, des personnes à aimer. Un monde qui vibre, qui existe, sans besoin de connecter.

Alors à quand 48 heures de black out ?

( 30 octobre, 2017 )

Si j’avais pu …

Inspiration du soir, une nouvelle ébauche littéraire ?

 

Si j’avais pu imaginer ce que serait ma vie, est-ce que cela m’aurait refroidie ? Est-ce que je me serais moins battue ? Est-ce que savoir n’aurait pas érigé des barrières ?

Si j’avais pu choisir autrement, prendre le temps, ne pas me précipiter, est-ce que je serais passée par toi, ou aurais-je attrapée une autre main ?

Si j’avais pu stopper le temps, juste un instant, figer cette minute lourde de sens, simplement pour lire dans tes yeux la vérité, celle que tu n’as pas voulue dire, celle que tu ne pouvais pas dire, ces mots si forts, est-ce que j ‘aurais été prête à les entendre ?

Est-ce que j’aurais été prête à te suivre ?

Si j’avais pu t’empêcher de rejoindre les étoiles, en te donnant un nouveau souffle, une nouvelle chance de vivre, est-ce que tu serais toujours là aujourd’hui ?

Si je pouvais reprendre chaque conversation que j’ai eue dans ma vie, rajouter encore plus d’amour, de confiance, est-ce que je n’aurais aucun regret ?

Si je pouvais t’enlever toute cette souffrance qui te pèse, qui t’empêche de vivre, qui te fait sans cesse trébucher, je le ferai, même si ce ne serait pas une bonne idée. Tu t’es relevé, tu as survécu au pire, tu avances maintenant la tête haute, tu as gagné.

Si j’avais pu tout simplement un peu te manquer, je ne serai pas constamment entrain d’écrire toutes ces stupidités.

Mais au final, c’est ma vie, je l’aime comme elle est, je t’aime toi surtout, c’est une triste vérité, et au fond, je ne voudrais rien changer.

 

Texte inédit manuscrit @

( 30 octobre, 2017 )

Le communication, un leurre ?

 

Pas facile de nos jours cette communication, malgré l’avalanche d’outils à notre disposition. C’est un peu comme si ce « trop plein » limitait au final la vraie communication. Communiquer, c’est avant tout partager, échanger des idées, construire une confiance, une intimité possible, mais c’est également à l’inverse un moyen de régler de nombreux conflits. Certaines personnes se cachent pourtant derrière une non-communication, non pour éviter un conflit, mais pour ne pas avoir à se mettre à nue. Fuir le conflit ne va pas le résoudre, pire, il va laisser des failles s’infiltrer, créant des dissonances parfois pires que le point d’ancrage.

J’ai mis longtemps à comprendre pourquoi certaines personnes refusaient le dialogue. Si on n’a rien à se reprocher, communiquer est facile, mais si on a des failles ouvertes, c’est plus dur. Parler à l’autre, se dévoiler, c’est se mettre en danger. C’est un geste de défense. Oser dire que l’on est en « guerre » implique de reconnaître qu’il y a un problème et que nous sommes responsables. Ce n’est pas toujours très agréable. Je fais partie de ces personnes qui tendent la main, même à mes ennemis. Je déteste les conflits, mais l’expérience m’a appris que laisser les non-dits est bien pire. Alors, oui, il faut communiquer, tenter de briser la glace qui s’est formée.

Certains sentiments ne meurent jamais, cela ne veut pas dire pour autant que l’on efface tout, non, juste que l’on prend conscience qu’il aurait mieux fallu parler pour nous éviter tant de douleurs.

Envoyez des bouteilles à la mer, des mots qui font du bien, visualisez positif. Les pensées amicales finissent par porter leurs fruits, même si nous sommes souvent rattrapés par le temps. Rien n’est jamais un leurre si on y croît sincèrement.

( 30 octobre, 2017 )

Comment vient l’inspiration ?

Pour moi, elle s’impose comme une réalité. C’est même amusant, car parfois elle arrive, alors que je suis occupée à d’autres activités. Je me tiens alors « je tiens un super sujet ! » , puis j’oublie, parce qu’elle est volatile. Parfois, si j’en ai la possibilité, je prends un papier ou mon téléphone pour noter. J’ai des dizaines d’idées un peu partout sur des coins de table, sur des carnets, des idées en sommeil, et puis un jour, je les réveille. Je n’ai plus d’obligation d’écriture, et c’est un vrai bonheur de pouvoir écrire quand je veux, pour qui je veux. J’ai des demandes, nombreuses, des défis que l’on me lance. Malheureusement, je manque de temps. Je n’écris que pendant les vacances, et encore ! Depuis que je sors de nouveau de mon terrier, je privilégie les restos entre amis à l’écriture, mais avec l’hiver qui approche, je sais que je vais noircir de nouveaux des pages blanches.

J’ai un roman en tête depuis des mois, il faut que je m’y mette, à Noël certainement.

Dernièrement, une copine ayant appris que j’avais écrit « H et la plume de l’espoir » m’a demandé de lui faire une histoire pour sa petite-fille qui a vécu un drame. L’idée me séduit. Je ne suis pas auteur jeunesse, mais j’aime bien cette idée de faire du bien à quelqu’un. Alors pourquoi pas ?

L’inspiration peut prendre vie n’importe quand, n’importe où, simplement pour s’inscrire comme une évidence. Je suis persuadée que nous sommes nombreux à avoir la même idée au même moment, simplement un seul va l’écrire. Les idées sont faites pour être partagées, pour faire de ce monde quelque chose de meilleur. L’inspiration est juste un des ingrédients, il y en a tant d’autres, mais une chose est sûre, si vous aimez écrire, foncez, ne laissez pas l’inspiration s’envoler. Il n’y a aucune raison pour ne pas écrire !

 

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( 29 octobre, 2017 )

L’importance de l’amitié

Je parle souvent de l’amour, c’est vrai, car c’est mon moteur, au sens large du mot, mais l’amitié est une valeur tout aussi importante. D’abord, peu d’amours durent toute une vie, alors que des amitiés résistent parfois à tout, je parle des vraies, de celles qui défient le temps. En amour, on débute souvent dans l’éblouissement, la fascination de l’autre, le « sans défaut visible », alors que dans l’amitié, il est plus question d’une connivence. Les amis sont ceux avec qui on rit, avec qui on peut tout dire, se confier sans être jugés, avec qui on peut parfois prendre du recul, pour ensuite se retrouver comme si le temps s’était stoppé. Certains me disent que c’est la même chose en amour, et j’avoue être plus sceptique. Hormis, les amours qui défient le temps, rares sont les amoureux qui se retrouvent vingt ans après comme si rien n’avait changé.

L’acte d’amour passant presque toujours par la case désir va se heurter à l’apparence, et malheureusement, l’embonpoint, la calvitie, les rides, font rarement bon ménage avec l’amour éternel.

Tandis que l’amitié se fiche des dégâts du temps. L’amitié se contente « d’être ».

Certaines personnes vivent sans véritable ami. C’est un choix qui leur est propre. Un désir peut-être de ne pas se dévoiler totalement. Personnellement, je pense que les vrais amis nous rendent meilleurs, simplement parce qu’ils savent dire ce qu’il faut quand il faut, au bon moment. Tout comme en amour, on ne rencontre pas nos amis par hasard, c’est un peu comme s’ils s’inscrivaient dans notre chemin de vie. Avec eux, nous avons le droit d’être nous-mêmes, de ne pas porter de masque, de dire ce que nous avons sur le coeur.

Un véritable ami ne juge pas, il peut conseiller, mais jamais il ne va menacer, faire du chantage affectif ou prendre parti. Pourquoi ces amitiés vont-elles fleurir ? C’est une question épineuse. Ce peut-être le choc d’un regard ou d’un rire, qui n’a pas vécu un fou rire qui a couronné une longue amitié, une « reconnaissance » intellectuelle de l’autre, et puis on a ceux, on ne sait pas pourquoi, mais on est « bien » avec, l’impression de les connaître depuis toujours, ce plaisir de se retrouver même si ce n’est qu’une ou deux fois par an, ce plaisir d’être ensemble.

Encore plus que l’amour, les vrais amis se reconnaîtront sans avoir besoin de se le dire, ils n’auront nul besoin de mots « d’amitié », ils sauront qu’ils sont.

L’amitié au final a cette merveilleuse faculté de ne pas se dire, de ne pas s’écrire, de simplement se vivre avec à la clé ce doux sentiment qui se nomme la tendresse.

 

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( 28 octobre, 2017 )

Chaque personne est unique.

C’est récurrent dans mes romans, car j’en suis convaincue, rien n’arrive vraiment par hasard. Nous avons cette notion de choix, qui implique que nous avons notre libre-arbitre, et malgré cela, nous avons en nous cette intime conviction, que l’autre, cet autre qui nous a pris beaucoup, qui a pu nous faire du mal, n’est pas venu dans nos vies par hasard, et il va repartir lui aussi en emportant un morceau de nous, une leçon, un avertissement, ou simplement un sentiment.

Chacun de nous est unique, et trop de personnes oublient cette vérité. Être unique signifie que nous avons le droit de ne pas nous fondre dans un moule, d’être « trop quelque chose ou pas assez », de ne pas avoir envie ou à l’inverse de désirer, de rester muet ou d’être trop bavard. Être unique est ce qui fait notre identité. La société aime nous coller une étiquette. « La femme doit se comporter de telle manière, l’homme de son côté ne devra pas franchir certaines barrières. » ces différences sont des cadeaux qui nous permettent d’éviter de nous voir exclusivement en miroir, car comme ce serait ennuyeux sinon. Les jeunes cherchent à copier leurs idoles, ce fut le cas de tout temps, l’amoureuse cherchera à rentrer dans les critères qui comblent son amoureux, mais restera-t-elle « elle » ?

Nous avons tous, à un moment de notre vie, été fascinés par « un maître » qui nous aura enseigné, sans parfois le savoir, la clé de notre vie. Mais vivre, c’est se détacher de ces personnes qui furent notre moteur, c’est accepter d’être vraiment ce que nous sommes, même si c’est avec des traits de crayon d’imperfection. Vivre, c’est surtout revendiquer notre authenticité, notre manière unique d’être. Rentrer dans le monde est souvent une obligation sociale, notamment dans le monde du travail, mais pour ne pas être juste un mouton et rester cette personne unique, laissons choir notre manteau en passant la porte du boulot. Acceptons de croiser le sourire de cette personne, différente, unique pourtant, de cette autre qui nous intrigue, de cette troisième qui nous fait rire. Vous qui me lisez, sachez que vous êtes uniques, que je suis unique, et au fond, c’est vraiment super, vous ne trouvez pas de nous retrouver.

( 27 octobre, 2017 )

Toutes les histoires sont belles

 

J’aime à le dire, toutes les histoires sont belles, simplement parce qu’à un moment, elles l’ont été. La vie les a parfois salies, abimées voire détruites, mais au début, lors de ce moment magique où tout a commencé, elles furent magnifiques. Vous vous souvenez de ce premier slow que vous avez dansé ? Cette émotion qui n’a duré qu’une fraction de seconde, ce corps serré, ce trouble ? Et cette autre fois, ce premier baiser furtif ou langoureux sur une chanson de Céline Dion ? Vous souvenez-vous de votre regard qui est devenu flou en croisant le sien, ce besoin de la voir encore et encore, même si ce n’était pas vraiment une bonne idée, même si l’attirance n’était pas partagée ? Vous souvenez-vous du choc de vos âmes ? Ce sentiment de reconnaître dans l’autre une partie de vous ? Ou cette fois là où le désir était si fort que vous avez bien failli commettre l’irréparable ? Je vous vois sourire, bien sûr, vous y pensez encore.

Toutes ces minutes ineffaçables inscrites dans le livre du temps, toutes ces possibilités sur lesquelles vous avez enfourché un cheval ailé, tous ces espoirs. Peu importe si l’amour ne dure jamais, si les amis se séparent, si le mot fin s’inscrit inéluctablement, parce que c’est le principe même de la vie, l’important reste cette réalité, toutes les histoires furent belles un jour, et la vraie intelligence, c’est de ne pas l’oublier.

( 27 octobre, 2017 )

Hashimoto, on continue ensemble ?

 

Déjà plus de deux ans que ce petit recueil a vu le jour, et continue sa route. Dans la préface, j’avais écrit « Je suis atteinte moi-même de la maladie d’Hashimoto. Ce n’est pas mon histoire, juste un cri d’alerte afin de faire comprendre aux Autres, que certaines maladies invisibles engendrent de véritables souffrances, qu’il ne faut pas négliger.  Cette maladie fait partie de ma vie depuis bientôt deux ans. Arrivée, sans crier gare, sans prévenir, sournoisement. Pire qu’un amant jaloux, elle est toujours là à me suivre partout, à anticiper le moindre de mes mouvements, à m’empêcher d’agir à l’instant où il me serait nécessaire de le faire. Au moment où je vais le mieux, elle revient, plus forte, Hashimoto s’est infiltrée en moi. J’ai dû l’accepter, avec difficulté, me l’approprier et en sortir le meilleur. »

Deux ans plus tard, je constate avec regrets que cela n’avance qu’à pas d’escargot. Les médias continuent à dénigrer les maladies thyroïdiennes allant jusqu’à dire que ce ne sont que des maladies de gonzesses, propos repris par de nombreux internautes qui n’ont rien compris. D’abord, il n’y a pas que des femmes atteintes, et de deux, il y a aussi des enfants, beaucoup trop ces dernières années, certainement un signe que ces maladies ne sont pas prêtes de s’arrêter. Doit-on incriminer la société, son stress permanent, ce besoin de toujours devoir faire mieux ? Ou bien sont-ce les perturbations endocriniens, que l’on trouve aujourd’hui presque partout, les chocs violents qui dérèglent cette glande fragile ? La liste est longue, et au lieu de toujours chercher un coupable, essayons plutôt de comprendre.

Cette petite chose insignifiante qui ressemble tant à un papillon peut pourrir des vies. Ce n’est pas un cancer qui va tuer en six mois parfois, mais cette maladie peut creuser en profondeur, bousillant la vie de certains. Il y a de bons médecins, des mauvais comme partout.

Comme je l’écris dans ce recueil, j’ai rencontré un toubib de la pire espèce.

«  Je pense à un médecin que j’ai moi-même rencontré. Ma TSH avait fait subitement une envolée mais se trouvait encore dans la norme dite labo. Pourtant, j’étais un légume, frigorifiée, sans concentration. Je savais que mon traitement nécessitait juste une petite goutte de L-Thyroxine® en plus. Pourquoi ne l’ai-je pas prise toute seule ? Parce que je gardais tout de même confiance dans la médecine ! J’avais besoin d’aide, d’un conseil. Je n’ai rien eu de tout cela.  Le médecin m’a dédaigneusement dit que je devais être en pleine déprime, que j’étais bien stressée, que les élèves me fatiguaient et m’a juste prescrit un calmant, que je n’ai jamais pris. Je suis rentrée chez moi révoltée et le lendemain, j’ai augmenté mon dosage, toute seule, comme une grande. Une semaine après, j’étais de nouveau dans « ma norme » et explosais de forme. Si j’avais écouté ce type, je me serai gavée de médicaments qui m’auraient encore plus ralenti le cerveau, j’aurais continué à avoir froid toute la journée, à ressentir des crises de panique. Une goutte, juste une goutte qui a tout changé et qui a permis à ma TSH quelques semaines plus tard d’être de nouveau autour de 1, ma zone de confort. »

Aujourd’hui, je n’hésite plus à changer de praticiens si j’en rencontre un méprisant, à écrire même au conseil de l’ordre. Une nécessité de faire prendre conscience que nous ne sommes pas des Cobayes, que c’est vrai, il y a pire, mais que pour bien vivre sa maladie, on doit avoir une reconnaissance de celui qui est en face de nous.

Non, un malade de la thyroïde n’est pas un malade imaginaire, il ne simule pas, il n’en aurait même pas le courage dans ses pics de souffrance, il peut être soudain fatigué, sans aucun signal d’alarme. Si en plus d’un dérèglement s’ajoute une maladie auto-immune comme Hashimoto, les dés sont pipés. Rien n’est certain par avance, tout peut arriver.

Alors, oui, il faut continuer le combat jusqu’au bout, il faut continuer à visualiser du positif, car c’est important pour chacun de croire en le meilleur, et j’espère que dans deux ans, d’autres médecins auront rejoint la poignée qui nous soutient. Beaucoup le font dans l’ombre, car avec toutes les directives ministérielles, ce n’est pas au goût du jour d’ouvrir sa bouche pour dire que « l’on comprend un malade Hashimoto », et pourtant, on comprend bien un diabétique, une SEP, un dépressif, pourquoi on ne comprendrait pas une personne dont le papillon s’envole ?

 

Je rappelle que le recueil Hashimoto, mon amour est en stock de nouveau sur le site fnac

https://livre.fnac.com/a9389468/Sylvie-Grignon-Hashimoto-mon-amour#st=Hashimo&ct=&t=p

 

Et bientôt, un petit album jeunesse « H et la plume de l’espoir » chez Edilivre , pour que le message passe par les enfants.

 

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