Que ce regard sur les dysfonctionnements thyroïdiens est difficile, que le chemin est long pour obtenir une reconnaissance. Dix ans que l’on se bat, avec l’impression de pédaler dans la semoule sans de vrais résultats. Dix ans que je croise par hasard ou sur les réseaux des personnes qui ont honte de leur maladie, qui refusent d’en parler. Simplement par peur d’être étiquetées malades.
La thyroïde régit tout notre corps. Elle est l’huile qui aide à avance, tout comme une voiture avec une mauvaise vidange va « toussoter ». On ne peut nier son impact dans le fonctionnement de tout notre corps.
À ce jour personne ne sait vraiment pourquoi une personne va voir sa thyroïde se dérégler. De nombreuses études furent publiées, souvent contradictoires, impactant l’environnement avec ses sulfates, un terrain génétique possible, une alimentation insuffisante pour faire fonctionner la thyroïde, un stress violent. Au final, chaque cas est différent, chaque cause également. Les malades se sentent trop vite responsables d’être malades, de ne pas avoir écouté leur corps, de ne pas avoir compris leurs propres limites.
On pourrait penser que le milieu médical est, lui, à l’écoute des malades, mais malheureusement, ce n’est pas le cas. L’empathie n’est pas le fort de beaucoup de soignants, jugeant cette pathologie trop peu importante pour être prise au sérieux.
Ce regard dénué de compréhension va augmenter la douleur des malades, ajoutant de l’incompréhension.
Trop compliqué à gérer une maladie thyroïde pour les médecins ? Très certainement, car elle ne s’inscrit pas dans un schéma défini. Chaque personne va vivre une expérience différente, avec ses fluctuations, induisant des effets secondaires atypiques, parfois lourds. Le médecin va préférer ne s’attaquer à ces points : les dysfonctionnements cardiaques, les troubles de la mémoire, les problèmes gynécologiques etc
Peu importe si tout est lié à une thyroïde qui produit trop d’hormones ou pas assez, il est bien plus simple de prescrire un traitement pour le coeur, un autre pour la fatigue .
Et lorsque la prise de poids vient jouer les intrus, c’est la cata ! Le milieu médical déteste « les gros ». Résultat ce sera la morale sur une bonne alimentation, la prescription de sport à gogo, un nouveau sujet de culpabilisation, car il faut bien le dire, un malade avec une prise de poids liée à une hypothyroïdie sera loin d’être facile à régler.
Seulement cela doit être dit et redit : on ne perd pas du poids facilement avec un dysfonctionnement thyroïdien. C’est beaucoup plus difficile que lorsque le corps est en bonne santé.
Et surtout il faut savoir que ce n’est pas parce que l’on est bien traité, que l’on va péter la forme. La thyroïde reste fragile. Un rien va la perturber, un changement de temps, de température, un choc, et mademoiselle thyroïde se remet à partir en vrille. On le vaut ces jours-ci avec la canicule. Que de personnes voient leurs symptômes revenir à grands pas.
Malheureusement, il n’y a pas que les médecins qui n’écoutent pas, certains malades qui eux vont bien vont casser les autres, et je ne parle pas des coachs alimentaires, de toutes ces thérapeutes qui se prennent pour des gourous, et refusent encore d’admettre qu’aucun cas n’est identique, qu’il ne suffit pas de … pour aller bien !
Il faut accepter par exemple que le sans gluten soit bénéfique à certains, idem pour le sans lactose. Chacun est différent. Il faut l’accepter, rester uni, et surtout se battre ensemble pour ce qui important.
Changeons ensemble la perception des dysfonctionnements thyroïdiens, et peut-être le monde ira mieux ?
Mais il y a du boulot
Ensemble, les Papillons !