Toujours la même rengaine, écrire, pourquoi est-ce vital pour certains et une contrainte pour d’autres ? Pour beaucoup, écrire n’est qu’un outil pour ne pas oublier, pour noter les choses importantes de la vie (les listes de courses par exemple), tandis que pour d’autres, l’écriture est bien plus que cela. Presque tout le monde a eu un jour envie d’écrire, mais bien peu de personnes passent à l’acte, par peur d’échouer, par pudeur, pour maintes raisons.
Il existe ensuite une grande différence entre ceux qui gribouillent, et ceux qui vont passer à l’étape supérieure, celle de la publication. Pour cette dernière, il faut être habité d’une vraie passion, car le parcours vers l’édition d’un livre est compliqué, parfois rude, certains ne s’en relèvent pas. Il faut donc avant tout y croire, vraiment.
J’ai cette passion. Écrire pour moi, c’est faire voyager mes mots sur la feuille de papier, c’est m’amuser avec des personnes imaginaires qui n’existent pas, telles des figurines Playmobil, j’assemble, je sépare, créant du sens et surtout de l’émotion.
Il m’est arrivé d’avoir un « creux » dans mon travail d’écriture, souvent lorsque j’étais tiraillée vers la réalisation de projets qui ne me « parlaient » pas. Je n’ai par contre jamais eu ni déception ni désillusion. J’écris d’abord pour moi, pour me sentir bien, pour tisser cette tapisserie pleine de couleurs qui me lie à mes lecteurs. Je ne me pose aucune question, surtout négative. J’ai fait du chemin depuis quatre ans. Avant, les critiques gratuites me faisaient mal. J’ai pris le recul nécessaire. Si le commentaire négatif a un argument valable, je le note dans un carnet pour ne pas commettre la même erreur lors d’un projet roman, sinon je ne m’y attarde pas, s’il n’est pas constructif .
Je ne me considère toujours pas comme écrivain même si à la fin de l’année, j’aurais publié plus de douze livres en quatre ans. J’écris comme certains préfèrent chanter sous la douche, ou d’autres dessinent sans cesse sur des bouts de papier. N’étant pas atteinte de nombrilisme, je doute souvent de la qualité de mes écrits, et suis toujours surprise de voir que mes ventes sont régulières. Je garde tout de même cette particularité, le secret de mes mots, tout comme le semi-anonymat. Salons et dédicaces, ce n’est pas pour moi, faute de temps, faute d’envie, et surtout je déteste le monde qui s’agglutine et qui phagocyte mon énergie. Et puis, honnêtement, rester des heures vissée sur une chaise à attendre le client, cela fait un peu »attrape client » moi qui déteste le monde. On me prend comme je suis, disons plutôt que l’on prend mes livres, ce qui est le plus important.
Ce n’est pas comme cela que je vais vendre, allez-vous me dire, et bien curieusement, j’ai des lecteurs, et le reste, je m’en moque complètement. Lorsque je pose un dernier regard sur le dernier BAT de mon manuscrit, je suis déjà aspirée vers un nouveau roman qui se dessine, de nouvelles idées, de nouvelles possibilités. Si vous saviez à quel point ce n’est pas l’imagination qui me manque mais le temps ! Actuellement, j’ai plus d’une dizaine de projets à poser sur le papier, dans des styles et genres différents, juste pour le simple plaisir de m’amuser à poser les mots, à faire passer des messages, à offrir un peu de chaleur dans ce monde de brutes.
Alors, si vous connaissez juste un moyen de me donner du temps, j’aimerais me poser pour rallonger mon regard sur mes romans.
En attendant, un petit tour sur mon nouveau roman !
