Hashimoto et ces kilos qui tuent !
Nous ne sommes plus au siècle des lumières où seules les femmes plantureuses étaient déclarées belles. Aujourd’hui, il faut rentrer dans une norme appelée IMC que l’on va regarder dès la jeunesse, histoire de sonner l’alarme au cas où le bébé aux grosses joues pourrait devenir un obèse plus tard. Comme tout le monde, je me suis trouvée aux prises avec des régimes parfois bien tordus ( vive les grossesses !), je me suis trouvée confrontée à des personnes n’aimant pas « les grassouillettes » allant jusqu’à rompre une relation, même amicale, pour une question physique. Pourtant, je n’ai jamais été obèse, juste trop gourmande, enrobée comme on dit.
Seulement voilà, c’était sans Hashimoto ! Lorsque cette maladie a fait éruption dans ma vie, ne l’ayant pas vue venir, je n’ai pas fait attention à ma balance. J’avais bien assez de symptômes alarmistes pour m’en soucier. Seul voilà, au bout de cinq ans, je ne peux le nier, Hashimoto m’a fait cadeau de deux kilos indecrotables ! Ce n’est rien quand je lis la souffrance de certaines femmes dont le poids a parfois doublé !
Seulement on n’y peut rien. Un dérèglement thyroïdien implique un ralentissement du métabolisme de base, résultat, cette fichue glande régule la dépense énergétique de notre corps, et dans les maladies auto-immunes, c’est le mur, l’anarchie, le corps se met à faire n’importe quoi ! Vu que la régulation se fait mal, le corps stocke des réserves de graisse qui vont se placer là où il ne faut pas. Et souvent comme en prime, le système surrénal est ralenti, le corps se gorge d’eau. Bingo ! Voilà que l’on se met à ressembler à un hippopotame en moins d’une semaine.
Alors voilà, on se retrouve bien loin des critères de beauté, si en plus on nous fait savoir que notre look est incompatible avec une relation amicale ou autre, c’est la catastrophe. On s’en veut d’être ce que l’on est, alors que nous n’y pouvons rien.
Seulement perdre des kilos, ce n’est simple que dans les magazines. Dans la réalité d’une maladie thyroïdienne, les dés sont pipés à l’avance. Même le régime le plus draconien soit-il sera à certaines périodes totalement inefficace contre les kilos. On peut imaginer la frustration qui va en résulter. La prise de poids associée à l’image que l’on revoit va s’ajouter aux soucis de fatigue, d’angoisse, de mémoire, induisant des phases de déprime voire de dépression.
La dépression pouvant elle aussi conduire à des crises de boulimie, la boucle est fermée, aucune issue possible.
Fatalité allez-vous me dire ? Heureusement non, si l’hypothyroïdie vous a fait prendre des dizaines de kilos, ces derniers vont diminuer lorsque votre glande va mieux fonctionner, en théorie . Il vous restera certainement comme c’est mon cas, quelques petits bourrelets, mais l’intelligence est de les accepter avec le sourire.
Après certains malades vont perdre également du poids grâce à la suppression du gluten, mais ce n’est pas une généralité. D’autres iront mieux en diminuant le lactose.
Le plus important est de rester en accord avec soi, de ne surtout pas culpabiliser, de cesser d’écouter ces autres qui vont vous dire « Il suffit de bouger », « Il faut manger moins » , et bien non ! Ce serait tellement plus facile si c’était vrai. Il n’y a pas de « Il suffit », il n’y a que des « On peut tenter … »