( 2 avril, 2018 )

Hashimoto et ces kilos qui tuent !

 

Nous ne sommes plus au siècle des lumières où seules les femmes plantureuses étaient déclarées belles. Aujourd’hui, il faut rentrer dans une norme appelée IMC que l’on va regarder dès la jeunesse, histoire de sonner l’alarme au cas où le bébé aux grosses joues pourrait devenir un obèse plus tard. Comme tout le monde, je me suis trouvée aux prises avec des régimes parfois bien tordus ( vive les grossesses !), je me suis trouvée confrontée à des personnes n’aimant pas « les grassouillettes » allant jusqu’à rompre une relation, même amicale, pour une question physique. Pourtant, je n’ai jamais été obèse, juste trop gourmande, enrobée comme on dit.

Seulement voilà, c’était sans Hashimoto ! Lorsque cette maladie a fait éruption dans ma vie, ne l’ayant pas vue venir, je n’ai pas fait attention à ma balance. J’avais bien assez de symptômes alarmistes pour m’en soucier. Seul voilà, au bout de cinq ans, je ne peux le nier, Hashimoto m’a fait cadeau de deux kilos indecrotables ! Ce n’est rien quand je lis la souffrance de certaines femmes dont le poids a parfois doublé !

Seulement on n’y peut rien. Un dérèglement thyroïdien implique un ralentissement du métabolisme de base, résultat, cette fichue glande régule la dépense énergétique de notre corps, et dans les maladies auto-immunes, c’est le mur, l’anarchie, le corps se met à faire n’importe quoi ! Vu que la régulation se fait mal, le corps stocke des réserves de graisse qui vont se placer là où il ne faut pas. Et souvent comme en prime, le système surrénal est ralenti, le corps se gorge d’eau. Bingo ! Voilà que l’on se met à ressembler à un hippopotame en moins d’une semaine.

Alors voilà, on se retrouve bien loin des critères de beauté, si en plus on nous fait savoir que notre look est incompatible avec une relation amicale ou autre, c’est la catastrophe. On s’en veut d’être ce que l’on est, alors que nous n’y pouvons rien.

Seulement perdre des kilos, ce n’est simple que dans les magazines. Dans la réalité d’une maladie thyroïdienne, les dés sont pipés à l’avance. Même le régime le plus draconien soit-il sera à certaines périodes totalement inefficace contre les kilos. On peut imaginer la frustration qui va en résulter. La prise de poids associée à l’image que l’on revoit va s’ajouter aux soucis de fatigue, d’angoisse, de mémoire, induisant des phases de déprime voire de dépression.

La dépression pouvant elle aussi conduire à des crises de boulimie, la boucle est fermée, aucune issue possible.

Fatalité allez-vous me dire ? Heureusement non, si l’hypothyroïdie vous a fait prendre des dizaines de kilos, ces derniers vont diminuer lorsque votre glande va mieux fonctionner, en théorie . Il vous restera certainement comme c’est mon cas, quelques petits bourrelets, mais l’intelligence est de les accepter avec le sourire.

Après certains malades vont perdre également du poids grâce à la suppression du gluten, mais ce n’est pas une généralité. D’autres iront mieux en diminuant le lactose.

Le plus important est de rester en accord avec soi, de ne surtout pas culpabiliser, de cesser d’écouter ces autres qui vont vous dire « Il suffit de bouger », « Il faut manger moins » , et bien non ! Ce serait tellement plus facile si c’était vrai. Il n’y a pas de « Il suffit », il n’y a que des « On peut tenter … »

( 2 avril, 2018 )

La rancune est-elle pathologique ?

Jeune, j’étais rancunière, c’était avant, même si à bien y réfléchir, ce n’était pas vraiment de la rancune, plutôt de l’indifférence. Je n’hésitais pas à passer à autre chose, sans un regard en arrière. La rancune, à l’inverse, est un sentiment qui dure, une haine qui se construit jusqu’à devenir obsessionnelle. Je connais des personnes rancunières, des vraies, et ce n’est pas beau à voir. Elles ne vivent que dans un désir de vengeance, souvent parce que leur égo fut touché. C’est vrai qu’afin que la blessure infligée disparaisse, il faut laisser son orgueil de côté, et certains individus sont tellement imbus d’eux-mêmes, que cette pensée leur est insoutenable.

Personnellement je ne crois pas au hasard, je ne cesse de le dire, et je pense que la vie se chargera toujours de punir les coupables ou d’ouvrir les yeux. On me dit utopique, je suis juste réaliste. L’homme est doté d’un cerveau, et donc possède une capacité de réflexion. À lui, de voir ce qui est écrit entre les lignes, de ne pas tirer à bout portant sans mesurer les conséquences. Comme dit souvent une amie « protéger son cul, ça a un prix ». Alors plutôt que de chercher à se protéger à tout prix parfois de magouilles ou de mensonges, contrairement à nos politiques, mieux vaut rester soi, avec ses casseroles, ses erreurs, et sa bonne foi.

Soyons sincères, la vengeance n’a jamais apporté la paix de l’âme, parce qu’elle n’efface pas le préjudice causé. On ne peut revenir sur le passé, juste prendre du recul, se poser les bonnes questions. Pourquoi la situation a-t-elle ainsi dégénéré ? Pourquoi n’ai-je pas ouvert les yeux à temps ? Pourquoi ne l’ai-je pas vu venir ce coup par derrière ? Est-ce pour cela que j’ai éta tellement en colère ? Ou bien simplement étais-je blessé ? Et l’autre, est-il un traitre, un monstre ou une victime ? Serait-ce simplement une erreur de communication ?

Pour moi, la rancune est une émotion toxique, et comme toutes ces émotions destructrices, elle s’avère pathologique. Je ne prône pas la réconciliation, certaines personnes sont incapables de faire ce pas, et les happy end sont surtout pour les romans, mais juste la raison. Ruminer une rancoeur peut conduire à une grande solitude. Pourquoi s’isoler dans sa douleur ?

La rancune consiste à rester bloquer sur une page, il y a tant de pages à vivre, à écrire, il peut-être temps de remplir des pages vides, non ?

( 1 avril, 2018 )

La chambre vide

 

La douloureuse absence fait souffrir violemment, blessure cuisante. On la prend en pleine face, et après il ne reste que le souvenir de cette chambre vide où il dormait, ces jouets sur le lit bien disposés comme s’ils attendaient son retour.

Petite fille enlevée par ce monstre, petit homme qu’une voiture a fauché, départ de l’époux, il ne reste rien si ce ne sont ces photos qui commencent à perdre leurs couleurs.

Les psys aiment parler du travail de deuil, des étapes à enjamber, des larmes à sécher, mais la réalité est tout autre. La chambre est aussi vide que nos coeurs. En manque de cet autre. Perdre un conjoint, un ami, un enfant est difficile. Tout parent qui perd un enfant est comme amputé d’un membre.

Perdre un enfant, c’est regarder l’univers qui s’écroule, cette impression de boire la tasse, de se noyer, de couler.

Pourtant , chacun vit le deuil à sa manière, et j’ai tendance à dire que le meilleur moyen de ne pas être hanté par cette chambre vide est de la repeindre ou de changer de logement. Vivre exclusivement dans le souvenir du passé ne peut apporter de soulagement. J’ai connu une jeune femme lorsque j’étais adolescente qui avait perdu son mari d’un accident. Elle passait ses journées à faire comme si rien n’était, mettant une assiette pour le disparu, s’habillant de sa robe de mariée etc. Inutile de dire que le travail de deuil ne pouvait se faire.

Se libérer, non pas du souvenir, mais de la douleur afin juste de la rendre acceptable, supportable. Un jour, cette absence ne sera plus qu’une fleur au creux de notre coeur, un peu comme un souffle d’espoir, un rayon de soleil qui va nous faire prendre la plume, noircir des pages afin peut-être simplement donner un sens à un non-sens.

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