On lit de tout sur les réseaux sociaux, chacun y allant de sa petite anecdote, n’hésitant pas à colporter ragots et rumeurs. L’édition que l’on doit choisir doit-être celle qui nous convient. Il n’y a pas d’excellentes éditions qui éclipsent les autres. Il y a juste des éditions, tout comme dans le domaine pharmaceutique, certaines qui ont un monopole, ce qui ne veut pas dire mieux. Seulement, ces grandes éditions publient de plus en plus de best-sellers étrangers au détriment des auteurs français, et sur la ligne d’arrivée, on compte les gagnants sur les doigts d’une main. C’est là où cela se corse, car ces écrivains ( car eux, et eux seuls ont droit à ce nom) ont un contrat presque à vie ( pour ne prendre que nos célèbres Musso, Levy, Coelho, Weber …) seulement au fur et à mesure des parutions la qualité s’estompe. Ces éditions s’en moquent, leur seul objectif étant de faire de l’argent, et ils en feront à grands coups de médiatisations.
Voilà pourquoi tous les auteurs rêvent de publier chez Albin Michel ou un de ces grands noms. Tous ? Pas moi ! J’ai flirté durant plus de deux ans par le biais d’une maison d’édition dans ce monde, je n’en veux plus. J’ai refusé dernièrement plusieurs contrats de ME renommées pour « Juste une seconde ». Peut-être est-ce de l’orgueil, mais je ne veux pas me perdre.
Je fais partie de ces électrons libres qui dérangent, je sais, j’en paie régulièrement les frais sur les réseaux sociaux. J’assume mes choix. J’ai publié dans de nombreux modes éditoriaux différents, l’édition alternative, une petite édition dont j’ai suivi les premiers pas, une édition classique, l’autoédition, et aujourd’hui, j’ai opté pour une jeune maison d’édition.
J’aimerais que les gens cessent de ne voir que du négatif partout. J’ai vendu dans chaque mode éditorial, par contre, je ne me suis pas sentie en phase avec tous les systèmes, et c’est cela qu’il faut retenir. Un auteur doit trouver avant tout l’édition qui lui correspond. Pour les uns, ce sera l’autoédition, si l’auteur a du temps, s’il aime se vendre, pour d’autres ce sera la vision d’une grosse édition, même si l’illusion tombe vite car les mégas promos ne sont que pour les « grands écrivains », pour d’autres ce sera les éditions copinages où chacun met la main à la pâte, pour d’autres, l’édition classique à l’échelle humaine.
Penser que l’on peut vivre de ses livres est une ineptie. Un élu pour combien de recalés ? Il n’y aura jamais qu’une JK Rowling ! Rêver, c’est bien, mais il faut rêver les pieds sur terre.
Personnellement, je ne regrette aucun des chemins éditoriaux que j’ai pris ces quatre dernières années. Je devais passer par là, même si j’ai refusé de rentrer dans un moule, ce qui m’a incitée à quitter après le dernier salon de Paris certaines routes. Ce fut une belle aventure, mais qui ne pouvait durer qu’un temps. J’étais en train de perdre mon identité.
Depuis Novembre, j’ai testé l’autoédition, intéressant, mais qui reste pour moi bien compliquée à gérer, je suis une quiche en informatique, et je galère. Plus d’un mois que j’essaie de calibrer mon manuscrit pour le sortir en papier, sans réussir à rien sauf à m’énerver. Pourtant, j’ai des pré-commandes. J’en conclus que ce n’est pas pour moi. On est trop seuls. Dommage, car cela apporte vra beaucoup de lecteurs !
J’ai aussi commencé une nouvelle route en compagnie d’Évidence éditions, une jeune édition dont j’apprécie le professionnalisme, la qualité de rendu, les idées promotionnelles comme les boxs, la solidarité entre auteurs. J’ai adoré travailler avec la directrice de collection Clair-Obscur, un excellent suivi, sans pression, sans histoire, sans stress. Je m’y sens bien et très entourée.
Cela me convient parfaitement, mais cela ne conviendrait peut-être pas à une autre personne. L’important est de faire ses propres choix, de ne pas écouter les bruits de couloir colportés dans ce milieu ( je pourrais en faire un livre !) et garder son objectif, son objectivité, et surtout de savoir pourquoi on écrit.
Moi, je suis une petite gribouilleuse de l’ombre, rien de plus. Je me sers de mon encre pour mettre un peu de baume sur les âmes de ceux qui veulent entrer dans mon univers. Ils sont tous les bienvenue. J’ai eu un parcours difficile, une route cahoteuse, mais je crois en la vie, en chaque merveilleux instant que nous vivons. Alors, je ne demande rien, je n’attends rien, j’offre juste mes mots … Avec un mode de penser qui se résume à vivre en paix.